Choisir l'Etat, pas l'entourage    Alors que Gabès suffoque, le ministère de l'Industrie planche sur le transport du phosphate    Climat social tendu à l'Institut Pasteur de Tunis : les syndicats brandissent la grève    Riadh Mouakher innocenté    Bou Salem : le corps de la femme emportée par les eaux retrouvé après 15 heures de recherches    Bou Salem : le corps de la femme emportée par les crues retrouvé ce lundi matin    Faut-il craindre une nouvelle dépréciation du dinar tunisien ?    Cinquante milliards de dollars, c'est ce que coûtera la reconstruction de Gaza    La France a un nouveau gouvernement    Philippines : un séisme de magnitude 5,8 secoue l'île de Cebu    L'ailier dribbleur des Aigles de Carthage : Elias Saâd, le booster offensif    La dernière impression compte...    Eliminatoires mondial 2026 – groupe H – dernière journée – Tunisie-Namibie (Radès à 14h00) : Prêts à aller un peu plus loin ?    Tunisie : le déficit commercial se creuse à 16,7 milliards de dinars sur neuf mois    Gabès : les habitants de Chatt Essalem manifestent à nouveau contre la pollution industrielle du GCT    Tunisie : Les avoirs en devises atteignent 24,6 milliards de dinars    Selon la directrice de l'OMS en Tunisie, 45 % des enfants de moins de 12 ans ont touché à la cigarette au moins une fois    Météo en Tunisie : mer peu agitée, températures entre 26 et 31 degrés    Selon une étude canadienne, l'utilisation excessive des écrans nuit aux résultats scolaires    Document – La conférence de l'Ambassadeur Ahmed Ounaïes sur « L'ordre régional et international de notre temps »    Soutien bancaire à la saison des olives : les précisions de Mohamed Nekhili    L'ONU : Réforme indispensable ou réforme impossible ? Un ouvrage collectif qui servira de référence    Lassad Yakoubi : l'arrestation qui interroge    Firas Nasfi : le gouvernement préfère de nouvelles usines plutôt que de sauver Gabès    Punition choquante pour de jeunes joueurs : un entraîneur fait descendre son équipe du bus !    Douze sculpteurs en exposition collective : Mémoire de la main (Album photos)    France - La nouvelle composition du gouvernement Lecornu annoncée par l'Elysée    France - Lecornu cherche à former un gouvernement sous tension    Riadh Jrad s'en prend aux « mercenaires de George Soros »    Contrôle aux frontières simplifié et sécurisé : le système EES arrive    La Tunisie: destination favorite des touristes chinois pour la mi‐automne 2025    Sidi Bou Saïd parmi les 10 plus beaux villages blancs du monde !    Un dimanche entre soleil..nuages et quelques gouttes !    Tunisie : Le film "Le Pont" de Walid Mattar primé au Festival du Film Arabe de Fameck    Un avocat célèbre poursuivi pour blanchiment d'argent et corruption    Tunisie : lancement d'un projet ambitieux de modernisation du Colisée d'El Jem    Tunisie : Cinéma Jet poursuit son aventure à Nefta    Hend Chaouch : 30 ans de passion et d'audace au cœur du désert tunisien    Investissements extérieurs : l'Espagne, quatrième partenaire de la Tunisie    CONDOLEANCES : ZOUHEIR BESBES    Jamila Boulakbeche explose les records tunisien et arabe à Martigues    Tunisie vs São Tomé-et-Principe : guide complet pour regarder la rencontre    Tunisie : Amal Fattoum nommée à la tête de la Pharmacie centrale en remplacement de Chokri Hammouda    Rotary Club Ariana La Rose et l'artiste Olfa Dabbabi proposent l'exposition "Etoiles de dignité"    Envirofest 2025 débarque à Ain Drahem : cinéma, éco-village et mobilisation citoyenne à Dar Fatma    Ya Hasra, «Le Battement des années», de Tahar Bekri    Cette image de Ronaldo avec un keffieh et le drapeau palestinien est générée par IA    Mondiaux para-athlétisme : Raoua Tlili médaillée d'or au lancer du disque F41    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Economie Sociale et Solidaire : L'écosystème pour l'entrepreneur social, une priorité
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 12 - 2020

L'Economie sociale et solidaire est un modèle de développement, créateur de richesses et de liens sociaux. C'est une réponse innovante aux besoins non satisfaits sur un territoire bien déterminé. Cependant, l'essor
de cette nouvelle économie dépend d'un écosystème institutionnel, légal et financier favorable.
Comment allier les acteurs de l'Economie sociale et solidaire (ESS) à ceux de l'économie conventionnelle? Quelles sont les structures organisationnelles adéquates à adopter pour l'ESS en Tunisie ? Comment développer l'écosystème de l'entrepreneuriat social ? Toutes ces questions ont été débattues lors d'un webinaire qui a été organisé, mardi 8 décembre, par Attijari Bank en partenariat avec le Pnud sur le thème «Des alliances audacieuses pour l'utilité sociale et un écosystème ESS innovant».
Lors du débat qui était émaillé de témoignages livrés par des startuppeurs qui ont investi dans des projets à impact social ou environnemental, des experts en ESS ont abordé plusieurs problématiques relatives au développement d'un écosystème d'économie sociale et solidaire.
Les principes de l'ESS
Commençant son intervention par définir l'ESS, la directrice du programme ProgrESS, qui est un projet cofinancé par l'Union européenne et qui a pour objectif de mettre en place un centre tunisien de ressources de l'ESS, Sonia Ben Yahia, a fait savoir que l'ESS est un modèle de développement, créateur de richesses et de liens sociaux. C'est une réponse innovante aux besoins non satisfaits sur un territoire bien déterminé, a-t-elle précisé. Mme Ben Yahia a expliqué, qu'ayant fait son apparition depuis le XIXe siècle, ce modèle de développement peut être décliné en trois principaux mouvements. Le premier est l'économie sociale historique qui est incarnée par les structures coopératives et qui est basée sur la pensée sociale et la pratique collective, l'objectif étant de créer une activité collective pour répondre à des besoins communs. L'experte en ESS a indiqué que pour le deuxième mouvement, il s'agit de l'économie solidaire qui vise à créer des activités pour répondre à des enjeux d'intérêt général, tandis que le troisième mouvement est incarné par l'entrepreneuriat social.
A une question sur l'état des lieux de l'écosystème de l'ESS en Tunisie, Mme Ben Yahia a répondu que l'écosystème tunisien est en construction et que son développement nécessite une action au niveau de trois volets, à savoir la sensibilisation, notamment à travers l'intégration des concepts de l'ESS dans les programmes de l'éducation, l'accompagnement et les financements, notamment en déployant tous les outils.
Au sujet des structures organisationnelles de l'ESS, le spécialiste des politiques et de la recherche sur les coopératives auprès du BIT, Guy Tchami, a souligné que si les principes de solidarité et d'action collective sont communs et constituent la pierre angulaire de l'ESS, c'est à chaque pays de s'approprier ces concepts-là et de les traduire à travers des structures d'organisation qui leur siéent. Il a, par ailleurs, affirmé que l'ESS connaît un intérêt croissant dans le monde au Nord comme au Sud. Et pour cause, les limites des modèles classiques de l'entrepreneuriat individuel et le chômage persistant des jeunes, exacerbé par la crise économique.
«Les gens se rendent compte qu'il faut un changement du modèle. L'idée est de pousser les jeunes à s'organiser d'une manière collective. Il est important aussi de noter qu'il y a un intérêt à recentrer l'économie au niveau de la société. Les gens veulent se réapproprier l'économie», a-t-il précisé. En outre, M. Tchami a souligné l'importance de faire accéder les entreprises ESS à la finance tout en insistant sur le rôle clé que joue la dissémination des messages sur les concepts de l'ESS dans sa vulgarisation auprès des jeunes, même s'il n'y a pas une définition universelle de l'ESS. «Il est important d'inculquer l'ESS à tous les étudiants qui font des études en sciences économiques pour qu'il y ait un vivier d'experts en ESS», a-t-il affirmé.
Accès limité aux nouveaux acteurs
De son côté, l'expert en entrepreneuriat auprès du Pnud, Akram Haddad, a affirmé que l'ESS est perçue en Tunisie comme une troisième voie qui répare «ce qui est cassé», alors qu'elle doit représenter un nouveau mainstream, une nouvelle normalité. «Il faut que toute l'économie soit basée sur les trois piliers de l'entrepreneuriat social qui sont le social, l'environnemental et l'intérêt», a-t-il indiqué. Il a expliqué, à cet égard, qu'il n'y a pas réellement un écosystème d'ESS en Tunisie, soulignant que c'est aux créateurs du changement de le redéfinir. Il a précisé, en somme, qu'il est important de développer des alliances innovantes et audacieuses avec divers acteurs, notamment les grandes entreprises pour faciliter l'accès à ces nouveaux acteurs au tissu économique, critiquant le fait que le modèle insaturé en Tunisie, à travers la loi relative à l'ESS, reconnaît l'entreprise sociale mais ne reconnaît pas l'entrepreneur social.
Des garde-fous à mettre en place
Le directeur général d'Impact Partner, Fares Mabrouk, a souligné, de son côté, l'impératif «d'ôter le dogme et l'idéologie de l'ESS». Il a indiqué qu'en Tunisie le monopole de l'action sociale a été, depuis toujours, détenu par l'Etat et qu'après la révolution, plusieurs acteurs de la société civile s'y sont investis. Il a fait savoir que face à l'échec de l'Etat et du secteur privé à apporter le progrès social, l'ESS constitue, en contrepartie, un moyen pour l'atteindre. Néanmoins, explique-t-il, ce modèle de développement peut avoir des répercussions dangereuses au cas où il dérape.
Il a affirmé, dans ce sens, que les pouvoirs publics ont un rôle fondamental à jouer pour mettre en place les garde-fous contre les dérives en instaurant une batterie de normes et de certifications permettant de garantir à l'ESS d'être à la hauteur de sa vocation sociale. Il a cité, à cet égard, l'exemple de la micro-finance, un outil réussi de financement pour les couches vulnérables, qui a, toutefois, connu des dérapages au Mexique, au Maroc et en Inde. En effet, M. Mabrouk a expliqué qu'en l'absence de régulateur, il y a eu des abus au niveau des taux d'intérêt pratiqués, ce qui a enfoncé ces couches vulnérables dans l'endettement et la pauvreté.
Favoriser le PPP pour permettre l'essor de l'ESS
Livrant un témoignage sur l'expérience de «Délice» avec les éleveurs de vaches laitières qui constituent l'un des principaux maillons de la filière laitière, le directeur central de «Délice», Dhiaeddine Mhamed, a évoqué le partenariat qui a été conclu entre l'entreprise et la coopération allemande et financé par Attijari Bank. Son objectif est de renforcer les capacités techniques des éleveurs et de minimiser les risques inhérents à leur financement par les banques. Ce projet qui s'inscrit dans le cadre de la Responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE) de «Délice» a permis de dispenser des formations technico-financières permettant aux éleveurs de monter en compétence et de mieux rentabiliser leurs activités. Parmi les résultats récoltés, M. Mhamed a fait savoir que la production du lait a augmenté de 3% chez cette catégorie de producteurs.
De son côté, la responsable Marché TPE au sein d'Attijari Bank, Manel Brahim, a souligné que le Partenariat Public-Privé est le meilleur moyen d'ancrer l'innovation sociale, dans un contexte où l'Etat n'est pas parvenu à enrayer la crise et le chômage des jeunes. Les startup qui ont réussi à s'accaparer leur part du marché en sont la meilleure preuve, a-t-elle expliqué.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.