Les usines qui dégagent des fumées opaques tout au long de la journée et les véhicules défectueux contribuent à la pollution atmosphérique qui a atteint des niveaux inquiétants dans certaines villes tunisiennes. La qualité de l'air dans les grandes métropoles ne cesse de se dégrader, compte tenu de la multiplication des usines et l'accroissement du parc automobile. Cette pollution a eu des conséquences graves sur certaines personnes atteintes de maladies pulmonaires. Les gouvernorats de Tunis, Sfax et Gabès sont parmi les régions les plus touchées par cette pollution. La Tunisie s'est engagée pourtant auprès de la communauté internationale — comme beaucoup d'autres pays — à prendre les dispositions nécessaires en vue de réduire la pollution atmosphérique. Le secteur privé peut jouer un rôle de premier ordre dans ce cadre en incitant les chefs d'entreprise à installer des filtres au niveau des cheminées pour purifier un tant soit peu cette fumée opaque. Dans un deuxième temps, il est possible d'opter pour les technologies propres pour produire tout en préservant la qualité de l'air. Cependant, et malgré les encouragements fournis dans le cadre du fonds de dépollution, peu d'entreprises ont opté pour l'installation de filtres d'air ou à changer des méthodes de production. Plusieurs usines continuent encore à polluer l'air, faisant fi de la santé des citoyens. A noter que toute nouvelle entreprise avant son installation doit faire obligatoirement une étude d'impact sur l'environnement pour s'assurer qu'elle ne constitue par une source de pollution. Pour une meilleure sensibilisation C'est que le développement durable exige de concilier entre une production de qualité et une préservation de l'environnement. Certes, un investissement est nécessaire pour l'acquisition d'équipements de dépollution à installer au sein de l'usine mais les facilités prévues dans ce domaine doivent inciter les chefs d'entreprise à tenir compte dans leur activité de l'aspect environnemental. Certains défenseurs de l'environnement estiment nécessaire d'obliger les chefs d'entreprise à introduire les technologies de production propre en effectuant régulièrement des visites dans les usines polluantes. Des sanctions pourraient frapper les professionnels qui ne respectent pas la réglementation en vigueur. D'ailleurs, un audit périodique et régulier a été programmé depuis des années au profit des entreprises pour s'assurer qu'elles ne consomment pas beaucoup d'énergie et qu'elles ne constituent pas une source de pollution nuisible aux habitants. A titre d'exemple, à Sfax, la Siap constitue depuis des années un vraie gêne pour les habitants. Les réclamations de ces derniers ont incité les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires, consistant notamment à transférer cette usine vers un autre endroit. Automobiles pollueuses Par ailleurs, le parc automobile augmente sensiblement d'une année à l'autre. Ce parc se compose de voitures neuves ou d'occasion dont certaines n'ont pas fait l'objet d'une visite technique. De ce fait, plusieurs véhicules sont considérés comme polluants, dégageant une fumée noire opaque qui contribue à la pollution de l'air. Dans le centre-ville où le trafic automobile est dense, notamment aux heures de pointe, la pollution atmosphérique atteint des niveaux élevés. Il est nécessaire de multiplier les panneaux de mesure de la pollution de l'air dans chaque zone urbaine pour que les citoyens puissent constater le niveau de la pollution en temps réel. Même et surtout les bus et les camions font partie des véhicules pollueurs. La maintenance de chaque voiture doit, en principe, être faite d'une façon régulière au moins une fois par mois pour s'assurer que tous les composants mécaniques sont en parfait état et ne constituent pas une source de pollution. D'ailleurs, cette opération de maintenance contribue aussi à améliorer les performances du véhicule et à diminuer sa consommation d'énergie. Car le spécialiste identifie toutes les pannes avant de les réparer ou de changer les pièces défectueuses. Selon les normes internationales de protection de l'environnement, chaque ville ne doit pas dépasser un nombre de véhicules pour éviter la pollution. Les conducteurs des voitures sont également encouragés à utiliser davantage le transport en commun qui doit répondre à un minimum de confort, de sécurité et de rapidité. Avec l'entrée en vigueur du Réseau ferroviaire rapide dans le Grand-Tunis et la modernisation du parc des bus, on espère arriver à réduire le nombre des véhicules qui circulent dans les axes stratégiques.