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Le citoyen gabésien a le droit de revendiquer un environnement sain
Opinions


Par Sghaïer GUEFRACHI *
Depuis une quarantaine d'années, la région de Gabès est victime d'une pollution multidimensionnelle causée par le choix erroné d'une politique de développement qui est en inadéquation totale avec la réalité de cette région. Comment se fait-il que dans une des rares oasis maritimes du monde, les dirigeants de l'indépendance aient décidé d'installer des usines chimiques visant à exploiter le phosphate des zones minières du Sud-Ouest pour la production de l'acide phosphorique essentiellement… Il aurait mieux valu opter pour le tourisme comme choix primordial pour résorber le chômage des années soixante. Certes, il y a eu des réticences exprimées de la part de certaines gens de la région vis-à-vis du tourisme, mais ce réflexe de refus a été manifesté par les Djerbiens aussi, et pourtant…
Historiquement, Gabès entre les deux guerres était un petit joyau de la Méditerranée avec une oasis florissante, des plages pittoresques, une cité européenne et deux cités arabes (qui étaient en quête de rénovation, mais elles ont été démolies en 1961) sans oublier les opportunités que peuvent offrir les villages environnants pour les visiteurs de la région : Chénini et ses plameraies, Matmata et ses villages berbères, El Hamma et ses sources thermales, ainsi que les dunes de sable de Douz qui sont à cent kilomètres à vol d'oiseau. Malheureusement, toutes ces données ont été omises pour imposer aux Gabésiens un projet dont le revers de la médaille reflète tous les déboires causés au citoyen, à son environnement, à l'air qu'il respire et à ses réserves d'eau pompées d'une façon impitoyable pour les besoins de l'industrie chimique. Sans oublier les malheurs causés au golfe de Gabès par les coulées quotidiennes de phosphogypse et de déchets acides avec leurs conséquences catastrophiques sur le milieu marin. Il va sans dire que les implications désastreuses sur la santé des habitants de la région sont innombrables et ne font qu'augmenter d'une façon inquiétante : asthme, cancer, allergies, arthroses, fractures spontanées…
Face à ces préjudices à répétition, les citoyens gabésiens n'avaient pas le droit de s'exprimer. Sous le régime Bourguiba, parler de pollution était un sujet tabou. Pendant la chape de plomb, durant vingt-trois ans, exercée par le président déchu, la pollution est devenue un sujet qui fâche pour la simple raison que le dossier de dépollution est pris en charge par le sommet de la pyramide et qu'il faut toujours attendre les décisions providentielles. Pendant les années 90, un simulacre de dépollution atmosphérique a été mis sur pied et n'a donné satisfaction à personne. En octobre 2009 et à l'occasion du déroulement du conseil du gouvernorat de Gabès au Palais de Carthage, les décisions prises par le président déchu n'ont plu qu'à ceux qui étaient présents, bien sûr pour des raisons politiciennes. D'ailleurs, le fait de décider une zone touristique à «Chott Hamrouni», à 10 km de Gabès, n'est qu'un leurre car tous ceux qui visitent cette plage découvrent que les cheminées qui crachent leurs fumées denses et pâles constituent un des décors de la vue panoramique. Croyez-vous que les tour-opérateurs sont débiles pour choisir cette zone ? D'autre part, le projet de feu Ridha Touiti (ancien P.-d.g. du Groupe chimique et ancien ministre) a été vidé complètement de son sens pour des raisons soi-disant de financement. Ce projet consistait à démanteler cinq usines polluantes et à les remplacer par trois unités neuves à Mkhacherma à 30 km à l'ouest de Gabès.
Ainsi, ce site a été choisi avec les précautions nécessaires à prendre pour faire le dépôt du phosphogypse tout en assurant une liaison par pipeline avec le port pour le cheminement de l'acide pour un coût de 1.000 millions de dinars.
Certes, l'enveloppe est impressionnante mais elle permettra aux Gabésiens de se réconcilier avec leur environnement et donnera l'occasion à la zone touristique de voir le jour avec tous ses effets d'entraînement sur la région.
Malheureusement, les Gabésiens sont une autre fois victimes des visées pernicieuses du régime déchu et de ses acolytes. Donc on s'est contenté d'une décision qui consiste à propulser le phosphogypse jusqu'au site sus-cité pour un coût de 340 millions de dinars. Les citoyens gabésiens ne peuvent qu'exprimer leur dégoût face à ceux qui font du respect de la personne humaine et de son environnement un laisser-pour-compte. N'avons-nous pas le droit de vivre dans un espace sain ?
Pour terminer, je dirais que la révolution «intelligente» de la jeunesse, de la classe moyenne et de la dignité est là pour faire tomber tous les tabous, pour donner au citoyen l'occasion d'exprimer librement ses droits, épaulé par la société civile, pour participer amplement aux choix de développement. Les citoyens gabésiens ont le droit de revendiquer des mesures draconiennes de dépollution. Ils exigent aussi que le siège du Groupe chimique et son P.-d.g. doivent logiquement s'installer à Gabès et nous attendons du nouveau ministre de l'Industrie qu'il prenne cette décision tant attendue par tous les habitants de la région.


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