Calendrier chargé à la veille du tournoi, mauvaise préparation et envie inexistante de toute volonté de participation. Tous les ingrédients de l'échec étaient réunis Terminus, tout le monde descend au stade des quarts de finale. Cela est devenu l'amère réalité de l'équipe de Tunisie dans tous les tournois africains auxquels elle a pris part, exception faite de l'édition de 2011 du Chan que la bande à Sami Trabelsi a remportée. Les difficultés de l'équipe nationale dans les tournois africains ont commencé dès l'édition 2006 de la CAN lors de laquelle elle avait été éliminée par le Nigeria en quarts de finale à la séance des tirs au but. A partir de cette édition, l'équipe de Tunisie n'a jamais dépassé le stade des quarts de finale de l'épreuve. Et la dégringolade du football tunisien ne s'est pas arrêtée à la C1 africaine, qu'il s'agisse des tournois des nations ou ceux des clubs. Car même en championnat d'Afrique des joueurs locaux (la C2 continentale pour les nations), notre team national vient de quitter le tournoi aux quarts de finale. Ce stade de la compétition est devenu le terminus par excellence du périple de l'équipe de Tunisie quels que soient les noms du sélectionneur national et des joueurs. Les clubs tunisiens ont aussi fait marche arrière dans les compétitions continentales. La dernière Ligue des champions a été remportée par l'Espérance Sportive de Tunis en 2011. L'année dernière, le CA, l'EST et le CSS n'ont pas réussi à atteindre les demi-finales de la Coupe de la Confédération Africaine. Heureusement, l'Etoile a sauvé les meubles en remportant l'édition 2015 de cette épreuve. Un calendrier et une infrastructure inadéquats Si les équipes tunisiennes, sélections nationales comme les clubs, peinent à suivre le mouvement, c'est que les autres nations africaines ont fait des progrès énormes dans le domaine du football. Rien qu'à voir les stades qui abritent le Chan du Rwanda, on s'aperçoit du retard qu'accuse notre infrastructure sportive. Exception faite des pelouses de Radès et de Taieb Mhiri à Sfax, qui sont dans un excellent état, le reste des stades qui abritent les matches de la Ligue Une sont dans un état inapproprié, voire même à la limite du praticable. Et comme cela ne suffit pas, le bureau fédéral passe maître dans l'art de chambarder le calendrier du championnat national. Et c'est en grande partie la programmation du championnat qui influe sur le rendement et par conséquent sur nos résultats en Afrique. Un calendrier qui ne tient pas compte des fondamentaux qui régissent la préparation d'intersaison. L'été, les joueurs sont censés profiter de trois semaines de repos et six autres pour la préparation. Comme la FTF n'a jamais réussi à trouver un accord avec la CAF pour décaler la phase de poules de la Ligue des champions et de la Coupe de la Confédération au mois d'août, les clubs tunisiens engagés dans ces deux compétitions se trouvent généralement privés de la période d'intersaison. Bonjour les dégâts en matière de blessures. En témoigne l'exemple des joueurs de l'Etoile (Mathlouthi, Msakni, Jemal et Lahmar), déclarés forfaits à la veille du départ de l'équipe de Tunisie à Kigali. Ne parlons pas des sept derniers matches de la phase aller du championnat, disputés en l'espace de trois semaines seulement. Quelle aberration quand on sait que, de plus, le staff technique national n'a pu disposer des joueurs qu'une semaine seulement avant le coup d'envoi du Chan. Bref, quand tous ces facteurs se réunissent, sans compter qu'au départ, la plupart des joueurs tunisiens n'avaient pas une grande envie de disputer le Chan, il est naturel que notre team national quitte le tournoi au stade des quarts de finale. Il est temps que les décideurs de notre football comprennent qu'au rythme où vont les choses, nos sélections nationales et nos clubs n'iront pas loin. A l'image de la sélection olympique qui n'a pas réussi, elle non plus, à atteindre son objectif de se qualifier aux prochains Jeux olympiques. Encore un exemple parmi tant d'autres.