La société pétrolière britannique de prospection et d'exploitation énergétique Petrofac implantée à Kerkennah «envisage sérieusement» de quitter définitivement la région et le pays, en raison du blocage de son site de production et des problèmes auxquels elle fait face depuis 2012, a-t-on appris hier auprès d'un responsable de la société. «L'entreprise n'est nullement responsable de ces incidents», a précisé la même source. Et d'ajouter que Petrofac a décidé d'arrêter son nouveau projet annoncé auparavant et portant sur le forage de deux puits : «Chergui 9» et «Chergui 10». Le démarrage de ces deux projets a été programmé pour le début de l'année en cours, mais le sit-in observé par un groupe de diplômés du supérieur, au niveau des sites de production de la société et le blocage depuis 17 jours de ses activités ont tout bloqué. Les sit-inneurs chômeurs revendiquent des solutions légales et définitives à la situation d'un grand nombre d'ouvriers recrutés, depuis 5 ans, dans le cadre du «programme environnemental», sans régularisation. Les pertes quotidiennes de la société sont estimées à près de 200.000 dinars, selon ce responsable qui déplore notamment «la passivité totale» des autorités tunisiennes qui n'ont pas appliqué la loi et l'accord conclu avec Petrofac, ce qui est de nature à « consacrer la culture de l'impunité», selon ses propos. La société Petrofac assure 12,5% des besoins de la Tunisie en gaz ainsi que l'approvisionnement en électricité des gouvernorats de Sfax et du Sud tunisien. L'arrêt de ses activités coûtera à l'Etat tunisien un manque à gagner d'environ 50 millions de dinars, outre le recours à l'importation de gaz. L'entreprise, dont les recettes annuelles s'élèvent à environ 100 millions de dinars, détient 45% des actions du projet d'exploitation de gaz à Kerkennah contre 55% détenus par l'Etap (Entreprise tunisienne des activités pétrolières).