Dans les régions, l'état d'alerte sanitaire est, déjà, décrété. Et un confinement ciblé a été instauré. Le coronavirus fait ainsi sa loi. Son variant indien sévit et tue. Dans la douleur, on vibre, ces jours-ci, au rythme d'une épidémie ravageuse qui continue à nous porter un coup funeste. Sans pitié ! Partout, l'ambiance est morose : hôpitaux débordés des morts et des corps agonisants, personnel épuisé, médecins et infirmiers au four et au moulin, lits d'oxygène et de réanimation tous occupés. Le taux de prévalence du Covid-19 atteint son paroxysme, dépassant 400 cas de contaminations pour 100 mille habitants. Et même deux fois plus dans des zones à haut risque. Un danger bien réel Dans les régions, l'état d'alerte sanitaire est, déjà, décrété. Et un confinement général semble près de s'être instauré. Le coronavirus fait ainsi sa loi. Son variant indien sévit et tue. Ses victimes sont à la merci d'une bouffée d'oxygène. Un don providentiel rarissime qui ne coûte pas si cher. Mais qui s'avère nécessaire pour sauver autant de vies. En ces temps de plein Covid, personne n'a été épargné. Alors qu'aucune mesure de prévention n'a été respectée. On est face à un danger bien réel. Pire, les recommandations du comité scientifique de lutte contre le coronavirus n'ont jamais été suivies d'effet. Le gouvernement Mechichi, semble-t-il, n'en tient pas compte. Il ne réagit pas souvent à n'importe quelle décision draconienne pouvant briser, un tant soit peu, la chaîne de contamination. Il s'est toujours montré catégorique à la proposition du confinement sanitaire national. Changer de stratégie La guerre anti-Covid est-elle plutôt politique ? Pourquoi tout plan de salut si réaliste et pragmatique bute sur un manque de volonté et d'exécution ? Depuis le 5 octobre 2020, juste après avoir crié victoire, un couvrefeu visiblement inutile continue, quand même, à avoir lieu. Et pas mal d'autres mesures improvisées furent arbitrairement annoncées. Pourtant, elles sont jusqu'ici opérationnelles. Au fur et à mesure, la courbe des décès et des contaminés monte en flèche, affichant des dizaines de milliers de victimes, laissant derrière des foyers en deuil. Voire une Tunisie meurtrie. Ceci étant, la stratégie de lutte à suivre n'est pas faite dans la dentelle. Au fil des batailles, on doit, si besoin est, changer de tactique. Et parfois on est obligé de changer d'équipe pour gagner la guerre. Le Président de la République, Kaïs Saïed, l'avait dit franchement : «La perte de la bataille était le fruit d'un certain nombre de choix politiques qui n'ont pas tenu compte des droits de l'homme les plus élémentaires, mais a fait l'objet d'intérêts partisans étroits, d'où leur inefficacité». Il suggère une nouvelle vision pour faire face à la pandémie. A-ton encore du temps pour tout recommencer? Le confinement général serait-il adopté? Suite à une récente réunion d'urgence, à laquelle ont assisté Hichem Mechichi et son staff ministériel, Saïed avait préconisé une mobilisation sur tous les fronts. Une sorte d'interventions tous azimuts, sur la base de zonage, dans une logique de priorisation des prestations sanitaires, en fonction de l'incidence des cas d'infection pour 100 mille habitants. Il a aussi appelé à redoubler d'efforts pour intensifier la campagne de vaccination. Comment le faire dans ce contexte de réticence et de désobéissance ? Dans la rue et dans les places publiques, il n'y a guère de discipline citoyenne. Et encore moins une conscience des risques de contagion. Port obligatoire du masque, distanciation physique, utilisation du gel désinfectant, ce protocole sanitaire est resté lettre morte. Ce désengagement collectif a dû rendre beaucoup plus complexe la situation générale dans le pays. A cela s'ajoute, sans doute, le faible taux des vaccinés. De même, les centres de vaccination, dont le nombre demeure assez réduit, ne sont parfaitement pas aménagés. Et la gestion des files d'attente, y accueillies sur rendez-vous, fait aussi défaut. L'Etat n'a pas compris que ce qui a été prioritaire au début de la pandémie ne l'est forcément pas aujourd'hui. Apporter de nouvelles doses du vaccin anti-Covid demeure, alors, un besoin pressant. Il n'y a pas d'autres choix que d'adopter une telle panacée. L'unique solution, d'ailleurs. En attendant, l'ex-ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, opte pour un confinement général. L'homme persiste et signe. Mais sa proposition tiendra-t-elle la route ? Autant dire, aura-t- elle la chance d'être retenue en tant que telle? Dans leur réunion prévue mardi, les gouverneurs du GrandTunis devaient y trancher. En l'absence de sérieuses mesures sociales d'accompagnement, un confinement juste pour les week-ends a été adopté.