La Commission Culture, Education Olympique et Héritage, présidée par M. Abdelkrim Boujemaâ, a bien fait les choses: elle a tout d'abord donné l'occasion à beaucoup de ceux qui ont été des acteurs privilégiés de la scène sportive de se retrouver au siège du Comité national olympique tunisien pour enfin apprendre de manière officielle «qu'on ne les oubliera plus»...Elle a ensuite choisi un thème et abordé un sujet qui tient à cœur tous ceux qui croient en ce lien inaliénable qui unit les générations et qui tiennent à ce que les richesses culturelles et sportives demeurent à jamais vivaces pour conforter le socle de toutes les réalisations futures. Le thème de ce «séminaire national sur les archives sportives en Tunisie» a mis en évidence le besoin de faire le point sur la situation actuelle et les projets dont les participants auront à ébaucher les grandes lignes pour mettre en place une politique de suivi qui mettra à l'abri la mémoire nationale d'une activité sportive dont on néglige l'aspect patrimonial en dépit de la réglementation régissant ce secteur. M. Mehrez Boussayane, président du Cnot, entouré de la majorité des membres de son comité, a en effet rappelé, pour lancer les débats, que « l'action s'inscrit dans une vision prospective. La loi 88-95 du 20 août 1988 relative aux archives oblige les organismes étatiques, clubs ou autres associations sportives de transmettre leurs archives. La recommandation 26, d'ailleurs, prône clairement la préservation de la mémoire sportive. Un héritage à préserver et à transmettre par devoir et par respect à ceux qui ont eu ou auront le mérite de s'activer dans le domaine administratif, culturel ou sportif. Il tient entre autres à la mise en place d'un Musée national du sport qui aura la mission de collecter, classer, préserver et mettre en valeur les efforts et actions entreprises pour et par les générations passées et futures». La Tunisie et le CIO Mais, mieux vaut tard que jamais, surtout que la Tunisie est un membre actif du CIO qui compte depuis son indépendance 12 olympiades sur les 14 possibles, étant donné qu'elle s'était retirée en 1976 à Montréal (boycott de la majorité des pays africains en raison de la présence de la Nouvelle-Zélande accusée d'apartheid) et en 1980 à Moscou (boycott d'une cinquantaine de nations à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par l'Union Soviétique en 1979). La situation des archives nationales se rapportant aux activités sportives, culturelles et éducatives présentées par M. Hatem El Hattab, gestionnaire en chef de ce secteur, est très encourageante. Il suffit de les prendre en charge, de les exploiter, de les enrichir par de nouveaux apports pour en faire une documentation extrêmement intéressante et fiable. Saisissant l'importance de l'initiative tunisienne, le CIO a dépêché à Tunis deux de ses chevilles ouvrières : Mme Sabine Christe, responsable des archives du CIO, et Mme Stéphanie Coppes, responsable de la Coordination internationale auprès des Musées olympiques et autres institutions culturelles, pour participer aux débats et bien entendu offrir leur soutien. Le CIO est prêt à fournir, en plus de son expertise et de son soutien pour la création de ce qui devrait être le premier musée du genre dans le continent, tout ce dont aura besoin le futur musée comme documents sur n'importe quels supports. Il faut souligner que dans le futur siège du Cnot, qui comptera 8.500 m2 , un Musée olympique est prévu. Mais indépendamment de l'importance que revêt la création de ce Musée national du sport, c'est la passion à fleur de peau que nous avons ressentie auprès de tous les intervenants qui saisissaient la nécessité de préserver la mémoire de tout ce que la Tunisie a réussi à réaliser parfois avec peu de moyens mais beaucoup de générosité. Certains sont encore là pour témoigner, d'où la nécessité de les écouter et de leur rendre hommage de leur vivant. D'autres sont partis, mais cela ne constitue aucunement une raison de les oublier, d'oublier leur abnégation et leurs sacrifices, parce que leurs prouesses et leurs œuvres sont encore vivaces. Le Cnot réussira-t-il à concrétiser ce rêve ? Dans la foulée de la mise en place d'une médiathèque, il sera créé deux associations : une pour les anciens sportifs et une autre qui réunira les anciens olympiens.