Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a décidé de geler l'adhésion de Imed Hammami au sein du mouvement, conformément aux statuts du parti. Ghannouchi a, également, décidé de le traduire devant la commission de discipline en raison des « dépassements récurrents qu'il a commis, contraires aux politiques du mouvement », lit-on dans un bref communiqué publié mercredi par le parti. Imed Hammami a occupé le poste de porte-parole du mouvement Ennahdha ainsi que d'autres postes ministériels dans les gouvernements qui se sont succédés après 2011. Dans des déclarations le 25 août dernier, Hammami a critiqué la décision de Ghannouchi de limoger tous les membres du bureau exécutif d'Ennahdha. « Le limogeage des membres du bureau exécutif incarne la politique erronée de Rached Ghannouchi qui n'a pas capté le message du 25 juillet », avait-il déclaré, ajoutant que Ghannouchi « continue d'exercer le pouvoir unique au sein du parti ». Imed Hammami a appelé à la tenue du congrès du parti pour choisir un nouveau président au lieu de procéder à la formation d'un nouveau bureau exécutif, estimant pressant le retrait des anciens dirigeants pour céder la place aux jeunes d'Ennahdha. Dans sa déclaration le 2 août dernier, Imed Hammami a qualifié de « courageuses » les décisions annoncées le 25 juillet dernier par le président de la République, Kais Saied. Le chef de l'Etat avait décidé de démettre le chef du gouvernement, Hichem Mechichi de ses fonctions, le gel des activités du parlement et la levée de l'immunité parlementaire de tous les députés.Suite à ces décisions, Rached Ghannouchi a décidé le 23 août dernier de limoger tous les membres du bureau exécutif et d'en renouveler la composition en fonction des exigences de l'étape. Il a aussi décidé la création d'une commission de gestion de la crise politique, conduite par Mohamed Goumani.
