Vient de paraître un livre, qui retrace l'histoire de la Tunisie à travers ses grandes périodes. Quoi de mieux qu'un livre, un roman et un musée sur papier qui vous fait voyager dans le passé, tantôt lumineux, tantôt ténébreux, et les histoires d'une cité aux origines lointaines, glorieuses et multiples. Il s'agit bien de l'ouvrage «Le Bardo, la grande histoire de la Tunisie, Musée, sites et monuments», écrit par les historiens tunisiens, M'hamed Hassine Fantar, Samir Aounallah et Abdelaziz Daoulatli. Publié en novembre 2015 aux Editions Alif, le livre, richement illustré par des photographies (en grande partie de l'éditeur Mohamed Salah Bettaïeb), a été présenté vendredi après-midi au club culturel Tahar-Haddad lors d'une rencontre animée par Abdelaziz Daoulatli. Avec une nostalgie pour le passé, comme si on feuilletait l'album-souvenir de moments déjà vécus, avec leur joie et leur tristesse, le livre offre au lecteur de belles photographies qui immortalisent le passé d'un pays, depuis des siècles jusqu'à nos jours. Difficile de simplifier une histoire millénaire en un livre de 232 pages, encore moins en une seule rencontre, a affirmé M. Daoulatli. En effet, le livre évoque les grandes périodes : âges de la pierre et la préhistoire, les temps de Carthage, de Carthage à Kairouan et de l'ifriqiya à la Tunisie. Donnant un aperçu du contenu du livre, M. Daoulatli a tenu à préciser que la conquête musulmane représente une période clé qui relie le passé punique, puis romain de la Tunisie à son passé et présent en tant que pays où l'Islam s'est installé il y a déjà plus de 12 siècles. A Ifriqiya, comme on la surnommait, l'auteur parle d'une partie du monde où l'Islam n'a pas pu s'imposer facilement. Il a donc fallu «un demi-siècle de résistance» avant que les populations locales cèdent. Selon M. Daoulatli, «la langue latine est restée près de deux siècles après les conquêtes islamiques». La transformation s'est donc faite en 100 ans, ce qui a abouti à une fusion de civilisations. Palais, mosquées, ribats, maisons, de nouveaux monuments urbains au style oriental, ont pris place aux côtés des anciens vestiges byzantins, puniques et romains. Le paysage de Carthage s'est peu à peu métamorphosé. Grand témoin de ce passé hérité de plusieurs civilisations, le palais du Bardo, qui était un palais de villégiature, s'est par la suite transformé en une résidence officielle pour les beys sous l'empire ottoman. Avec l'arrivée du protectorat français, le palais, à l'époque abandonné par les beys, a subi des travaux de restauration pour se transformer en un musée, le plus prestigieux en Afrique du Nord. Selon M. Daoulatli, ce palais beylical est «le symbole de ce qu'étaient l'art et l'architecture en Tunisie», surtout que plusieurs éléments ont été restaurés sous l'influence du style baroque qui était la grande mode de l'époque. De toutes les époques que la Tunisie a connues, le Musée du Bardo incarne aujourd'hui «le symbole d'une terre millénaire et un édifice qui raconte l'histoire d'un peuple et d'un pays qui résiste malgré les turbulences», a conclu l'historien, en faisant illusion à l'attaque terroriste perpétrée au Musée le 18 mars 2015.