Said Ferjani et Mohamed Goumani, deux députés d'Ennahdha, ainsi que Rafik Amara, député de Qualb Tounès, étaient sur place. Ferjani a déclaré que les réunions des députés se tiendront à distance afin d'éviter violences et heurts au Bardo. Goumani demande au Président de la République de choisir entre permettre aux députés de reprendre leurs postes ou dissoudre totalement le Parlement. Plus de 88 députés étaient déterminés à retrouver les sièges de l'ARP et l'avaient exprimé haut et fort sur les réseaux sociaux et les médias. La tension a atteint son paroxysme au Bardo, hier 1er octobre 2021. Fils barbelés, présence massive sécuritaire, restriction de liberté de circulation pour les véhicules et les piétons, un corps sécuritaire imposant se tient aux environs de l'Assemblée des représentants du peuple, prêt à contenir le flux des protestataires députés attendus sur place. Les intentions de ces derniers sont claires : reprendre leurs activités parlementaires ordinaires. A travers communiqués et interventions médiatiques, plus de 72 députés s'opposaient fermement aux mesures exceptionnelles du décret n°117 émanant du Président de la République Kaïs Saïed et annoncé depuis le 22 septembre 2021. Ils les commentent dans un communiqué officiel publié le 29 septembre 2021 comme étant « anticonstitutionnelles, illégitimes et menaçantes pour la légitimité de la Constitution et les fondements démocratiques. Des décisions dangereuses pour la souveraineté de l'Etat, les libertés dans leur sens le plus large et pour les lois ». Via réseaux sociaux, des députés se sont exprimés, tels Yadh Elloumi, ou Abdeltif Aloui, député d'El Karama, qui affirme que la liste risquerait fort de s'allonger. Cette même liste comporte des noms comme Oussama Khlifi, Samira Chaouachi, de Qualb Tounès, des députés d'Ennahdha comme Jamila Ksiksi, Imed Khemiri, Sayed Ferjani et Ayachi Zammel, qui défendent le système parlementaire, base de la démocratie, en exprimant leur position ferme. Toujours via communiqué, ces mêmes députés ont appelé au rassemblement, à l'union, à la sauvegarde de l'unicité du peuple et ont proposé d'élaborer une feuille de route concrète leur permettant de sortir de la crise et de procéder à des élections anticipées. La liste des députés déterminés à reprendre leurs fonctions risquerait de s'allonger ... Rappelons que les travaux de l'ARP sont gelés depuis le 25 juillet sur décision de Président de la République. C'était sans compter avec les dernières décisions prises par Kaïs Saïed via le décret 117 cité ci-dessus et qui maintient le gel des activités : suspension de toute activité émanant de l'ARP, des indemnités et avantages accordés au président du Parlement et à ses membres et maintien de la levée d'immunité parlementaire. Les décrets-lois émaneront désormais du Président de la République, après concertation avec le Conseil des ministres. L'armée nationale et les agents de sécurité ont bloqué hier fermement l'accès au bâtiment de l'Hémicycle. Ce déploiement sécuritaire était mis en place depuis déjà deux jours. Certains députés opposés aux décisions de Saïed étaient accompagnés d'huissiers de justice. Said Ferjani et Mohamed Goumani, deux députés d'Ennahdha, ainsi que Rafik Amara, député de Qualb Tounès, étaient sur place. Said Ferjani a déclaré que les réunions des députés se tiendront à distance afin d'éviter les violences et les heurts au Bardo. Mohamed Goumani a demandé au Président de la République de choisir entre permettre aux députés de reprendre leurs postes ou dissoudre totalement le Parlement. Safi Said était également présent. Les députés en question ont fini par quitter les lieux face à la menace d'agression. Photo : Abdelfattah BELAID