La formule adoptée est décidément trop compliquée, fruit de l'effet domino d'après retour du CS Chebba en Ligue 1. Sauf que les clubs de la L2 ne sont pas responsables de tout ce bazar ambiant et de ce simulacre d'ajustement. On peut être un inconditionnel de son club de cœur, aimer le football et ignorer pourtant la Ligue 2. C'est la tendance actuellement en L2, conséquences des derniers reports du coup d'envoi de la compétition, la formule adoptée, le cheminement, les différentes phases inscrites dans l'agenda du championnat (enfin), sans oublier l'effet domino qu'a entraîné le retour du CS Chebba parmi l'élite. Tout cela fait que les puristes se désintéressent depuis quelque temps de l'antichambre de la Ligue 1, à l'exception des soutiens des heureux élus parmi le gratin que sont l'ESZ et le CSHL. Jusque-là donc, avant que la Ligue Nationale de Football Professionnel ne daigne fixer la date du coup d'envoi du championnat de la Ligue 2 (il n'est jamais trop tard), les puristes se demandaient tantôt si cette compétition verrait le jour et si elle intéresse toujours le grand public, et fait encore partie des priorités de la FTF. Et après un coup de pression de la part de certains clubs divisionnaires qui n'ont pas caché leur impatience ni mâché leurs mots, les tenants de notre sport-roi sont finalement sortis de leur silence et de leur immobilisme. Certes, maintenant, avec ce choix incohérent en rapport avec la formule adoptée, l'on se demande si l'on ne va pas assister à un tournoi hybride avec des paliers à atteindre au sein d'un tableau de qualification où figurent des têtes de série (comme en tennis). Franchement, il ne restait plus qu'a accorder des Wild Card à certaines équipes et les dispenser du tableau préliminaire pour passer directement au menu principal, les play-offs ! La formule est décidément trop compliquée, fruit de l'effet domino d'après retour du CS Chebba en Ligue 1. Sauf que les clubs de la Ligue 2 ne sont pas responsables de tout ce bazar ambiant et de ce simulacre d'ajustement. La L2 en paie ainsi le prix. Une compétition qui mérite mieux et qui le vaut bien. Assurément, la Ligue 2 a, de tout temps, tenu ses promesses. A l'inverse de notre monotone Ligue 1. En tête, ce championnat a toujours été beaucoup plus serré, avec du suspense jusqu'au bout pour passer au palier supérieur, tout comme pour sauver sa peau. En Ligue 2, il y a de très bons entraîneurs et de jeunes joueurs prometteurs. Il y a aussi de temps à autre des matches très plaisants qui ont pour protagonistes la Zliza, la Stayda, le COM, les « 3S », Jendouba Sport, EGS Gafsa, le COT, l'OSB ou encore le Sfax Railways Sports. Pourquoi alors ces multiples reports de la date du coup d'envoi du championnat ? Pourquoi finalement, et après-coup, la montagne a-t-elle accouché d'une souris avec ce montage qualifié d'illisible par certains ? S'en moquerait-on éperdument du côté des ronds de cuir de la Ligue ? Pas besoin de nous étaler sur ce sujet. On sait pertinemment que, chez nous, l'élite s'accapare la plus grosse part du gâteau, même si le bureau fédéral a récemment tenté de réduire l'écart en promettant des primes substantielles aux clubs de L2 (90 000 dinars alloués à chaque club). La L2 ne manque pourtant pas d'attractivité Revenons maintenant aux acteurs du jeu, joueurs et clubs dont le gros des troupes a toujours fait partie de l'élite ces 10, 20 et 30 dernières années. Cette saison donc, comme toujours, le championnat de la Ligue 2 ne manquera pas d'attractivité. Rien qu'à voir les noms des concurrents, quasiment tous d'anciens clubs de L1, l'on est déjà sûr que la concurrence sera féroce avec des bastions qui ont pour noms Jeunesse Sportive Kairouanaise, Stade Tunisien, EGS Gafsa, Stade Gabésien, Sfax Railways Sports, Olympique Médnine, Stade Sportif Sfaxien, Jendouba Sport, AS Djerba, Club Olympique des Transports, AS Gabés et Olympique Sidi Bouzid. Ne pas oublier au passage que certains parmi ces clubs ont même inscrit leur nom en lettres d'or au palmarès du football tunisien. C'est un fait actuellement, ces clubs nous manquent déjà, ne serait-ce que pour avoir plus d'affiches à se mettre sous la dent. Aujourd'hui, ces clubs sont menacés dans leur existence même. Pourquoi ? Parce qu'ils se sont reposés sur leurs lauriers, avant de chuter dans la hiérarchie sans pour autant se banaliser. Regardez la Ligue 1 pour comprendre, une nouvelle génération de clubs dits médians (outsiders ambitieux) a pris le relais et s'accorde même à s'inscrire dans la durée. L'AS Rejiche, le Croissant Sportif de Chebba, l'AS Soliman, l'US Ben Guerdane qui a gagné ses galons de valeur sûre de la compétition. Tous ont bousculé la hiérarchie avec audace et confiance. Et parmi le groupe des trouble-fêtes de l'élite, l'OB fait maintenant figure de vieux routier par rapport aux néo-outsiders, des néo-faucons dans l'âme, sportivement parlant, bien entendu. Nostalgie quand tu nous tiens… Ne nous dispersons pas cependant et revenons aux clubs de L2. En ces temps de vaches maigres pour certains divisionnaires, les dernières saisons ont été très pénibles. Au-delà d'un petit pincement au cœur quand un bastion tombe ponctuellement (le cas de la JSK et du ST), il y a toujours quelque chose de spectaculaire à voir ce club rebondir et s'ancrer par la suite solidement en Ligue 1 (le cas de l'OB). Il y a décidément « Quelque chose de Tennessee » quand un club huppé est déchu. Par la suite, il ne sera dévoré que par la pensée de retrouver l'élite, « cette Ligue 1 nommée désir ». Tout comme les hommes, « un club averti en vaut deux. La détresse des joueurs, la colère du public, les petites phrases du coach qui a fait descendre l'équipe et qui rejette la responsabilité sur les autres. Après coup, il sera désormais grand temps de revenir et de retrouver son rang. Disons-le franchement, nous souhaitons toujours le retour des anciens tels que le COT par exemple. Nostalgie quand tu nous tiens, et comment ne pas l'être quand un club de cette trempe végète en L2, et même bien avant, en L3, alors qu'il a formé les Boubaker Zitouni, Yahmadi, Ali Kâabi, Msakni, Henchiri, Mohieddine Habita et autre Abdelkader Belhassen. Idem pour cette JSK de braise qui a enfanté les Badra, Chehaibi, Chermiti, Zouheir Dhaouadi, Lâabidi, Ouada, Ahmed Khélil, Lassaad Ouertani, Gomri, Bargou, Houarbi et autre Denden. Bien entendu, n'oublions pas aussi au passage le ST des Noureddine Diwa, Brahim Kerrit, Limam, Ahmed Mghirbi, Mondher Ben Jabballah, Saber El Ghoul, Hichem Ncibi, Abdelhamid Hergal, Taoufik Mhadhebi, Abdelkader Rakbaoui, Oussama Sellami et Amir Akrout. Au final, ces pépinières de talents ont finalement peiné à assumer le mot «rigueur » pour se réinventer à terme. Après des années à « se la raconter », ils semblent avoir abandonné toute ambition sportive, faute de mise à niveau. Et encore heureux qu'un club huppé de la trempe du CA a évité de peu le cataclysme il y a quelque temps. Maintenant, pour ces géants aux pieds d'argile, ces patriarches du football tunisien, rétrogradés récemment ou amarrés depuis quelque temps en Ligue 2, il va falloir se mettre à l'austérité et travailler davantage pour redorer son blason à terme. Ce sont les plus sympas qui s'en vont. Mais vive les vieux quand même, même s'ils militent au sein d'une Ligue estampillée « service public » par nos tenants ! Tout est question de mise en valeur Pourquoi donc cette indifférence envers la Ligue 2 ? Une des causes de ce détachement provient peut-être de sa médiatisation et de l'image qu'elle véhicule à travers le prisme médiatique, là ou le bât blesse. En clair, nos médias ne portent pas toujours dans leur ADN le football des divisionnaires, à l'exception de Radio Jeunes. L'équation est donc simple et nul besoin d'un traitement « expert » de la chose footballistique pour nous en apprendre davantage sur le sujet. Bref, tout est question de mise en valeur. Explications : quand les médias de la place redoublent de tribunes quotidiennes pour faire intervenir leurs spécialistes et livrer leur discours sur le football tunisien, ils n'offrent qu'une petite lucarne aux divisionnaires. Le football est un sport populaire qu'ils disent. C'est maintenant un sport de riches, tout comme le cricket et le tennis ! Ces derniers jours, soudainement, la deuxième ligue s'est retrouvée à nouveau à la table du football professionnel, après d'interminables reports à tous les niveaux. On a beau rapporter, qu'en coulisses, certaines voix se sont élevées et ont fait pression pour débloquer la situation. Mais jusqu'à quand ce même et sempiternel refrain qui revient à chaque intersaison? Aucune mention pour expliquer le retard dans l'élaboration du calendrier de L2, même pas quelques lignes. En fin de compte, pour un traitement harmonisé du calendrier de la Ligue 2, il faudra repasser… Khaled KHOUINI