Notre secteur financier et bancaire a-t-il pris le train de l'innovation et de la digitalisation? Quelle stratégie doit-on adopter ? Quels domaines seront concernés en priorité? A-t-on les compétences et les expertises nécessaires pour le faire ? Quels sont les leviers pour déverrouiller la situation de blocage actuelle? Les «fintechs» sont-elles la panacée ? Comment l'économie tunisienne pourrait-elle tirer profit de ces technologies? Quelles sont les réglementations à mettre en œuvre ? Autant de questions qui seront soulevées lors de la première édition des journées «Tunisian Finance Days». Depuis plus d'une dizaine d'années, les secteurs de la banque et de la finance vivent une mutation certaine et sans précédent et il est plus que jamais temps, aujourd'hui, de réfléchir sur leur avenir et sur leur rôle dans le financement de nos économies. C'est dans ce cadre que se tiendra la première édition des journées «Tunisian Finance Days» ou « TunFin#21 », qui s'intéresse à l'impact disruptif des nouvelles technologies sur tous les secteurs de l'économie et notamment le secteur financier et bancaire. Organisée par l'association tunisienne basée en France, Re*connectt, cette première édition se tiendra les 19 et 20 novembre 2021, en mode virtuel, et aura pour thème « Finance, digitalisation et data ». L'ouverture sera assurée par l'ancien ministre des Finances et Partner PWC, Nizar Yaiche, et il y aura 19 interventions d'une heure chacune. L'expertise tunisienne au rendez-vous Sami Ayari, fondateur et président de Re*connectt, indique à La Presse que lors de cet événement inédit, les regards seront tournés vers l'expertise tunisienne avec des invités de haut niveau parmi les experts tunisiens (ministres, conseillers, universitaires, banquiers, responsables de la BCT et de hautes autorités financières et administratives, des startup,...) pour donner l'état de l'art matière de digitalisation dans tous les domaines de la finance et la banque, répondre aux différentes questions qui se posent, aujourd'hui, et surtout faire des propositions concrètes, atteignables et réalisables pour notre économie et aux responsables de notre pays. Cette première édition vise, également, à contribuer à réduire la fracture digitale Nord-Sud, promouvoir les femmes en technologie dans les pays sud-méditerranéens en IA, Fintech, IT, technologies quantiques, industrie 4.0, digitalisation, technologies vertes..., valoriser les chercheurs, les universitaires, les leaders et les talents dans les pays sud-méditerranéens, promouvoir un dialogue et un partenariat Nord-Sud dans les nouvelles technologies, promouvoir un dialogue et un partenariat Sud-Sud dans les nouvelles technologies… La technologie au service de la finance Ayari affirme, également, qu'à travers deux jours d'échanges avec les acteurs et partenaires clés du marché, de retour d'expérience, d'exposition..., cet événement vise à identifier les pistes possibles pour développer l'innovation technologique et s'adapter aux exigences de cette nouvelle révolution pour en tirer le meilleur profit. Ce sera, aussi, l'occasion pour apporter de l'espoir à nos jeunes compétences et prouver que l'intelligence artificielle a de la place en Tunisie, en étant son maître des mots et sa source d'inspiration pour redonner le pouvoir à l'IA et diffuser la culture de l'innovation dans le pays. «Les défis et les enjeux sont multiples et la question du positionnement de la Tunisie ne peut se faire à l'écart de ce qui se passe dans le monde... Aujourd'hui, le métier de banquier se développe dans un environnement plein de nouvelles contraintes et de nouveaux concurrents... Nous avions, qu'on le veuille ou non, un secteur un peu fermé. Mais cette tranquillité relative est maintenant remise en cause par deux facteurs essentiels qui vont métamorphoser la situation des banques et des établissements de crédit. On constate tout d'abord cet engouement de certains opérateurs à s'adonner à la finance, dont principalement les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon). Ces grandes entités de technologies de l'information disposent d'une manne financière énorme et gigantesque. A cela on ajoute les grands opérateurs téléphoniques qui, eux aussi, ont des centaines de millions de clients et les nouvelles technologies, notamment le Big data, le Cloud, la robotisation, les objets connectés...et à leur sommet l'intelligence artificielle. Ces nouvelles technologies ouvrent la voie à certains opérateurs et aux startup pour s'installer comme opérateurs bancaires et financiers sans avoir ou demander l'agrément bancaire... Même si on a raté les trois premières révolutions industrielles, la quatrième présente une vraie opportunité pour la Tunisie. C'est le seul moyen pour pouvoir créer un pont entre l'économie du VIIIe siècle, dans laquelle on vit actuellement, et l'économie d'aujourd'hui et de demain... C'est pour toutes ces raisons que la Tunisie doit se positionner sur ce marché très concurrentiel et tirer profit du potentiel qu'il peut donner à la croissance économique et au progrès social. Dans ce contexte, la diaspora tunisienne, qui a une excellente réputation en la matière, pourrait jouer un rôle primordial», explique Ayari.