A l'issue de cette réunion d'envergure, Noureddine Taboubi s'est montré optimiste, affirmant que le gouvernement tient au principe de la continuité de l'Etat et que les accords et conventions déjà signés seront activés dans les prochaines semaines. Comme prévu, le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) se sont réunis hier, lundi, dans le cadre d'une première réunion officielle entre les deux parties. En effet, une délégation du bureau exécutif de la Centrale syndicale conduite par le secrétaire général, Noureddine Taboubi, s'est rendu, lundi, à la Kasbah pour entamer une série de rencontres avec le gouvernement dans le cadre de la préparation des négociations sociales, mais surtout dans l'objectif de dépoussiérer plusieurs dossiers en suspens. A l'issue de cette réunion d'envergure, Noureddine Taboubi s'est montré optimiste, affirmant que le gouvernement tient au principe de la continuité de l'Etat et que les accords et conventions déjà signés seront activés dans les prochaines semaines. S'agissant du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), il a fait part d'une entente entre les deux parties pour l'augmenter. Pour ce qui est des réformes économiques nécessaires, Taboubi a annoncé que la Centrale syndicale et le gouvernement se pencheront bientôt sur ce dossier et qu'il existait un accord sur la nécessité d'opérer ces réformes en urgence conformément à une vision participative. Pour sa part, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a confirmé qu'un ensemble d'accords signés avec l'Ugtt sera mis en exécution progressivement durant la prochaine période, rappelant que la situation économique du pays est « délicate ». « La centrale syndicale a fait part de sa disposition à opérer les réformes nécessaires pour sauver le pays. «Pour notre part, nous sommes prêts à entamer tous les dossiers dans le cadre de la transparence la plus totale», a-t-il laissé entendre. Au fait, les deux parties ont souligné la nécessité de mettre la main dans la main dans le cadre d'une approche participative pour sortir le pays de sa crise au vu de la délicatesse de la situation. La réunion s'est articulée, en effet, autour des conventions et accords signés entre l'Ugtt et les anciens gouvernements dont notamment celle du 6 février 2021. L'Union générale tunisienne du travail avait procédé, ce jour-là, à la signature d'un accord avec le gouvernement de Hichem Mechichi. Cet accord incluait 27 conventions sectorielles portant notamment sur des augmentations salariales, le Smig et des lois fondamentales dans la fonction publique. Les termes de ces accords qui concernent la fonction publique devaient être mis en application en trois phases sur deux ans à partir de mai 2021, sauf qu'aujourd'hui, il n'en est rien, selon l'Ugtt. Mais selon l'ancien gouvernement, la plupart des accords ont été résolus alors que certains en sont à leur stade final, et d'autres ont été transférés au Tribunal administratif pour paraître en tant que décrets. La réunion d'hier a servi, donc, de moyen pour faire le point de ces accords et d'activer les points en suspens. Ouvriers de chantiers L'autre point qui a été abordé lors de cette réunion était le dossier des ouvriers de chantiers. Ces personnes exerçant dans la fonction publique sont toujours dans une situation socioprofessionnelle délicate et précaire. Si le collectif des coordinations régionales des ouvriers de chantiers a exprimé son souhait d'aboutir à des décisions contribuant à mettre fin au travail vulnérable de cette catégorie de travailleurs, hier parallèlement, ces travailleurs ont protesté devant la Kasbah pour appeler à mettre fin à ce qu'ils appellent une « injustice ». Dans ce sens, la délégation de l'Ugtt a exigé une résolution définitive de ce problème, ce qui passe par un recrutement immédiat de ces employés et travailleurs dans la fonction publique. A cet effet, le gouvernement s'est engagé à régulariser la situation de six mille employés à partir du 15 décembre prochain. Pourtant, l'accord signé il y a un an entre l'Ugtt et le gouvernement, portant sur la régularisation de la situation de 31 mille ouvriers de chantiers, n'a pas amélioré leur situation. En dépit de quelques recrutements, la plupart d'entre eux sont dans la précarité et continuent de militer en tout lieu et en tout temps. Notons que compte tenu de cet accord, en vertu duquel seuls les moins de 45 ans auront droit au recrutement, la tranche d'âge 45-55 ans bénéficiera, quant à elle, d'un montant de 20 mille dinars accordé en guise d'indemnité de sortie. Entreprises publiques De même, la situation des entreprises publiques était au cœur de cette réunion. Tunisair, sociétés de transport, caisses sociales, CPG et autres, les différentes entreprises publiques connaissent de grandes difficultés financières. Leur restructuration exige le décaissement d'énormes fonds dans le cadre de plans sociaux mais aussi pour les remettre à niveau. Sauf que pour l'Ugtt, la situation exige une implication de la part de tous les intervenants, sans aucune tentative de passage en force, notamment en ce qui concerne les droits des travailleurs. Au fait, la Centrale syndicale ne s'oppose pas à la restructuration de ces entreprises mais rejette toute privatisation qui profite à autrui au détriment des droits des travailleurs et de l'intérêt général du pays, a-t-on précisé. Dans ce cadre, la présidence du gouvernement s'est engagée à entamer le plus tôt possible le dossier du sauvetage de ces entreprises conformément à une stratégie innovante et participative.