Le secrétaire général de l'union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a appelé hier la classe politique à examiner les dossiers économique et social en suspens rappelant l'étape délicate actuelle dans le pays. Intervenant lors d'un rassemblement organisé à la place Mohamed Ali, devant des centaines de syndicalistes et ouvriers, à l'occasion de la commémoration du 8ème anniversaire de la révolution tunisienne, Taboubi a insisté sur l'impératif de prendre en considération l'intérêt du pays et respecter la volonté du peuple. Les parties intervenantes doivent assumer leur responsabilité face à la situation actuelle dans le pays, résultat, a-t-il estimé, de mesures arbitraires prises unilatéralement par le gouvernement et attisée par des années de marginalisation, d'exclusion et de promesses fictives. Le gouvernement doit prendre en considération les répercussions de l'injustice pratiquée à l'encontre des enseignants et à procéder en urgence à des réformes dans le secteur de l'éducation et de l'enseignement, a encore dit Taboubi. Le gouvernement doit aussi prendre des mesures pour lutter contre la contrebande, l'évasion fiscale et de veiller à la neutralité de l'administration et d'honorer ses engagements envers l'UGTT concernant les réformes à introduire au niveau des établissements publics, a notamment ajouté Tabboubi. D'autre part, le secrétaire général de l'UGTT a réitéré son appel au gouvernement pour procéder à un examen minutieux de l'endettement du pays, des finances publiques, du système de subvention dans le secteur de l'énergie, des matières de base ainsi que le soutien apporté au secteur de l'emploi et de la formation continue et l'octroi des microcrédits. Taboubi a également appelé à accélérer l'évaluation des politiques d'emploi adoptées, des accords commerciaux, du régime des douanes et celui de soutien aux familles nécessiteuses afin d'élaborer une politique nationale selon une approche participative prenant en considération les différents points de vue. Le responsable syndical a mis en garde contre la détérioration des indices économiques dont l'augmentation du taux d'inflation et du déficit budgétaire, la dépréciation continue du dinar tunisien, et le recul des réserves en devise. Evoquant les négociations sociales et les augmentations salariales, Tabboubi a souhaité clôturer ce dossier avec le gouvernement et préserver les droits des travailleurs qui souffrent d'une détérioration du pouvoir d'achat. La grève du 17 janvier sera certainement une réussite grâce à la solidarité des ouvriers, a estimé Taboubi, signalant le recours à de nouvelles mesures de protestation jusqu'à réalisation des revendications légitimes. A ce propos, le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Sami Tahri, a indiqué que les négociations avec le gouvernement concernant les augmentations salariales dans la fonction publique sont suspendues et aucune séance de travail n'est programmée avant la date de la grève, prévue le 17 janvier. Dans une déclaration à la TAP avant le démarrage du rassemblement ouvrier, Tahri a souligné la disposition de la centrale syndicale à participer à une nouvelle séance de négociation avant le 17 janvier, insistant sur l'importance du dialogue. Les préparatifs pour réussir la grève dans le secteur de la fonction publique et le secteur public, sont toujours en cours afin de défendre les droits des travailleurs de la fonction publique, a-t-il notamment noté. Une réunion de la commission administrative se tiendra après la tenue de la grève pour évaluer la situation générale et examiner les nouveaux moyens de militantisme pour défendre les droits des travailleurs, a encore dit Tahri.