Le foot tunisien possède intrinsèquement les moyens de qualifier ses quatre représentants africains au prochain tour. Avec l'arrivée du printemps, le mois de mars est placé sous le signe de l'Afrique : compétitions des clubs, puis éliminatoires de la coupe des nations. Les 25 et 29 du mois, deux sorties cruciales pour l'avenir des Aigles de Carthage sont prévues devant leur principal rival, le Togo. Auparavant, place au deuxième tour éliminatoire de la ligue des champions et de la coupe de la CAF dont les matches aller et retour sont programmés deux week-ends consécutifs. A priori, un nouveau tour de sélection et d'écrémage qui ne devrait pas poser de risques particuliers, sauf peut-être au Stade Gabésien, confronté aux Guinéens de l'AS Kaloum. A vrai dire, ceux-ci sont loin d'être le premier venu sur le circuit continental. On les retrouve même en finale de cette même compétition dans des temps immémoriaux, à l'édition 1995 lorsqu'ils furent battus par l'Etoile Sportive du Sahel (2-0) à Sousse. Cela valut à la cuvée composée de Zoubeir Beya, Imed Ben Younès, Férid Chouchène, Radhouène Salhi... d'inscrire pour la première fois le nom de l'ESS au palmarès africain. C'est dire que le métier de Kaloum n'est pas pour simplifier la tâche d'une Stayda qui commence — déjà — à payer le tribut, notamment physique, de la cascade des rencontres à laquelle elle n'est sans doute pas habituée. Au tour précédent, elle dut même recourir à la loterie des penalties pour avoir raison des modestes Maliens de l'AS Bakaryjan, un illustre inconnu des sportifs du continent noir. L'avènement de Lassaâd Dridi n'a pas tout résolu comme en témoigne la défaite dans les arrêts de jeu sur la pelouse de Métlaoui. Flirtant désormais avec la zone dangereuse, le club du Sud-Est sait faire la part des choses : la priorité s'appelle le maintien, la coupe d'Afrique demeurant la cerise sur le gâteau. Derbys maghrébins L'autre représentant tunisien en Coupe de la Confédération a nettement moins de soucis à se faire. Il n'y a assurément pas photo entre l'Espérance Sportive de Tunis et les modestes Tchadiens de la Renaissance quand bien même la manche aller se jouera à N'djamena. Dimanche prochain, même avec un Saâd Beguir et un Chamseddine Dhaouadi incertains, il n'en demeure pas moins que les «Sang et Or» disposent de solutions humaines inépuisables et d'une maîtrise des paramètres africains de nature à leur assurer sans trop de difficultés le passage du tour. Ailleurs, ce sont deux derbys maghrébins paraissant beaucoup moins déséquilibrés qui attendent l'Etoile Sportive du Sahel et le Club Africain. Le leader de la Ligue 1 sera confronté à une des meilleures formations du foot marocain qui a certes décliné depuis l'exercice précédent, mais qui n'en demeure pas pour autant dangereuse sous la conduite de Ahmed Ajlani, ancien coach de... l'ESS. Le club phosphatier va devoir évoluer loin de ses bases, au Grand Stade d'Agadir où il essaiera de créer la surprise. Sur leur forme actuelle, les hommes de Faouzi Benzarti paraissent inabordables quand bien même ils ne pourront pas compter sur les services de leur milieu offensif, Iheb Msakni. L'autre derby nord-africain ne sera pas moins attrayant. Le Mouloudia de Béjaïa viendra à Radès défier le champion en titre, le Club Africain qui espère trouver dans la Ligue des champions une consolation de ses malheurs dans la compétition locale. D'ailleurs, il reporte tous ses espoirs sur la compétition continentale pour sauver une saison qui n'est pas loin de ressembler à un interminable calvaire. Krol joue gros quand on sait qu'il a été engagé principalement aux fins d'un bon parcours continental.