Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Parmi eux Samir Taieb : libération de 9 détenus dans l'affaire de Henchir Chaal    Tunisie Telecom, acteur clé d'une IA responsable et compétitive    nouvelair lance sa promo Black Friday: 30% de réduction sur tout son réseau    Chine: L'Orient du développement, modèle d'avenir pour le Sud ?    En Tunisie, 3000 nouveaux cas de cancer du poumon chaque année    Affaire des visas : la France assure qu'aucun joueur tunisien n'a été privé de match    Prix Abou El Kacem Chebbi 2025 : La Tunisie au cœur de la création littéraire arabe    la ministre de la Justice ordonne la libération de Sonia Dahmani    L'artiste tunisienne Bochra Mohamed est décédée    Vers une augmentation de la bourse CIVP    Foxit investit en Tunisie : le géant chinois du numérique parie sur nos talents tech    Tunisie et Afreximbank : un partenariat stratégique pour booster l'économie et les investissements africains    Ghalia : la chanson qui secoue la Tunisie contre les violences faites aux femmes    Epson L11050: l'imprimante A3 multifonction pensée pour les environnements professionnels exigeants    La Présidente de Malte remet à Mounir Ben Miled le Prix Mare Nostrum Lifetime Achievement 2025    Halima Ben Ali face à la justice française : un dossier qui fait trembler les frontières    Vague de froid en Tunisie : orages, vents forts et neige au rendez-vous    Bonne nouvelle pour les fans : la CAF augmente le nombre de joueurs pour la CAN 2025 !    Hommage à René Passet, pionnier de l'approche transdisciplinaire en économie et le développement durable    Coupe Arabe 2025: Tous les matchs en direct...chaînes officielles confirmées    L'Ecole Supérieure d'Economie Numérique organise ESENet Talent Fair 2025 : l'ESEN met l'IA au cœur de l'entreprise    La chanteuse et actrice Algérienne Biyouna décédée à l'âge de 73 ans    Classement des meilleurs modèles d'IA en novembre 2025 : Gemini 3 Pro domine ce marché compétitif    Elyes Ghariani: L'Union européenne à l'épreuve des nouvelles dynamiques sécuritaires    Ce vendredi à la librairie Al Kitab Mutuelleville: Jilani Benmbarek présente son nouveau livre «Lumière sur une aventure»    Météo en Tunisie : pluies orageuses attendues à l'extrême nord    Triomphe tunisien au Caire : Afef Ben Mahmoud sacrée meilleure actrice pour « Round 13 »    Les nouveaux ambassadeurs du Burkina Faso, du Liban et des Etats-Unis d'Amérique présentent leurs lettres de créances au Président Kais Saied (Vidéo et album photos)    Khadija Taoufik Moalla - Dépasser la notion de "race": vers une humanité réconciliée    Météo en Tunisie : temps nuageux, légère hausse des températures    Kairouan acclame son illustre fille, Hafida Ben Rejeb Latta (Album photos)    Le jour où: Alya Hamza...    Zouhaïr Ben Amor - La philosophie dans le quotidien: penser pour vivre, vivre pour penser    Météo en Tunisie : températures maximales comprises entre 15 et 21 degrés    Alerte Technique : Cloudflare frappé par un ''pic de trafic inhabituel''    Le SNJT organise un mouvement national dans toute la Tunisie pour défendre la liberté et la dignité des journalistes    Tunisiens en France : êtes-vous concernés par la fin de la gratuité des soins ?    Ridha Bergaoui: Des noix, pour votre plaisir et votre santé    La Tunisie accueille les nouveaux ambassadeurs du Soudan, du Danemark et du Canada    Match Tunisie vs Jordanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN 2025 du 14 novembre?    Hafedh Chekir: Accroissement naturel de la population en Tunisie    Jamila Boulakbèche et Isra Ben Taïeb remportent 2 médailles d'or aux Jeux de la Solidarité islamique 2025    Match Tunisie vs Mauritanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN Maroc 2025 du 12 novembre?    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    Ligue 1 – 11e Journée – EST-CAB (2-0) : L'Espérance domine et gagne    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ennahdha sous l'emprise de la crise de l'islam politique : Trou d'air ou fin de partie ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 11 - 2021

Ennahdha semble perdre la boussole, multipliant déclarations et contre-déclarations. Son chef se dit prêt à faire des concessions, pourvu que Saïed revienne sur ses décisions.
Certes, les décisions soudaines du Président de la République, Kaïs Saïed, ou le coup d'éclat, comme d'aucuns aiment le qualifier, opéré le 25 juillet dernier, ont dû changer la donne et ébranler tout l'échiquier politique en Tunisie. Si certains partis sont réduits au silence, Ennahdha, formation d'inspiration islamiste, n'a pas encore digéré sa déchéance. Ce parti qui a gouverné, il y a maintenant dix ans, est-il réellement fini ? L'islam politique court-il à sa perte ?
Deux ans à la tête d'un Parlement, toujours mis à mal, son chef spirituel, Rached Ghannouchi, n'a jamais pensé qu'il sera détrôné et rayé ainsi d'un trait de plume. Du jour au lendemain, l'homme a vu ses activités gelées et s'est retrouvé privé d'une immunité parlementaire déjà fragilisée. D'ailleurs, Abir Moussi, présidente du PDL, s'est, dès le début, rangée dans l'opposition pour précipiter sa destitution de l'hémicycle du Bardo. Mais l'acte présidentiel était perçu comme plus tranchant. Il s'est contenté, depuis, de dénoncer un «coup d'Etat» qui lui fut assené, menant à l'encontre de Saïed, son rival au pouvoir, une vaste campagne de dénigrement, l'accusant de putschiste. Mais, cette calomnie, qu'il allait fomenter même au-delà de nos frontières, semble se retourner contre lui. Ce qui a coûté l'implosion de son parti et la division de ses partisans. Octogénaire, vieux briscard de la politique, Ghannouchi se sent écarté de son camp et pris à son propre jeu. L'homme a remué ciel et terre pour sauver la face et reprendre le devant de la scène.
Sur fond d'implosion et de divisions
Son parti, lui, se voit rétrécir comme une peau de chagrin. Il n'arrive même pas à reconquérir la confiance de ses électeurs et sympathisants. En apparence, du moins, Ennahdha a fini en queue de poisson. Deux de ses plus influents dirigeants, Samir Dilou et Abdellatif Mekki, avaient osé lui tenir tête. S'ensuivit, le 25 septembre dernier, une démission collective des 113 dirigeants membres de son conseil de la Choura et certains responsables de ses bureaux locaux et régionaux. Démission surprise qui fut, selon un communiqué, justifiée par l'échec des réformes à instaurer au sein du parti. Mais aussi à cause de la centralisation de la décision de Ghannouchi et ses loyalistes. Ces derniers ont été accusés d'être derrière le blocage de la démocratie et la détérioration de la situation générale du pays. Ce qui a, aux dires des démissionnaires, ouvert la voie à ce qu'ils ont qualifié de «coup d'Etat contre la Constitution et les instances qui en sont issues». Déçu, le parti semble perdre la boussole, multipliant déclarations et contre-déclarations. Son chef se disait prêt à faire des concessions, pourvu que Saïed revienne sur ses décisions. Il allait quémander, sans scrupules, un soutien étranger, voire des ingérences d'outre-mer, faisant fi de la souveraineté de son pays. Autant dire que Ghannouchi avait épuisé tous ses moyens politiques et diplomatiques. Mais, en vain. L'Assemblée des représentants du peuple demeure fermée, sur fond d'élections législatives anticipées.
En dehors du pouvoir
En dix ans, Ennahdha n'a pas su gouverner et n'a pas mis le pays sur la voie de la démocratie, comme il prétendait. Pour ménager la chèvre et le chou, il a accepté de nouer des alliances contre nature, quitte à renier ses principes. Aujourd'hui, mis à l'index, ce mouvement islamiste a-t-il encore raison d'être ? Dans une interview accordée, en août dernier, à un journal électronique local, Alaya Allani, spécialiste en islamisme et salafisme en Afrique du Nord et Proche-Orient, a jugé, en ces termes : «L'islam politique est fini et Ennahdha n'accédera plus à l'exécutif. Il aura moins de sièges dans le législatives». Il quittera donc le pouvoir, mais pas la politique. Et d'ajouter qu'il pourra, peut-être bien, changer de nom ou de discours. A contrario, «l'Islam politique ne sera plus au pouvoir en Tunisie», estime-t-il. C'est que, à l'en croire, l'échec de l'un avait préparé la fin de l'autre. Pour lui, l'islam politique n'a ni vision ni programme. Ce fut le même cas en Egypte et au Soudan. En Libye, comme le prétendent certains, ce courant politique, pour des raisons de sécurité et de stabilité, n'aura pas trop duré.
«Un parti destructeur»
Depuis dix ans, Ennahdha, aux côtés de ses alliés hybrides, n'a pas réussi à concrétiser les objectifs de la révolution. A défaut de pouvoir gouverner seul, avec une majorité absolue, ce parti cherche toujours à s'introduire dans des coalitions hybrides, quitte à passer des alliances contre nature. A La Presse, le chef du parti «Alliance pour la Tunisie», Sarhane Nasri, a déclaré que l'islam politique en Tunisie, représenté par Ennahdha, s'est toujours réclamé pour la séparation du politique du religieux et d'un projet réformiste qui ne sera jamais réalisé. Son règne, sous nos cieux, ressemblait à une période de vaches maigres qui a conduit le pays à l'abîme. « Il s'est basé sur un système démolisseur qui a failli détruire l'Etat, ses institutions, sa culture et ses traditions », accuse-t-il. Ses critiques virulentes sont aussi adressées à son mode de gouvernance. «Ennahdha est un parti clivant qui a tant semé la zizanie et créé la désunion de la société. Sorti de sa clandestinité suite à la chute du régime de Ben Ali, puis ayant accédé au pouvoir grâce à la révolution, ce parti extrémiste n'a fait, alors, que nourrir la violence et la haine, sur fond de prolifération du terrorisme, d'assassinats, de corruption, d'agressions contre les journalistes et de répression des libertés. D'autant que sa politique avait gravement impacté nos richesses agricoles», dénonce-t-il.
De même, enchaîne Nasri, cet islam politique jugé être «une catastrophe», c'est lui qui, avec ses acolytes, a compromis la donne partisane, aux fins d'assouvir ses convoitises politiques et servir ses intérêts étriqués. Et de conclure: «Nous sommes un parti relevant d'une nouvelle génération politique qui refuse que l'islam politique revienne au pouvoir..».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.