Joueurs surestimés, défense passoire, animation offensive nulle et mauvais casting, le modèle de jeu de Maâloul nous a coûté cher. On avait prévu un article où l'on parlerait des points positifs et des points négatifs. Où l'on parlerait du système de jeu et de la prestation des joueurs, avec l'attente d'une victoire ou, au pire des cas, d'un nul qui nous propulserait vers le dernier tour. Franchement, et après cette désillusion, on ne trouve pas de points à l'actif de la sélection et de Maâloul. On n'a rien vu et c'est ça le vrai malheur. On n'a pas reconnu notre sélection, même si on avait la certitude que pas mal de choses ne tournaient pas rond dans cette sélection. Ce cauchemar vécu face au Cap-Vert n'est pas un incident de parcours. Au contraire, c'est la preuve que notre système de jeu est faillible, que le capital technique de nos joueurs est très faible. La preuve également que Maâloul est un petit entraîneur qui n'a jamais réussi à gérer techniquement les matches à fort enjeu. Et pourtant, nous avons averti pas mal de fois tout le monde sur les défauts et les défaillances techniques de la sélection. Un petit compte rendu technique de ce qui s'est passé avant-hier. Défense ridicule Quand votre défense prend l'eau de partout, quand vos défenseurs jouent mieux dans leurs clubs qu'en sélection, vous ne pouvez pas rêver d'aller au Mondial. Sierra-Leone, Guinée équatoriale et dernièrement Cap-Vert, on a toujours encaissé des buts. On a toujours souffert sur deux points précis : le placement des axiaux et la couverture sur les deux latéraux. Regardez Abdennour et Haggui.Tous les deux étaient dépassés sur chaque percée. Regardez également Chemmam et Derbali. Deux mauvaises prestations avec des espaces concédés à Ogusto Ramirez. Lourde et très faible, à l'image de l'équipe, la défense tunisienne a été un gros point d'interrogation. Qu'avez-vous fait M. Maâloul pour réparer tout cela? Milieu prévisible et manquant d'imagination Alors que les joueurs du CSS déroulent leur talent en Afrique, alors que ceux du CAB sont en pleine activité, alors que des joueurs de grand talent comme Ben Yahia sont interdits de sélection sur ordre des joueurs influents, Maâloul n'a pu mieux choisir que la copie : Mouelhi, Traoui. Comme son prédecesseur Trabelsi, il compte sur des joueurs qu'il affectionne. Revenant de blessure et à court de rythme, Mouelhi n'est plus celui d'il y a deux ans. Pour Traoui, tout le monde dit qu'il est hors du coup. La paire a été très mauvaise en couverture et en relance. Ils ont perdu plusieurs duels et compliqué la tâche des milieux offensifs. C'est un milieu qui avait un énorme décalage par rapport aux joueurs du Cap-Vert : Darragi et M'sakni et plus tard Dhaouadi n'ont pas trouvé la vitesse et les appels pour exploiter la naïveté de la défense du Cap-Vert. 4-2-3-1 ou 4-1-3-2 ou avec n'importe quel plan de jeu, Maâloul a vu faux, comme d'habitude, en ignorant les qualités de son adversaire et en surestimant ses joueurs. Où est l'animation ? Seul Foued Khazri a tenu le coup plus ou moins en offrant des solutions et en prenant l'initiative. C'est que Maâloul a compté plus sur les individualités que sur des mouvements collectifs. On a vu M'sakni prendre la balle au centre, on a vu Darragi (très lourd et trop confiant!) coller au couloir gauche, et le plus important, c'est qu'on a vu chaque joueur balancer la balle n'importe où et n'importe comment. La pression était telle, les jambes étaient si lourdes que rien ne fonctionnait. Rien n'a marché. Casting moche ! Un dispositif de jeu, qui n'a pas apporté grand-chose pendant 4 matches, ne peut pas être à chaque fois reproduit. Les joueurs qui n'ont plus rien à donner à la sélection comme Haggui, Chemmam, Darragi, Traoui, Abdennour... sont toujours là, ce sont les mêmes joueurs qui s ‘imposent dans tous les cas de figure. Maâloul n'a fait que subir la loi des joueurs influents en sélection. Il n'avait pas le courage et l'honnêteté pour retenir des joueurs qui ne calculent pas et qui jouent bien en Tunisie ou à l'étranger. Ben Yahia poussé à la sortie, Allagui marginalisé, les joueurs du CSS et du CAB mis à l'écart pour faire plaisir à des pseudo-stars qui n'ont pas réussi dans des clubs de seconde zone en Europe. Ce qui s'est passé est venu au bon moment pour arrêter une misérable mise en scène commencée par Wadï Jari (qui a désigné Maâloul avant même le départ de Trabelsi) et poursuivie par Maâloul qui n'a rien ajouté à la sélection. Ses mauvais choix, ses changements ratés et la difficulté éprouvée pour arracher le nul contre de petites sélections, ça n'a pas fait brancher Jari, le bureau fédéral et surtout Youssef Zouaoui, premier responsable technique de la sélection. On a laissé Maâloul faire ce qu'il veut, on a vu la sélection perdre de sa facilité de jeu et de sa solidité défensive (notre éternel point fort chaque fois que nous avons réussi), sans broncher. Mauvais casting, deux poids deux mesures vis-à-vis des joueurs, éléments très moyens qu'on a rendus stars et irremplaçables, et le tout sous la conduite d'un sélectionneur désigné au terme d'une misérable mise en scène dans laquelle les médias ont été de vrais complices. Au lieu de se rabattre sur son système de jeu et sur les joueurs qui peuvent faire la différence, Maâloul avait plus la tête à critiquer Moïse et Mourinho à la Jazeera Sport. Pas de résultats, match perdu sans honneur alors qu'on avait 9 points en trois matches (dont 6 laissés par Sami Trabelsi) et énième sortie de la Coupe du monde. Cela nous rappelle le fiasco vécu contre l'Algérie en 1985 sous la conduite de Youssef Zouaoui (4-1 et 3-0), cela nous rappelle l'élimination en 1989 face au Sénégal de Jules Bocandé sous la conduite de Mokhtar Tlili, et aussi celle de 1993 face au Maroc des temps de Mrad Mahjoub. Mais ils ont perdu contre des ténors de l'Afrique. Le fiasco de Maâloul et de ses joueurs rappelle celui de Coelho contre le Mozambique. Huit ans sans aller au Mondial et une défaite déshonorante contre le Cap-Vert, réveillez-vous messieurs, notre football paye les frasques du passé et descend très bas. Nous sommes en retard par rapport à tous. On ne veut pas affronter cette réalité. Le Cap-Vert nous l'a rappelée.