Jadis, quand un défenseur marquait un but, on n'en revenait pas. C'était un événement au point que ledit joueur était élevé au rang de seigneur. C'est dire que, lors des années 1960, le «catenaccio» tenait le haut du pavé. Le maître de ce mystère défensif était l'Italien Helenio Herrera. On pensait à ne pas perdre avant de gagner. C'était en ce temps-là le système roi. Puis arrivèrent les années 1970 et le football total de Stefan Kovacs. Une véritable révolution, puisque les défenseurs avaient désormais le droit de participer au jeu d'attaque. L'actuel entraîneur du Club Africain, Ruud Krol, en sait quelque chose, lui qui a roulé sa bosse dans le grand Ajax Amsterdam puis en Italie à Naples. Depuis ce temps, le football a pris une autre dimension. Aujourd'hui, la vision du sport roi a totalement changé. Tout le monde attaque, et tout le monde défend. On le voit bien dans tous les championnats du monde. Le championnat tunisien ne fait pas exception à la règle. Beaucoup de défenseurs mettent la main à la pâte et marquent des buts. Ce n'est plus un mystère de voir un arrière monter plus haut que partenaires et adversaires et tromper la vigilance du portier adverse. Que de buts de belle facture ont été inscrits durant ces dernières années. Mais l'étonnement vient surtout de la régularité d'un défenseur à marquer des buts. Ce n'est pas une image courante dans notre compétition locale. Aujourd'hui, et ce record restera peut-être dans les annales, le défenseur du Club Sportif Sfaxien, Ali Maâloul, mène la danse au classement des buteurs. Il en a réussi 14 à ce jour et des plus beaux, s'il vous plaît, surtout sur les coups francs. Le but n'a donc pas de secret pour lui. Ce n'est pas une recette magique. Oui, on sait ou on ne sait pas marquer. C'est un don. Point, c'est tout !