L'empreinte du Hollandais est là : à la technique et au collectif sont ajoutés le caractère et l'envie de gagner Pour ceux qui ne l'ont pas vu jouer dans les années 70 (et nous le sommes malheureusement !), ils ont raté quelque chose. Il suffit de taper «Ruud Krol» sur «Youtube» pour voir un défenseur tant élégant , tant intelligent qui a fait partie de l'historique Ajax de Cruyff , Neeskens et Repp. Une véritable merveille à voir et un football total où la qualité du collectif et la création intelligente des espaces via les mouvements et les gestes techniques étudiés révolutionnaient le monde du football. Notre Ruud Krol, défenseur droitier à la relance fine, a appris beaucoup de cette épopée de l'Ajax. Ça l'a marqué à jamais là où il jouait (Naples entre autres) et surtout là où il entraînait. Le play-boy hollandais (64 ans) a fait l'adjoint en sélection hollandaise et à l'Ajax, mais a eu plus de réussite en Afrique qu'ailleurs. D'abord ce passage en sélection égyptienne olympique en 1996 et un football charmant qui a ouvert la voie à Jawhari pour promouvoir les Sabri, Hassan et autres nouveaux talents, futurs champions d'Afrique deux ans plus tard. A Ezzamalek aussi, Krol a fait du bon boulot . Sa dernière apparition en 2008 a offert une coupe à un club en chute libre en championnat. Les Sfaxiens ont bien vu en le ramenant à l'inter saison. Le CSS, un club qui aime jouer avec son cru et offre souvent un beau football (réflexe héréditaire). A ce projet de reconstruction sans faire de folies financières, il fallait un coach aussi ferme, discipliné et innovateur qui pouvait beaucoup apprendre à ces jeunes talents. Il fallait un profil de technicien notoire, gagneur et au C.V. riche. Certainement plus riche en tant que joueur, mais l'important est que les idées que ce Hollandais a acquises à l'Ajax et développées en Afrique plus tard vont bien avec le CSS. La formule a été bien utile : Krol-CSS a été un duo gagnant. La technique, mais aussi les résultats Tout le monde était presque unanime pour dire que le CSS était le mieux nanti côté football et potentiel individuel avant le play off. Ce que nous attendions, c'était de voir cette efficacité et ce football alléchant sous la pression des résultats et de la cadence infernale d'un match tous les trois jours avec de longs déplacements en Afrique. C'est là, à notre avis, le plus grand apport de Krol : il a su insuffler l'envie et le caractère pour enfiler les victoires malgré une défaite dès le départ. Pour quelqu'un qui a fait partie de l'Ajax athlétique, il a été irréprochable en matière de préparation physique et conservation de la fraîcheur. On connaissait le CSS pour être un peu fragile au stress des compétitions, un peu irrégulier et surtout trop technique au détriment des résultats. Ça a changé cette année avec deux exemples révélateurs : la victoire large obtenue à Sousse trois jours après avoir été battu par l'EST à Sfax en ouverture du play off, et puis cette victoire méritée contre l'EST en jouant à 10 pendant 30'. Ces Moncer , Khenissi, Ben Youssef, Louati, Youssofo, Ndong, Kammoun, Challouf, Ben Salah et autres avaient besoin d'un alchimiste pour changer d'attitude et rompre avec le rôle de «trouble-fête». Et on nous dit que ce sont seulement les joueurs qui font tout sur le terrain. Ce n'est pas vrai, la manière de raisonner de l'entraîneur, ses choix et ses idées du jeu, c'est ce qui les met à l'aise sur un terrain pour tout faire. Krol a été le renfort le plus utile au CSS. Il a commencé son projet avec un titre de champion. Quoi de mieux pour gérer calmement l'avenir? Un nouveau cycle commence au CSS.