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Pierre Baillet, Secrétaire permanent de l'Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), à La Presse: « La Tunisie a toujours une place éminente au sein de notre réseau »
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 12 - 2021

Tunis, Sousse et Bizerte sont les villes tunisiennes qui bénéficient le plus de l'aide de l'Aimf pour des projets globaux mais aussi ponctuels. Le secrétaire permanent du réseau, Pierre Baillet, insiste sur la synergie entre maires, société civile et administrations municipales pour que ces projets soient bien portés par les acteurs locaux, clé de la réussite des opérations...
La présence de l'Aimf en Tunisie a été ressentie davantage depuis deux ans à travers certains projets englobant la majorité des villes tunisiennes et intégrant plusieurs facettes du travail municipal dont le financier, la communication, le leadership féminin et bien d'autres. Quelle place occupe la Tunisie dans ce réseau des mairies francophones ?
La Tunisie a une place éminente au sein de notre réseau. C'est ici qu'a été initié le premier programme de solidarité entre les villes à travers la création d'un fonds de coopération, il y a 30 ans. La Tunisie a donné un grand secrétaire général à l'Aimf, Mohammed Ali Bouleymen, et aujourd'hui une vice-présidente, la maire de Tunis. Donc nous avons, aux côtés de notre présidente qui est la maire de Paris, une vice-présidente qui est la maire de Tunis. C'est dire qu'au sein de notre institution, la Tunisie et Tunis ont une place éminente. D'ailleurs, c'est ici que nous avons fait les projets les plus innovants dans leur temps. Je pense au développement d'un logiciel d'état civil qui a été répandu dans toute l'Afrique francophone. Ce logiciel a été ensuite adopté par le gouvernement tunisien, qui l'a fait évoluer et qui l'a étendu sur l'ensemble du pays. C'est avec notre financement qu'une start-up tunisienne l'a développé et installé dans les villes francophones d'Afrique et d'Haïti dans le cadre d'un programme de modernisation des services d'état civil. Un programme qui a duré 20 ans. Et, actuellement, nous sommes sur un nouveau programme innovant, celui de l'identification et de l'évaluation du patrimoine de la ville de Tunis qui est aussi un projet emblématique voulu par l'Etat tunisien. Ce sont des experts de Tunis qui le mettent en œuvre. Pour compléter ce dispositif, nous sensibilisons les services à la norme ISO 37001, laquelle facilite la lutte contre la corruption. Elle sera développée dans les services en charge de la gestion de ce patrimoine, notamment celui du logement, de la gestion des marchés et celui en charge des équipements sportifs. Nous avons aussi des actions plus ponctuelles, à l'instar de celle conduite au lycée Sijoumi où l'on aide les jeunes à s'exprimer en installant, par exemple, une radio locale ou en organisant des tables rondes de discussions. Nous avons aussi réaménagé des stades tels ceux d'El Omrane.
Parlons aussi de la finance locale et sa modernisation qui figure parmi les grands objectifs de l'Aimf.
Les grands objectifs de l'Aimf concernent en premier lieu le renforcement de la capacité d'intervention des maires, pour bien prouver que le maire à un rôle essentiel à jouer et le rapprocher de la société civile. La culture de cet état d'esprit renforce davantage le sentiment d'appartenance à la ville et une fierté d'appartenir à un territoire. Ce sentiment d'appartenance territoriale est déjà très fort en Tunisie. Pour aller dans ce sens, nous contribuons à identifier des femmes et des hommes qui sont l'expression d'une action sociale réussie. C'est pourquoi nous avons lancé notre prix annuel de la femme francophone décerné à une femme de la société civile. Et tout récemment, un prix littéraire, décerné cette année à une femme.
Pour la gouvernance des services financiers, le meilleur outil structurant pour la pensée et l'action c'est le logiciel adapté à toute la chaîne comptable. Nous avons offert aux villes membres ce logiciel appelé SIM_ba. Il y a aussi notre engagement en faveur des normes de gouvernance. La norme est un guide structurant qui aide le maire et les services municipaux à mieux gouverner la ville. En outre, notre travail, en tant qu'organisation de villes, c'est de faire en sorte que les normes prennent en compte les problématiques de la ville et nous veillons à ce que l'avis des maires soit pris en compte dans la construction des normes.
Vous avez rencontré la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, avez-vous évoqué avec elle les problématiques de modernisation ou de gouvernance des finances locales ? Et quels sont les actuels et futurs projets de l'Aimf en Tunisie?
J'ai été particulièrement honoré et sensible à l'invitation qui m'a été proposée et j'ai eu une discussion franche avec SEM la Cheffe du gouvernement qui m'a rappelé son attachement à la décentralisation, consciente du rôle éminent des maires dans le développement du pays. Nous avons évoqué le rôle de la diaspora dans le développement local, notamment celui des élus locaux d'origine tunisienne, avec la possibilité de les rapprocher des nouvelles collectivités locales tunisiennes. L'action concrète de l'Aimf pourra apporter une réponse à cette initiative très riche de sens.
Je vous ai parlé de l'identification du patrimoine de Tunis. Je reviens de Sousse où des projets ont été réalisés, notamment la réhabilitation de l'ancien tribunal charaïque, dont l'état de conservation le rendait inutilisable, pour renaître sous la forme d'une maison citoyenne. Et le maire de Sousse nous a confirmé qu'il a plusieurs projets identiques destinés à conforter l'image de la ville, inscrite au patrimoine de l'Unesco. Nous allons l'aider dans sa quête de partenaires.
Une autre ville importante, Bizerte, dont l'action du maire, M. Kamel Ben Amara, doit être signalée. C'est une ville qui veut être un point focal en matière de numérique et qui vient d'obtenir un soutien financier important de la Banque africaine de développement. Je pense aussi à Monsieur Ammar Trabelsi qui a effectué, à notre demande, une étude sur les plateformes numériques en matière de e-commerce, de mobilité et de logement. A Tunis, nous avons le projet de créer bientôt un FabLab pour aider des start-up qui ont pour objectif d'aider la ville dans sa gouvernance en rapprochant les acteurs du territoire ou en apportant des services aux citoyens.
On parle de développement local et de défis changeants avec des maires qui ont la volonté politique d'offrir toujours plus de services aux citoyens. Quel apport de la part de l'Aimf pour les aider à concrétiser leurs projets?
Il faut d'abord acter ce principe que l'Aimf ne doit pas se substituer à l'administration municipale. Le secrétariat permanent est une structure très légère. Nous ne sommes qu'une dizaine de personnes, afin d'éviter cette dérive de la substitution. Nous privilégions le faire-faire ou le faire-ensemble. Nous suscitons l'esprit d'adhésion à un programme de ville, nous le finançons en tout ou partie quand la volonté politique et l'engagement de la société civile s'affirment. La maire de Tunis a cette volonté, tout comme les maires de Sousse ou de Bizerte, pour ne prendre que ces exemples. Pour appuyer cette démarche, l'Aimf a deux outils majeurs de financement. L'un est le produit de la solidarité des collectivités locales ou des fondations, telle la Fondation Bill et Melinda Gates. Paris y tient une place éminente puisqu'elle représente le quart de cette aide. Une aide qui permet de financer surtout des projets d'équipement public tels que l'assainissement, l'adduction d'eau, l'énergie verte, la santé, l'école. Le deuxième vient des Etats ou de groupements d'Etats avec la France, la Fédération Wallonie Bruxelles, la Suisse, le Canada, le Québec, le Cameroun et bien sûr l'Union européenne. Avec cette ligne budgétaire, nous mettons en œuvre des programmes d'ampleur et de dimension régionale, notamment avec l'Union du Maghreb arabe. Nous sommes liés par un accord de partenariat.
Les villes doivent exprimer leurs besoins et leur volonté de mettre en œuvre des projets. Avec elles nous engageons un processus d'identification et de planification des opérations. Nous soutenons le leadership féminin et la place des femmes dans chaque projet. Le faire ensemble, loin de toute discrimination, est la marque de notre réseau. Elle est essentielle car un lien fort entre le maire et la société civile est un gage de réussite économique et sociale. Elle est un gage de paix civile.


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