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La bataille pour la revanche va commencer
El Jem — Le tourisme culturel dans l'attente de jours meilleurs
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 03 - 2016

Activité touristique au point mort et pluviométrie au plus bas dans ce grand pôle du tourisme culturel et de l'oléiculture ont fini par plonger la sous-région dans une atmosphère morose
L'autre vendredi à El Jem vers 11h00. Un calme olympien enveloppait l'imposant amphithéâtre romain, encore debout depuis près de dix-huit siècles dans cette ville, aux origines puniques, dont le nom romain est Thysdrus. Pas de bus touristiques aux environs, pas de groupes de visiteurs. Rien, seuls les gazouillis des moineaux remplissaient les lieux.
Tristounets, les échoppes et les petits restaurants entourant le monument — le plus grand du genre en Afrique du Nord, le troisième dans le monde —, semblaient souffrir de l'abandon. Un coup dur pour les commerces de la ville. C'est que l'activité touristique était, hélas, au point mort et continue de l'être. Conséquence directe des deux attaques terroristes meurtrières ayant visé l'année dernière les touristes, la première au Musée du Bardo le 18 mars, la seconde, dans un grand hôtel de la région de Sousse, le 26 juin. (Notre visite a eu lieu peu avant l'attaque terroriste de Ben Guerdane dans le Sud, lundi 7 mars).
A cela est venue s'ajouter une pluviométrie parcimonieuse dans cette région oléicole qui a fini par la plonger dans une atmosphère morose, avec un impact visible sur le rythme de la consommation. Même le fameux souk dit de Libye semblait nettement moins animé qu'avant, malgré l'abondance des marchandises dans ces dizaines de boutiques longeant des deux côtés la route périphérique. Et la confection d'habillement en cuir qui fait la fierté de la ville a vu, elle aussi, son activité se réduire comme peau de chagrin.
«Le monument n'est presque plus visité depuis ce qui s'est passé l'année dernière», nous a expliqué le préposé aux guichets, en précisant que les temps ne sont plus à ces vagues de bus touristiques qui déferlaient tout au long des journées sur les lieux.
Rappelons qu'au cours des années deux-mille, la moyenne annuelle des visiteurs tournait autour de 500 mille, un énorme manque à gagner pour l'agence nationale chargée de sauvegarder et de mettre en valeur notre patrimoine.
A l'intérieur de l'espace entourant le monument, un fourgon abritant des agents des forces de sécurité veillait sur les lieux. Devant, une sentinelle, mitraillette au poing, nous observait. Au beau milieu de l'arène, un vieux touriste étranger, un Occidental, selon son apparence extérieure, écoutait attentivement les explications, dans un anglais parfait, d'un quinquagénaire aux allures d'un intellectuel qui l'accompagnait, sans doute un guide professionnel.
Devant nous, les gradins. Restaurés pour trois mille places seulement, sur les trente mille que comptait le monument à sa construction, ils somnolaient avec, dans les entrailles, les merveilleuses sonorités des célèbres concerts du fameux Festival international de musique symphonique organisé, chaque année au cours de la saison estivale à l'intérieur du monument depuis déjà une bonne trentaine d'années.
Idem pour le célèbre musée de la ville, réputé posséder la plus riche collection de tableaux en mosaïque en couleur dans le monde, avec de magnifiques chefs-d'œuvre originaux et uniques composés selon des techniques très fines. Institution qui abrite aussi la reconstitution grandeur nature et avec les matériaux de l'époque, d'une villa romaine.
Aucun visiteur, à part nous. Une seule sentinelle était postée dans la cour intérieure. Le petit jardin public voisin, lui, était totalement abandonné, livré comme il l'était aux ordures, et enlaidissait ainsi l'environnement de la vénérable institution. A notre sortie, nous sommes tombés, nez à nez, sur une 4x4 à l'intérieur de laquelle se trouvait le touriste étranger rencontré une heure auparavant dans l'amphithéâtre.
Face au musée, le site des anciens amphis construits grâce à la technique de la taille dans une butte et antérieurs au Colisée, semblait abandonné à son sort. D'ailleurs, une boutique qui était en finition pouvait masquer un petit peu la vue dudit site.
La vie romaine en spectacle
Bien entretenue, la gare du train était presque vide. «Même le train qui était un des meilleurs moyens de transport pour la visite de la ville nous joue aujourd'hui de sales tours, à cause des retards inadmissibles et répétés qu'il enregistre par rapport aux horaires affichés et le délabrement de ses voitures», nous confie, amer, un Lejmi.
L'agriculture, quant à elle, souffre du manque flagrant de pluies et la récolte d'olives de l'année prochaine risque d'être compromise. « Aam zamma » (année de grande sécheresse ou de crise), nous confie un ouvrier agricole rencontré près de la station de louages. Et de nous expliquer que le prix de la brebis est descendu jusqu'à 200 dinars, alors que l'année dernière l'on ne pouvait se l'acheter à moins de 900 dinars. Puis de nous citer un dicton : «Matret adhar wella hriqa binnar » (L'averse de mars ou c'est l'enfer).
Avec son riche patrimoine matériel et immatériel, El Jem est devenu l'un des fleurons de notre tourisme culturel encore en train de se chercher. Riche aussi par son activité agricole et commerciale, avec un pied dans l'industrie, cette sous-région au beau milieu de la grande région du Sahel, carrefour-clé d'une multitude de destinations, se targue, par ailleurs, d'avoir une population laborieuse, ingénieuse, très unie, très ouverte, dotée d'une tradition commerciale deux fois millénaire.
Longue tradition aussi dans le développement local, que celle d'El Jem. Ce qui a fait d'elle un modèle dans ce domaine. Il y a un peu plus de vingt ans, la ville et sa région faisaient partie d'un réseau euro-méditerranéen de villes ayant bénéficié du soutien financier et du savoir-faire des experts de l'Union européenne, en vue de se prendre en charge et de développer leurs potentialités spécifiques respectives, avec diagnostic poussé de la situation de départ et plans d'actions clairs.
«El Jem possède d'énormes potentialités dans le tourisme culturel, malheureusement, cette activité ne bénéficie d'aucune politique publique volontariste», nous a déclaré M. Mabrouk Laâyouni, président de l'Association de développement local d'El Jem et président fondateur de l'Association du Festival international de musique symphonique de la ville.
Afin de mettre en valeur ses atouts culturels, El jem lance une série de manifestations dont le but est de participer à créer le produit «El Jem». Une manifestation originale «Les journées romaines de Thysdrus», se tiendra, de ce fait, les 18, 19 et 20 mars dans la ville et se propose d'animer les lieux en offrant des spectacles reproduisant la vie quotidienne à l'époque romaine.
Une seconde, autour du thème de l'olivier, se déroulera les 25, 26 et 27 du mois. Elle se propose, elle aussi, d'animer la ville et de mettre en valeur ses énormes potentialités. Un vrai coup de fouet pour le tourisme intérieur, aujourd'hui bouée de sauvetage du secteur, mais qui devrait devenir l'un de ses principaux piliers.


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