Pour Naim Selliti, Wael Larbi et Larry Azouni, l'apprentissage se fait aussi en sélection... Depuis la sortie peu glorieuse en quarts de finale du Chan face au Mali, un énième «procès» a été instruit contre la sélection tunisienne, ses tenants et aboutissants. Eliminée piteusement en raison d'une condition physique précaire et d'un manque d'endurance frappant, les nôtres, à l'image de notre football, ont ainsi reflété tout ce qui a précipité la régression du sport-roi tunisien. En clair, le recul était tellement prévisible que cela en est devenu presque risible. C'était à s'interroger quant à l'utilité d'une pareille participation tellement les Tunisiens étaient loin de rivaliser avec les meilleurs du continent. Serait-ce aussi le cas de la sélection A dans l'optique des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations 2017 ? Qui peut le plus, peut le moins. Appliqué à nos préférés, cet aphorisme prendrait tout son sens sachant que l'équipe A sera renforcée par des compatriotes dispersés un peu partout en Europe et bien au-delà. Sauf que l'adversaire, lui aussi, ne manque pas d'atouts avec sa batterie de pros rompus au haut niveau. Pour Kasperczak et sa troupe, spéculer sur la mobilisation du groupe, un calendrier à charge, une préparation à la hâte et autres circonstances atténuantes n'est plus possible. La Tunisie ne doit plus vivre autant d'espoirs que de craintes. Elle doit, de nouveau, s'inscrire dans une dynamique de succès, surprendre et incarner tout ce qui a fait sa grandeur par le passé. Le football tunisien, plus que jamais, a besoin d'un instrument de représentation et de prestige nécessaires à l'affichage de notre rang sur la scène internationale. Jadis, on a semé le germe qui a par a suite produit ses effets avec des victoires au rendez-vous. Depuis quelque temps, on navigue à vue, sans véritable vision, sans se projeter vers le futur. Bref, on ne supporte plus le reflet que renvoie la sélection. D'où la nécessité de rajeunir, insuffler du sang neuf, réévaluer et se remettre en question. Un dosage savant Il ne faut pas se voiler la face. Chikhaoui n'a plus ses jambes de 20 ans. Youssef Msakni n'a plus cette flamme, cette faim. Les Dhaouadi, Chermiti, Ragued, Nater, Jmal, Khelifa et autre Mikari sont au crépuscule de leur carrière. Même Aymen Abdennour, la plupart du temps blessé, a perdu de sa superbe depuis son départ de Monaco. Reste le vivier étoilé, les Brigui, Boughatass, Ghazi Abderazak, Lahmar et autre Akaïchi ; ainsi que les pépites sfaxiennes, en l'occurrence Moncer et Ali Mâaloul pour atteindre cette cohésion et alchimie de groupe recherchée. Il faut un dosage savant des différentes composantes de ce qui se fait de mieux dans nos contrées. C'est forcément ce qui accapare les pensées du plateau technique tunisien, mais pas seulement. Le salut, s'il est envisageable en prévision du choc face au Togo, doit aussi tenir compte de nombreuses variables exogènes autant qu'endogènes. A cet effet, le staff technique semble avoir opté pour l'ouverture et qu'importent les interprétations sociétales en cas de revers! Certes, «La victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline». Un international naturalisé, Tunisien de souche ou même binational, représente le maillot qu'il arbore. La victoire est sienne autant que celle de ses partenaires locaux. C'est dire combien la démarche actuelle de recourir à un large éventail «d'expatriés» peut avoir des répercussions incommensurables sur la destinée de notre sélection. Les «procureurs populistes» et autre francs-tireurs de la 25e heure doivent forcément apprécier le recours aux valeurs montantes évoluant hors de nos contrées. Qu'ils soient de jeunes aspirants à l'image de Larry Azouni (Nîmes), Wael Larbi (Ajaccio) et Naim Selliti (Red Star) ou encore des cadres expérimentés à l'instar de Syam Ben Youssef (Caen) Jamel Saihi (Montpellier) Ferjani Sassi (Metz), Fabien Camus (Troyes) et l'inénarrable Wahbi Khazri (Sunderland); ce sont les attentes projetées sur les joueurs qui sont problématiques, pas les joueurs ! La liste des 23 Gardiens Aymen Mathlouthi (ESS) Rami Jeridi (CSS) Atef Dkhili (CA) Défenseurs Hamza Mathlouthi (CAB) Syam Ben Youssef (S M Caen) Aymen Abdennour (FC Valence) Bilel Mohsni (Paris F C) Ali Maâloul (CSS) Zied Boughattas (ESS) Yessine Meriah (CSS) Oussama Haddadi (CA) Milieux de terrain Larry Azouni (Nimes) Ferjani Sassi (FCMetz) Jamel Saihi (Montpelier) Med Amine Ben Amor (ESS) Wahbi Khazri (Sunderland) Mohamed Wael Laarbi (Ajaccio) Attaquants Fabien Bechir Camus (Troyes) Youssef Msakni (Lakhwya) Anis Badri (Royal Mouscron, Belgique) Mohamed Ali Moncer (CSS) Ahmed Akaichi (ESS) Taha Yassine Khenissi (EST)