Le protocole de lancement du programme de gestion des déchets provenant des activités sanitaires a été signé, hier, entre les ministères de l'Environnement, de la Santé, des Affaires sociales, de la Défense nationale et de l'Intérieur. Intervenant au cours d'un séminaire sur la gestion des déchets provenant des activités sanitaires en Tunisie, le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Nejib Derouiche, a souligné que ce projet permettra de réduire les émissions des gaz toxiques causés par l'incinération anarchique de près de 3.800 tonnes de ce type de déchets. Les déchets dangereux provenant des activités sanitaires représentent 60% du total des quantités de déchets produites à l'échelle nationale, a souligné le ministre, ajoutant que ce programme sera généralisé progressivement dans tous les gouvernorats. Le coût dudit projet est de 10,2 millions de dollars, dont 2,5 millions de dollars sous forme de don accordé par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et 7,7 millions de dollars du budget de l'Etat. Le programme prévoit la mise en place d'une stratégie nationale de bonne gestion des déchets sanitaires, la réduction de leur impact sur la santé générale et l'environnement, outre l'installation d'un système de tri des déchets au sein des établissements de santé et la concrétisation d'une stratégie de sensibilisation. 8.000 tonnes classées dangereuses Le directeur général de l'Anged (Agence nationale de gestion des déchets), Abdelmajid Hammouda, a fait savoir que les hôpitaux et les cliniques produisent environ 18.000 tonnes de déchets, dont 8.000 tonnes sont classées dangereuses. Ces déchets sont déversés dans les décharges sans un traitement préalable, a-t-il encore ajouté. Afef Siala, directrice au sein de l'Anged, a, pour sa part, indiqué que les déchets des activités sanitaires représentent une source d'émission de substances toxiques, comme les furannes et les dioxines. La responsable a, dans le même cadre, relevé que des équipements d'une valeur de 4 millions de dinars seront acquis au profit de 97 établissements sanitaires situés dans 12 gouvernorats (Tunis, Sousse, Monastir, Kairouan, Mahdia, Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine). Le choix des gouvernorats a été basé sur la quantité des déchets qui dépasse 60%, a indiqué la responsable. Et d'ajouter que les conditions de gestion des déchets ont été identifiées, outre l'élaboration d'un annuaire technique et des normes pour l'adaptation de ces déchets et le renforcement des cadres institutionnels et juridiques des établissements sanitaires, ainsi que la formation d'environ 2000 cadres médicaux et paramédicaux. Elle a souligné que les équipements permettront de stocker les déchets sanitaires dangereux et de les transporter vers les unités de traitement spécialisées avant leur stérilisation et leur enfouissement. Exprimant le soutien de son institution, la représentante de la Banque mondiale en Tunisie, Eileen Murray, a annoncé un éventuel élargissement de cet appui après la réussite de cette phase. Le programme a démarré en 2013 et se poursuivra jusqu'à 2017, dans le cadre d'une stratégie nationale pour la réactivation de la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants ratifiée par la Tunisie en 2004.