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Cause animale: Repenser la place de l'animal dans notre société
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 02 - 2022

A l'heure où une bataille politique et sociale se profile autour du projet de loi visant à lutter contre la maltraitance animale dans notre pays et à conforter le lien entre les animaux et les hommes, deux questions importantes doivent être abordées : regardons-nous réellement les animaux comme il le faudrait ? N'est-il pas grand temps de repenser la place des animaux dans notre société et de prendre en compte leurs intérêts ?
A chaque fois que le sujet de la cause animale est abordé de près ou de loin, la société civile bouge rapidement et continue de marquer des points contre la maltraitance et l'injustice envers les animaux pour leur protection. Certes, ces créatures sans voix ne sont plus des choses, mais bien des êtres vivants doués de sensibilités. Mais dans un pays comme le nôtre, on ne peut plus s'affranchir de la problématique de la condition animale puisque la cruauté et la maltraitance envers les animaux ne cessent de prendre de l'ampleur.
La cause animale n'a-t-elle pas trop longtemps été moquée ?
En Tunisie, comme dans tous les pays du Maghreb, quiconque sensible à la condition animale ne peut qu'être interpellé par la misère qui est présente à chaque coin de rue. Malgré la beauté des sites et des paysages et l'accueil chaleureux des habitants, le séjour est entaché par le spectacle de toute cette souffrance, ce qui nous frappe de plein fouet. Au lieu de prendre notre part de responsabilité pour protéger ces êtres vivants, nous sommes vraiment à la traîne par rapport à d'autres pays. Pis, nous exposons en spectacle au reste du monde, qui nous observe et nous juge, toute notre inhumanité.
Malheureusement, aujourd'hui, la scène de leur souffrance fait partie de notre quotidien ; quand certains s'y sont habitués, d'autres l'occultent faute de pouvoir agir concrètement. Ou pour se protéger, ils décident de détourner leur regard, gagnés par la honte, l'impuissance et le découragement à faire changer les choses. Et donc, les touristes se retrouvent face à cette torture morale et reviennent choqués et déçus de ces scènes insupportables. Et là, on se demande qu'est-ce qui leur donnera l'envie de revenir et de revisiter ce pays où l'animal y est si mal traité ?
Certes, certains pourront rétorquer que ces allégations ne se justifient pas et que tous les touristes qui visitent notre pays ne reviendront qu'avec de beaux souvenirs. Mais ce serait persister dans le déni car, il faut également prendre en considération la partie des citoyens tunisiens qui vivent dans ce pays et qui ont pris conscience de la condition animale car, eux aussi, souffrent de cette situation.
Aspirer à un changement
En effet, depuis quelques années, la société a changé et la protection animale en Tunisie a gagné en maturité et de plus en plus de voix citoyennes s'élèvent pour dénoncer la maltraitance envers les animaux. Aujourd'hui, les Tunisiens aspirent au changement et les protecteurs des animaux de notre pays s'organisent pour faire en sorte que la Tunisie se hisse au niveau des nations qui ont avancé sur cette thématique, non seulement pour le bien-être animal, mais également pour l'avenir de notre société car les deux thématiques sont imbriquées, étant donné que des études internationales démontrent qu'il existe, bel et bien, un lien entre violence animale et violence sociétale.
En effet, c'est l'American Human Association qui a mis en évidence ce lien dans les années 1990. En criminologie et psychopathologie, la violence sur les animaux est aussi notée comme un indicateur, voire un élément précurseur d'infractions violentes. Aux Etats-Unis, elle a contribué à l'inclusion du symptôme «cruauté envers les animaux» dans la catégorie «Trouble des conduites» du DSM (la classification américaine des maladies mentales). Elle est l'équivalent, chez l'enfant et l'adolescent, des personnalités que l'on nomme «antisociales», de même que chez l'adulte, et consiste en des conduites agressives envers autrui (inclus les animaux), des destructions de biens, des vols, des fugues, des transgressions aux règles. Cette catégorie a été reprise par la Classification internationale des maladies de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans notre pays, on constate aujourd'hui que les faits de violence explosent, mais nous pouvons encore agir et changer la donne pour influencer sur le type de société qu'on veut, une société plus fraternelle, plus humaine et plus juste. Il est aussi encore temps de s'y atteler et commencer par s'attaquer à la source du mal. On peut encore renverser la vapeur en déconstruisant les idées reçues et cela passe par la sensibilisation des adultes, mais aussi et surtout par l'éducation de nos enfants.
En finir avec les idées reçues
Dans nos croyances, l'animal est considéré comme quantité négligeable, un être impur... Cette idée est inculquée aux enfants dès leur plus jeune âge, pourtant, le respect de toute vie, dont celle de l'animal, n'est-elle pas prônée dans tous les écrits religieux ?!
Au sein de notre société, les tabous sont parfois bien ancrés, or l'éducation et les expériences au cours de l'enfance construisent notre relation envers les animaux. Ces comportements prennent aussi leur source dans les traditions culturelles et religieuses car on instaure dans l'esprit de nos enfants, la peur du chien, par exemple, et nous les confrontons aussi quotidiennement à la façon dont nous faisons cas de l'animal. Comment espérer alors qu'ils ne reproduisent pas les comportements des adultes qui les éduquent ?
Alors que l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l'Organisation des Nations unies (ONU) prennent en considération le bien-être animal comme une manière de «répondre aux besoins et aspirations des générations actuelles et futures», afin de garantir un monde plus «durable» et avoir envers les animaux des principes éthiques et moraux. Et que la déclaration de l'ONU a émis des recommandations dans une charte où il est stipulé que «Les animaux sont des êtres sensibles et leur bien-être doit être respecté» (Art.1). Que le bien-être animal équivaut à un «état positif de bien-être» à la fois «physique et psychologique» (Art.2). Qu'elle précise que les «animaux sensibles» concernent «tous les vertébrés» et certains invertébrés» (Art.3). Et qu'elle invite l'ensemble des Etats à «prévenir la cruauté envers les animaux et à réduire leurs souffrances» (Art.4), à travers «toutes les mesures nécessaires» les plus «appropriées» (Art. 5, 6, 7).
Notre pays ne s'engagera-t-il pas, lui aussi, sur cette voie en suivant ces recommandations ainsi que les thèses qui soulignent les liens de cause à effet ? On ose espérer que "oui" car, à l'heure où beaucoup de gouvernements et citoyens, à travers le monde, se préoccupent de la condition animale en faisant de cette thématique un enjeu politique et sociétal majeur, on ne peut que constater que notre pays accuse toujours un retard considérable qu'il nous faut pallier de toute urgence. Même s'il semble qu'il y ait une accélération de la prise de conscience collective que ce soit de la population ou des pouvoirs publics face à ces enjeux, le compte n'y est malheureusement toujours pas.
Cependant, il est illusoire de vouloir solutionner le problème sans faire appel à tous les acteurs de la société civile, comme les associations de protection animale qui sont impliquées dans des actions de lutte contre la maltraitance et sont au cœur des "sauvetages", les médias... mais surtout l'Etat, car c'est lui qui impulsera le mouvement du changement par les décisions qui seront prises comme la concrétisation de décrets lois, puisque les textes juridiques sont pauvres, voire obsolètes. La multitude de dossiers à traiter ne devrait pas reléguer cette problématique au second plan car l'enjeu est de taille. Et donc, c'est à notre gouvernement de s'emparer de ce défi et faire de cette cause le socle pour reconstruire les bases de notre Nation.


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