L'éducation des enfants a longtemps été basée sur une idée fausse: l'enfant doit être dressé par les coups pour devenir un être sociable et obéissant. Ces pratiques peuvent conduire à des impasses éducatives graves et parfois à des situations de maltraitance. Comment dispenser une éducation sensible au genre et sans violence dans les milieux éducatifs (écoles, familles)? Le sujet devient une préoccupation quand on sait que, de nombreux élèves subissent des violences diverses, en milieu scolaire. Ce sujet a été au menu d'une session de formation sous le thème « Education à la non violence » organisé par l'Association Sanabel du 8 au 16 novembre à Hammamet. Son président Jalal Abidi a précisé que le colloque vise à sensibiliser, former et renforcer les capacités des acteurs sur les enjeux du projet. Lors de la formation, les participants ont été outillés sur le concept de violence, ses causes et conséquences sur les enfants et la communication sur les méthodes alternatives à la violence. L'objectif poursuivi, est de diffuser la culture du dialogue et renforcer les capacités des organisations de la société civile, des médias sur l'éducation non violente afin d'amener les uns et les autres à dénoncer les cas de violence par les voies de recours dans nos écoles et l'environnement de l'enfant. «Les enfants sont l'avenir du pays, et pour qu'ils puissent bien assumer leur rôle, leur responsabilité pour la cohésion de la Nation et des familles, pour le développement et la promotion de l'être humain, on a besoin de mieux les accompagner, les comprendre, les informer pour que, demain, ils puissent bien assumer leur rôle de sorte que, ce que nous déplorons dans nos familles par rapport au comportement des adultes, dans nos communautés, au niveau de nos dirigeants, à tous les niveaux, ne se répète plus dans le futur » a ajouté Jalal Abidi qui souligne qu'il Il n'y a qu'une seule façon de le faire, c'est de renforcer les capacités des adultes à travers les alternatives. Les établissements scolaires sont bien placés pour éradiquer dès la petite enfance les tendances à la violence et apprendre aux enfants à communiquer, à négocier et à soutenir des solutions pacifiques aux conflits. L'école offre également aux enfants la possibilité de se familiariser avec les valeurs de solidarité, de tolérance et de respect et de les intérioriser. Elle constitue un moyen important de promouvoir la non-violence, d'aplanir les tensions et de régler les différends par la médiation, parmi les élèves et le personnel mais aussi au-delà, dans l'ensemble de la société. Toutefois, pour de nombreux enfants, le milieu scolaire représente un univers très différent où ils peuvent être exposés, mais aussi initiés, à la violence. Les bagarres dans les cours de récréation, les insultes verbales, les intimidations, les humiliations, les châtiments corporels, les abus sexuels, les violences exercées en bande ou bien encore d'autres formes de traitement cruel et dégradant infligées par les enseignants et d'autres personnels scolaires figurent au nombre des expressions courantes de ce phénomène. Pour les enfants victimes de violences, l'école peut devenir une épreuve plutôt qu'une chance. Les promesses et le potentiel de l'éducation ainsi que l'attrait de la découverte et de l'apprentissage sont minés par la souffrance, le traumatisme et la peur. Dans certains cas, les résultats scolaires de l'enfant en pâtissent, sa santé et son bien-être se dégradent et son aptitude à agir comme un individu sûr de lui, capable d'établir avec les autres des relations fondées sur l'ouverture et la confiance, est compromise. Les conséquences négatives de la violence à l'école vont au-delà du cas particulier des enfants qui sont directement touchés par elle. La vie de ceux qui en sont témoins en est également affectée, créant un climat d'anxiété et d'insécurité incompatible avec l'apprentissage. Or, la violence ou la menace de violences peut même atteindre un tel degré que les familles se sentent acculées à ne plus envoyer leurs enfants à l'école, encourageant ainsi l'abandon scolaire comme moyen de prévenir d'autres violences et préjudices. En conséquence, les possibilités d'éducation, avec tous les bienfaits pour l'individu et la société qui les accompagnent, peuvent être gravement entravées. Bref, l'initiative de l'Association Sanabel est d'éduquer de la sorte, qui est le travail de base pour construire la société de demain. Cette campagne demande, en premier lieu, l'introduction officielle de la formation à la non-violence et à la paix à tous les niveaux du système éducatif, dès l'école maternelle, avec un programme prévoyant une progression, des outils et des méthodes pédagogiques. Nos enfants doivent recevoir, dès leur jeune âge, une éducation qui leur permette de régler tout différend de manière pacifique, dans un esprit de respect de la dignité humaine, de tolérance et de non-discrimination. Ils doivent participer à des activités qui leur inculqueront les valeurs et les buts d'une culture de la paix et du dialogue