Mots d'ordre : respect des délais, des cahiers des charges et transparence Hier matin, la Cité de la culture s'est réveillée de cinq ans d'agonie sous l'effet du coup d'envoi officiel de la reprise des travaux de construction. Un événement longtemps attendu, depuis l'interruption du chantier, gigantesque, en 2011. L'exploitation de la cité qui promet sur le double plan culturel et artistique, voire social, est prévue dans 18 mois. Le coup d'envoi a été donné, hier, par le chef du gouvernement, Habib Essid, en présence de la ministre de la Culture, Sonia Mbarek, et du ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, Salah Arfaoui. Une visite a été organisée sur le site à l'intention des trois ministres et de la presse, durant laquelle les ingénieurs supervisant les travaux ont rendu compte des détails et des différentes étapes du projet de la Cité de la culture, une vaste bâtisse donnant sur les avenues Mohamed-V et du Maghreb Arabe. Les nouveaux travaux permettront de réaliser les 40% restants de l'infrastructure globale de la cité, dont les premiers travaux ont été entamés en 2006. Pour un budget de 76,3 millions de dinars, les travaux vont durer 560 jours. Ainsi, la fin du chantier est prévue pour octobre 2017, date à laquelle les différents espaces de la Cité de la culture seront prêts à accueillir artistes et grand public. La partie concernée par l'achèvement des travaux s'étend sur une superficie de 48.836 m2, sur un total de 91.948 m2 alloués au projet de la cité. Cette partie comporte une salle d'opéra de 1800 places, une salle pluridisciplinaire de 700 places et un théâtre de 300 places. Elle comporte également une médiathèque, un musée d'art moderne et contemporain, des espaces commerciaux, des salles de cinéma, la Maison des artistes et la tour de la culture, avec des parkings de 460 places au total. « La Tunisie mérite un tel projet » Par cette action symbolique, le chef du gouvernement est venu témoigner de l'intérêt de l'Etat pour les arts et la culture, dont le rôle économique et social sera renforcé grâce à la Cité de la culture. M. Habib Essid a également souligné l'importance de ce projet pour la Tunisie, qui mérite un tel projet, pour ses artistes et ses citoyens, en ce moment de son Histoire. Après avoir été informé des aspects techniques et artistiques des prochains travaux, le chef du gouvernement a appelé au respect des délais prévus et des cahiers des charges relatifs à l'exécution des travaux, notamment pour ce qui concerne les aspects esthétiques et environnementaux. A propos des entreprises de sous-traitance, il a insisté sur l'impératif de poursuivre les différentes étapes des appels d'offres, dans le respect des normes d'intégrité et de transparence. Les travaux de la Cité de la culture devaient reprendre en 2015, mais ils ont pris du retard en raison de difficultés liées aux trois appels d'offres lancés à cet effet. Finalement, c'est l'entreprise Ahmed Bouzguenda qui a remporté le dernier appel d'offres. L'entrepreneur a promis que le projet sera terminé dans les délais grâce aux moyens et à la technologie de pointe qui seront mis à sa disposition, assurant que 450 postes d'emplois directs seront créés sur le chantier. Sonia Mbarek a, à son tour, rappelé la grande portée culturelle et sociale que va avoir ce projet. «En cette Journée internationale du théâtre, c'est notre message pour le secteur culturel en Tunisie. C'est un nouvel espoir et un projet historique pour le pays», a-t-elle déclaré, appelant tous les ministères à soutenir et à s'impliquer dans la réussite de cette grande réalisation. A cette occasion, la ministre de la Culture a annoncé que parallèlement aux travaux, sera lancée la mise en place du cadre législatif et institutionnel du projet. «Nous allons nous baser sur des études comparées afin d'être en adéquation avec la réalité et les attentes du secteur, et créer une dynamique entre le public et le privé», a-t-elle ajouté. Pendant les 18 mois du projet, il y aura également un programme de formation pour les futurs fonctionnaires et employés de la Cité de la culture, qui seront près de 700, dans tous les domaines culturels. Des partenariats avec plusieurs pays sont en train d'être réalisés afin d'enrichir le capital technique et artistique de la Cité de la culture qui devrait ouvrir ses portes dès l'achèvement des travaux, prévu fin 2017.