A Kairouan, la pâtisserie est un art, l'expression d'une civilisation, d'un besoin spirituel et social. Cela se remarque surtout pendant les cérémonies familiales et religieuses, particulièrement durant le mois de Ramadan où le plaisir terrestre et l'émotion religieuse se rejoignent dans un vibrant allegro. Nul ne peut rester insensible à l'ambiance de la Médina avec ses échoppes de zlabia, de m'khareq et, surtout, de makroudh qui ne désemplissent pas et dont les odeurs sont irrésistibles. Contempler du makroudh aux amandes ou aux dattes parsemé de grains de sésame est toujours un plaisir. Toutes les ressources de l'imagination et du charme sont mises en jeu pour provoquer la gourmandise. La plupart de ces boutiques, qui rivalisent de séduction, connaissent en ce mois saint un grand succès, puisqu'elles drainent chaque jour les foules venues de tous les lieux faire leurs emplettes dans la joie et la bonne humeur. Au milieu de ces odeurs dans ce cadre traditionnel, on a comme la vague impression de vivre dans un rêve des Mille et Une Nuits avec ses airs anciens, mais toujours nouveaux. Exportations du makroudh en 2009 : 999.473 dinars A Kairouan, le nombre de boutiques de makroudh est en nette augmentation. Les clients qui viennent de toutes les villes tunisiennes et qui sont de passage sont heureux d'en acheter pour la famille et les amis. Ces pâtisseries ouvertes 24h/24, avec une caisse qui se remplit de jour en jour, font la joie de leurs propriétaires dont certains se déplacent d'un pays à l'autre à la recherche de nouveaux marchés pour écouler ce produit. Ce gâteau traditionnel à base de semoule et de dattes et dont le prix augmente selon les ingrédients utilisés (amandes, noisettes, huile d'olive, grains de sésame, etc.) se vend bien en Europe et dans certains pays d'Asie, comme le confirme la valeur sans cesse croissante des exportations de ce produit atteignant 999.473 dinars en 2009, contre 467.770 dinars en 2008.