Par Abdelhamid GMATI Les autorités sont, enfin, passées à l'action pour mettre fin au sit-in illégal qui bloque, depuis 75 jours, la production de la société énergétique Petrofac. Les protestataires sont complétement étrangers à la société et exigent d'être embauchés. Ce faisant, ils empêchent les salariés de la société de travailler et engendrent des pertes de quelque 23 milliards. Les forces de l'ordre ont mis fin à cette occupation illégale. Il s'est trouvé des personnes, « bien intentionnées », « droits-de-l'hommistes de la dernière heure » pour dénoncer cette intervention. Les protestataires, qui portaient atteinte à la liberté de travail, se sont opposés aux forces de l'ordre. Il en est résulté un mandat de dépôt à l'encontre de quatre personnes parmi les dix arrêtées. Les quatre individus sont accusés d'avoir agressé des agents de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions et d'avoir incité à la violence. La contestation et les faux débats semblent devenus des sports nationaux. Il y a quelques jours, et pour commémorer la date du décès du premier président de la République, une note circulaire du ministre de l'Education appelait les professeurs d'histoire, de géographie et d'éducation civique à réserver une part de la séance du mercredi 6 avril pour expliquer aux jeunes générations qui ne l'ont pas connu le rôle qu'il a joué dans la libération du pays et l'édification de l'Etat tunisien. Cela n'a pas eu l'heur de plaire au secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire Lassaâd Yacoubi qui, pendant des jours, a menacé d'un arrêt de travail ce jour-là. Bien entendu, il voulait camoufler sa contestation par des revendications syndicales. Mais, suite à l'engagement du ministère de l'Education à mettre en œuvre les accords convenus, la suspension des cours a été annulée. Prié de s'expliquer, Yakoubi a fini par affirmer qu'il ne conteste pas le fond de la circulaire mais la forme. « Nous ne voulons pas qu'il y ait des ordres et des commandements qui nous parviennent depuis le ministère à travers des circulaires. Ceci était le fort de l'ancien régime ! Nous ne contestons pas le fait de donner un cours sur Bourguiba, mais sommes contre la forme d'obligation». Ce qui veut dire qu'il faudra que le ministère de tutelle le consulte avant toute décision. Depuis quelques jours, ce que l'on appelle le scandale de l'évasion fiscale dit des « Panama Papers » agite plusieurs pays. Les 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca lèvent le voile sur un vaste système d'évasion fiscale impliquant hauts responsables politiques, sportifs ou milliardaires. Dans un premier temps, la Tunisie ne figure pas dans la liste des pays impliqués dans ce scandale. Mais le site « Intyfaka » se dit avoir été associé dans cette gigantesque opération d'investigation et commence à dévoiler quelques noms de personnalités tunisiennes. Très vite, les responsables du site annoncent que leur site a été piraté. Est-ce à dire qu'ils n'ont rien à voir avec les noms de personnalités tunisiennes révélées ? Quoi qu'il en soit, les Mohsen Marzouk, Moncef Cheikhrouhou, Moncef Marzouki et d'autres ont vivement contesté les « révélations » et veulent porter plainte. Cela a toutefois déclenché une « chasse aux sorcières », juste sur la foi d'allégations. Des talk-shows, des déclarations ont déclenché une série « d'analyses » et de spéculations, sans aucune base réelle. Si les faits révélés sont prouvés, la fraude commise est grave et mérite sanctions, selon nos lois. Mais, il faudrait attendre que les enquêtes demandées par l'ARP, le parquet et la Banque centrale soient menées. Car c'est aussi grave de salir la réputation de personnalités sur de simples allégations.