Partenariats, possibilités d'acquisitions, efforts de communication et levier de financement, la Bourse offre de nombreuses opportunités. Mais les barrières à l'entrée sont nombreuses. L'instabilité des marchés décourage-t-elle les opérations d'introduction en Bourse (IPO) des PME ? Visiblement non : 27 sociétés non cotées sont entrées sur Alternext depuis le début de l'année, et 3 ont réalisé leur opération sur les compartiments B et C de Nyse Euronext, contre 4 pour le marché organisé en 2009, et aucune sur les compartiments B et C. Les PME ont su tirer leur épingle du jeu, malgré la volatilité des places boursières. Face au financement privé, l'IPO propose une levée de fonds avec possibilité de renouveler les appels au marché, et permet d'acquérir une certaine notoriété dans le secteur auprès du public, des banques et d'éventuels partenaires. Cependant, l'opération présente un risque : «Le marché n'est pas bon, les investisseurs préfèrent les entreprises du CAC 40, qui constituent des valeurs plus sûres», note Alain Moussy, président-directeur général d'AB Sciences. Mais «on ne choisit pas le moment où on a besoin d'argent, et notre exemple montre que l'on peut réussir une IPO même lorsque les conditions de marché ne sont pas favorables», ajoute Guy-Charles de la Horie, chez Neovacs. Un nouvel élan Dans les cas de ces deux sociétés, la levée de fonds a été inférieure au montant espéré, mais elles voient dans cette opération un nouvel élan de communication. Une IPO réussie à hauteur des espérances, voire au-delà, connaît aussi le risque d'observer une chute importante de son cours boursier par la suite. Pas d'inquiétude, si l'on en croit Jacques Biton, PDG de Deinove, et Gabriel Pacheco, PDG de Merci+. Un tiers des fonds levés par Deinove l'ont été lors de l'OPO (offre à prix ouvert), c'est-à-dire par un actionnariat particulier. Signe de succès pour cette société qui voulait se faire connaître du grand public, cette dimension est aussi en partie responsable de la chute de plus de 30 % de son cours boursier : « Ce sont des petits actionnaires, explique Jacques Biton. Dans des volumes d'échanges très faibles, leur sortie tire le cours à la baisse. C'est le risque avec l'actionnariat public, qui n'est pas investisseur de long terme. » Gabriel Pacheco ajoute à cela que le cours du titre Merci+ a perdu 40 % depuis son introduction, alors même qu'aucun résultat n'a été publié. «Ce comportement peut être mis sur le compte des incertitudes relatives aux niches fiscales dans le domaine des services à la personne (activité de Merci+), mais surtout sur celui de l'instabilité boursière. Si le développement est conforme au plan de marche, sur le long terme les marchés sauront refléter la valeur de la société». Des barrières ? Custom Solutions en a relevé plusieurs : juridiques, administratives… et l'angoisse d'avoir ouvert son capital le 6 mai dernier, jour où Wall Street a perdu 9 % en une demi-heure. A cela il a fallu ajouter des résultats de début d'année inférieurs aux prévisions, pas de quoi rassurer les investisseurs! «Beaucoup de panique. C'est une démarche longue et coûteuse, mais le jeu en vaut la chandelle», fait remarquer le PDG, Cedric Reny. (Source: Les Echos)