COINNOV : Ouverture de la deuxième session de candidature pour le Fonds dédié aux PME industrielles    Visite technique des véhicules: Les dix commandements    Récolte d'abricots à Kairouan: Une saison faste, mais..    Raoua Tlili brille aux championnats du monde paralympiques    Le Mondial féminin 2027 attribué au Brésil    Météo : Températures atteignant les 39 degrés    Pourquoi: Diversifier les activités…    Pris sur le vif: La valse des étiquettes    Industrie du cinéma : une affaire de tous les professionnels    Mokhtar Latiri: L'ingénieur et le photographe    Le ministre de l'Agriculture supervise l'achèvement des travaux de surélévation du barrage Bouhertma    Météo de ce vendredi    16 banques locales accordent à l'Etat un prêt syndiqué de 570 millions de dinars    La croissance n'est pas au rendez-vous    USA : La Chambre des représentants américaine contraint Biden à soutenir militairement Israël    USA- Démission retentissante d'une employée juive de l'administration Biden en protestation contre le soutien à Israël    Royaume-Uni – USA : Le maire de Londres traite Trump de raciste et de sexiste    Hatem Mziou : la réponse du président était positive    Tunisie au Sommet de Manama : Soutien Inébranlable à la Palestine    Mandat de dépôt contre Saadia Mosbah    Basket – Pro A : résultats complets de la J2 play-out (vidéo)    Tunisie – Sousse : Arrestation d'une femme qui vendait des kits pour la triche au bac    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    Tunisie – METEO : Nuages denses et pluies éparses sur le sud    Bank ABC sponsor de la paire Padel Hommes    Hausse de 9% du déficit de la balance commerciale énergétique    Accès gratuit aux musées et sites historiques à l'occasion de la Journée internationale des musées    Coupe de Tunisie : Les arbitres des huitièmes de finale    En guise d'un sixième blanc : Nos élèves, aujourd'hui, à l'épreuve    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    DECES ET FARK : Naceur BELTAIEF    Le chef de l'Etat reçoit la ministre de la Justice : «Il n'y a pas d'escalade avec les avocats comme on laisse entendre ... mais nul n'est au-dessus de la loi »    En bref    Wafa Ghorbel, lauréate du prix spécial du jury au Comar d'Or, à La Presse : «Mon roman libère la parole des laissés-pour-compte de la société»    Ligue des champions – L'EST prépare la finale devant Al Ahly (Ce samedi à Radès – 20h00) : Rééditer le scénario de Mamelodi Sundowns !    Abdallah Laabidi : la Tunisie vit dans l'isolement depuis des années    L'ES Métlaoui battue en déplacement : Le doute qui s'installe !    Le CAB affronte Sakiet Eddayer en Coupe : Les espoirs reposent sur le cru !    El Amra : des affrontements entre Subsahariens font plusieurs blessés    Kais Saied : Priorité à l'harmonisation du travail gouvernemental    Premier trimestre 2024 : l'économie tunisienne enregistre une croissance de 0,2%    Tunisie : Le Président Kais Saied souligne l'importance du respect de la loi pour la sécurité nationale    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    Festival de Carthage: Les préparatifs avancent à grands pas    Mark Zuckerberg : Carthage doit être détruite !    Tunisie: Le t-shirt de Mark Zuckerberg enflamme les réseaux sociaux    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tribune | Hommage à l'Armée nationale à l'occasion de son 66e anniversaire (I)
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 06 - 2022


Par le Colonel (r) Boubaker BENKRAIEM *
De bout en bout de cet article, en avant-plan ou en toile de fond, un acteur majeur aura jeté son ombre tutélaire sur le parcours que près de cinq millions de jeunes concitoyens qui ont eu le mérite et l'honneur d'effectuer, lors du service national, entre 1956 et 2022, ce devoir constitutionnel que la majorité de l'élite tend, malheureusement, à oublier, et que je tiens à retracer dans l'unique but de contribuer, pour une part si modeste fût-elle, à l'éclairage de certaines stations de l'histoire contemporaine de notre pays : l'Armée nationale. C'est que celle-ci est devenue une partie constitutive de notre être, nous les officiers, appartenant à la génération de l'indépendance, et aux premières promotions d'officiers de la Tunisie indépendante. Sous l'uniforme ou en tenue de ville, dans des fonctions et missions militaires ou civiles, elle préside à chaque instant de notre vie. Elle nous inspire à tout moment, nous imprégnant jusqu'à la moelle épinière de ses nobles valeurs. En cela, certes, nous sommes semblables à tous les enfants de l'Institution, de l'homme de troupe aux plus hauts gradés, mais avec une sensibilité toute particulière que ne peut partager avec nous qu'un groupe de compagnons d'armes de plus en plus restreint au fil des jours : tous ceux qui ont constitué, à l'automne 1956, le premier contingent de cette armée assurément singulière parti se former, en France, dans la prestigieuse (E.S.M.I.A., l'Ecole spéciale militaire inter-armes de St Cyr Coëtquidan). Oui, ceux-là ont vu naître cette grande Institution qui, à son tour, les a vus grandir dans son giron. A peine sortis de l'adolescence, nous avons, en effet, trouvé en elle non seulement l'horizon de notre vie professionnelle mais encore une école de civisme, de don de soi, de discipline, de dévouement et de sacrifice. Elle a développé en nous ce nationalisme et ce patriotisme qui nous collent à la peau ainsi que les grandes qualités morales qui nous ont guidés tout au long de notre carrière.
Notre armée nationale fête, ce 24 juin, son 66°anniversaire. C'est l'occasion de rappeler, au peuple tunisien, dont l'attachement à son armée qu'il retrouve, à chaque fois, est indéfectible, les différentes étapes et les vicissitudes par lesquelles elle est passée. Je le fais parce que nombreux de nos concitoyens, dont une bonne partie de l'élite, ignorent, malheureusement, tout de l'Armée et surtout les circonstances dans lesquelles elle a été créée ainsi que les difficultés qu'elle a trouvées pour l'acquisition, au départ, du minimum d'armement : en effet, les pays occidentaux, par solidarité avec la France, ont décidé, durant quelques années, d'un embargo à notre encontre, sous prétexte que cet armement pourrait être cédé aux combattants algériens qui, depuis le 1er novembre 1954, menaient ce combat libérateur contre l'occupant.
La particularité de notre armée est qu'elle est l'une des rares armées au monde à s'être formée par elle-même et grâce à ses propres enfants. En effet, il est de tradition que lorsqu'un pays colonisé ou sous protectorat accède à l'indépendance, c'est l'ex-puissance coloniale qui l'aide à créer les attributs de sa souveraineté, dont l'armée. Cependant, la Tunisie ne l'a pas fait, pour les raisons évidentes qu'il n'est pas difficile d'imaginer. C'est pourquoi je rends un vibrant hommage à nos anciens, les vingt-six officiers tunisiens qui avaient servi dans l'armée française et qui ont été transférés, sur leur demande, à la jeune armée tunisienne et avec eux le contingent composé de près de mille quatre cents militaires comprenant un certain nombre de sous-officiers et dont la grande majorité était des hommes de troupe (soldats et caporaux) engagés dans la même armée française. A ce petit contingent s'est greffée la petite Garde Brabeylicale.
Je voudrais citer parmi ces anciens qui ont eu ce grand mérite et cet honneur, du moins ceux dont je me souviens encore et je pense n'avoir oublié personne, les commandants Habib Tabib, Mohamed El Kéfi, Amor Grombali, les capitaines Mohamed Habib Essoussi, Lasmar Bouzaiane, Sadok Mansour, Béchir Bouaïche, Chérif Slama, Abdelaziz Ferchiou, Hassine Remiza, Mohamed Missaoui, Mohamed Kortas, Ahmed El Abed, Mohamed Limam, Amara Fecha, Kaddour Ben Othmane, Mohamed Abbès, Ali Charchad, Hassine Hamouda, Hedi ben Abdelkader, les lieutenants Mohamed Béjaoui, Abdelhamid Benyoussef, Moncef Essid, Sadok Ben Saïd et Mohamed Salah Mokaddem. Ces officiers ont, tout au long de leur carrière dans l'Armée Tunisienne, avancé dans le grade et certains parmi eux ont, même, atteint le grade de Général (Mohamed El Kefi, Habib Tabib, Mohamed Habib Essoussi, Mohamed Salah Mokaddem et Abdelhamid Benyoussef ). Cette petite escouade d'officiers, à l'exception d'un tout petit nombre, n'avait pas bénéficié d'une formation militaire suffisante car elle n'avait pas suivi de formation dans les grandes écoles d'état-major ou d'écoles supérieures de guerre, vu leur origine et leur niveau. Pour forger la nouvelle entité, ils ont pioché dans leur riche expérience d'hommes engagés aux premières lignes sur tous les fronts de la Seconde Guerre mondiale et même, hélas, des guerres coloniales françaises (en particulier en Indochine) pour créer et organiser une armée avec un état-major, des unités de combat ainsi que des services de soutien, des écoles de formation et des centres d'instruction. En un mot, ils ont su assurer et garantir une vie normale à des dizaines de milliers d'hommes dans tous les domaines (recrutement, hébergement, habillement, alimentation, salaires, santé, matériels et équipements, armement et munitions, matériels roulants, instruction et formation, etc.). C'est seulement à notre maturité, après tant d'années de service, avec l'expérience que nous avons acquise et les responsabilités que nous avons assumées, que nous, les officiers de la première promotion d'officiers de l'indépendance, issus de St Cyr (la promotion Bourguiba), nous nous sommes rendus compte de la complexité de la tâche de nos aînés, les officiers transférés de l'armée française et de la Garde beylicale. Ceux-ci et ceux-là ont rendu à la jeune armée tunisienne des services énormes que nous apprécions, jusqu'à maintenant, à leur juste valeur. C'est, d'ailleurs, grâce à eux que nous sommes fiers et nous nous vantons d'être parmi les rares armées au monde à avoir formé et organisé notre institution militaire sans conseillers ni techniciens étrangers et nous n'avons eu, à ce propos, ni aide ni assistance d'un pays tiers.
( A suivre)
B.B.K.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.