Bizerte et Nabeul, avant-gardistes en la matière Pour un pays souffrant d'un déficit énergétique allant crescendo, ayant atteint le taux alarmant de 60% en 2015, se rabattre sur l'énergie renouvelable est un fait vital. L'atelier de Bizerte qui s'est tenu récemment sur ce thème a focalisé sur le rôle des collectivités locales dans la création d'emplois dans le secteur de l'énergie renouvelable. De tels ateliers devront persuader les autorités communales les moins sensibles à la question de songer à miser au plus tôt sur ce créneau porteur si opportun et créateur «d'emplois verts». L'atelier a été organisé au siège de la commune de Bizerte par l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (Anme), de concert avec les autorités locales. Cet atelier, présidé par le maire de la ville, M. Riadh Ellazzam, a eu lieu en présence, outre des principaux opérateurs et représentants de l'Anme, M. Fethi Hanchi et son lieutenant M. Oussama Naggata, des cadres techniques et administratifs de la municipalité des lieux, des représentants régionaux des différentes entreprises publiques (Steg, Sonede, Tunisie Télécom, etc.) et de la société civile. Bref, l'assistance était nombreuse et bien enthousiaste pour le thème du rendez-vous. Un enthousiasme général à revendre Après l'allocution d'ouverture et de bienvenue prononcé par le maire de la ville, M. Fethi Hanchi, le directeur de l'utilisation rationnelle de l'énergie au sein de l'Anme a pris l'initiative de présenter le programme acte, objet du rendez-vous. C'est ensuite autour des représentants du bureau tunisien d'études Alcor et du bureau international IDE d'entretenir l'assistance sur la problématique énergétique et le rôle de la collectivité locale dans la promotion de l'emploi «vert» dans ses périmètres. Après quoi un débat enrichissant a été ouvert entre les participants. Ce qui a été bel et bien édifiant sur l'enthousiasme à revendre de tous pour le succès du programme envisagé et son impact considérable sur l'économie d'énergie pour un pays souffrant en la matière d'un déficit crescendo au fil du temps. Cela dit, voici, grosso modo, ce qu'on a dû conclure à travers notre présence à ce rendez-vous. L'objectif du projet consiste à développer, à partir d'opérations pilotes menées dans deux communes (Bizerte et Nabeul), une approche territoriale «à modèles» à la maîtrise de l'énergie et de l'énergie renouvelable, au service de l'économie locale. Deux villes pionnières Et, plus précisément, l'on cherche, à travers ce projet, à déterminer la manière dont une ville peut stimuler l'offre et la demande d'emplois dans le domaine de la maîtrise de l'énergie, servant ainsi d'exemple. Maintenant pourquoi le choix de Bizerte et de Nabeul ? Eh bien parce que ces deux villes ont déjà entamé des programmes en la matière. Et aussi, parce que les autorités communales de ces deux villes sont particulièrement motivées. Et se sont toujours dit prêtes à activer la finalisation et la réussite de tels programmes. Le choix d'autres communes pilotes fera, dit-on, l'objet d'une concertation avec les partenaires du projet. Les régions pressenties sont, pour le moment, Sfax, Sousse, Kairouan, Le Kef et les communes du Grand-Tunis. En associant la maîtrise de l'énergie à la création d'opportunités économiques locales, le projet s'inscrit dans le cadre du programme Acte (Alliance des communes pour la transition énergétique) de l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (Anme), avec son dispositif d'appui aux collectivés locales, en stimulant la création d'opportunités économiques découlant directement ou indirectement des actions énergétiques locales. En termes concrets, bien des métiers verront le jour à travers ce créneau porteur, tels que ceux en rapport avec la valorisation des déchets (valorisation énergétique et compostage), les tris sélectifs des déchets, le secteur du bâtiment, etc. Les ingrédients de «la réussite» L'accompagnement des villes pilotes sera organisé sous forme d'ateliers participatifs locaux organisés et hébergés par les villes pilotes et avec l'appui de l'équipe ayant à piloter le projet. Un premier atelier a été déjà organisé au mois de mars 2015 pour garantir l'adhésion totale des décideurs locaux et l'identification d'actions énergétiques prioritaires, susceptibles de stimuler l'emploi. Une assistance à la maîtrise d'ouvrage de proximité sera, par ailleurs, apportée de manière permanente et sous forme de réunions techniques à organiser par l'équipe projet pendant la période allant du mois d'avril courant au mois de novembre 2017. Un voyage d'études sera organisé entre le mois de mai 2016 et le mois de novembre de la même année au profit des équipes communales. Ce qui permettrait à celles-ci de s'inspirer des bonnes pratiques européennes liées aux thématiques susceptibles de les intéresser (selon les actions retenues). Et des formations ciblées seront organisés par l'équipe projet en vue de renforcer la capacité des porteurs de projets communaux, à assurer le montage, le développement, la gestion, la supervision d'experts, le suivi-monitoring et le dialogue avec les partenaires financiers dans la mise en œuvre de leurs projets, lui procurant ainsi tous les facteurs de succès et de pérennité. Stimuler l'emploi vert Cette démarche méthodologique et ce mode opératoire marqueront les moments stratégiques du projet, à savoir l'organisation d'un premier comité de pilotage élargi (la liste des membres a été déjà arrêtée par l'Anme), ce comité aura à présenter les actions énergétiques à adopter par les villes pilotes et à réfléchir, de concert, sur la nature de l'appui rationnel susceptible d'être fourni par les partenaires régionaux et nationaux et d'un second comité de pilotage (en septembre 2016) avec comme objectif la présentation et la validation des résultats de l'analyse opérée sur la demande et l'offre en matière d'expertise verte locale, avec, en parallèle, une réflexion sur les mesures propres à stimuler l'emploi vert local qualifié et la nature de l'appui national pouvant être apporté et pouvant en faciliter la mise en œuvre. Les secteurs prédominants d'abord Il est à indiquer, en outre, qu'une enquête sur la demande et l'offre en matière de services, de compétence et de formation liées à la gestion durable de l'énergie, sera menée par l'équipe projet, les deux municipalités retenues comme étant pilotes, en l'occurrence Bizerte et Nabeul. Au-delà des administrations communales, l'enquête s'intéressera aux secteurs prédominants dans les périmètres communaux (industrie agroalimentaire, construction, tourisme, transport, etc.). Un protocole d'enquête sera établi par ladite équipe et soumis à l'examen des partenariats concernés aux fins de validation. Des enquêteurs seront formés et encadrés par l'équipe projet pour mener à bien leurs tâches. Des sessions de formation seront réalisées au profit des responsables techniques issus des communes impliquées. Vivement du concret ! Cela dit, si l'on entend booster ce créneau si vital pour un pays si déficitaire en matière d'énergie, il faudrait du concret. Aux décideurs nationaux de songer à mettre le paquet financier pour limiter les dégâts et l'hémorragie financière causée par le subventionnement de l'énergie (électricité, carburant, etc.). Cela en subventionnant plutôt les outils utilisés par la société, fonctionnant grâce à l'énergie renouvelable tels les lampes économiques, les chauffe-eau, les réfrigérateurs, etc. Cela serait le subventionnement le plus profitable pour un trésor public harcelé de toutes parts et mis de plus en plus à genoux. D'ailleurs, l'Anme n'est pas pour me contredire et fait de son mieux pour mettre en pratique cette solution, on ne peut plus logique.