Les prix des viandes blanches ont été revus à la hausse au cours des dernières années, ce qui a érodé davantage le pouvoir d'achat du consommateur moyen Les prix des viandes rouges ont enregistré, ces derniers, mois une augmentation importante. Les consommateurs se rabattent sur les viandes blanches qui sont moins chères. Le ministère du Commerce a, d'ailleurs, pris les dispositions nécessaires, récemment, en vue de réguler le marché. Pour ce qui est des viandes blanches, les producteurs se plaignent des prix, estimant que le kilogramme de l'escalope, vendu à 9d, 500, ne couvre pas les frais de production. Ils se plaignent aussi de la programmation de la production qui ne répond pas aux besoins réels des consommateurs. Plusieurs producteurs se sont trouvés avec d'énormes stocks de viandes invendus suite aux erreurs de programmation commises par le Groupement interprofessionnel des produits avicoles. En revanche, les consommateurs considèrent les prix des viandes blanches comme élevés. Revoir le système de programmation Ce problème s'est posé avec acuité, au cours des dernières années, et continue à être ressenti. Un vendeur appartenant à une grande chaîne de production et de commercialisation des viandes blanches, M. Badis, estime : «La situation est devenue difficile dans le secteur des viandes blanches à tel point que certains vendeurs ont été obligés de fermer leurs boutiques». Mme Naziha, employée, se fait l'écho d'un autre son de cloche: «Il n'y a aucun rapport qualité/ prix. En effet, les prix des viandes blanches ont augmenté de 3 à 4 fois au cours des trois dernières années. Avec un budget quotidien de 15 dinars, je ne pourrais pas nourrir mes 2 enfants». Moins chers que ceux des viandes rouges, les prix des viandes blanches ont été également revus à la hausse. L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a lancé un appel aux autorités publiques en vue de traiter le dossier des viandes blanches et de trouver des solutions pertinentes pour ne léser ni les producteurs ni les consommateurs. M. Fathi Ben Khalifa, du syndicat des aviculteurs et membre de l'UTAP, s'explique : «Le secteur avicole souffre de certaines lacunes. Ainsi, le système des quotas devrait être revu en vue de l'adapter à la demande des consommateurs. En juillet 2011, la mauvaise programmation et l'abondance de la production ont perturbé le marché et ont été à l'origine de la baisse des prix, ce qui a lésé les producteurs. Cette situation s'est poursuivie en 2013 et en 2014.Nous avons élaboré tout un programme basé sur le calibrage des œufs, et les quotas portant sur le nombre de poussins destinés à l'élevage soit pour la chair soit pour la ponte». De son côté, Dr Wassila Fjara, vétérinaire, indique : «La production des viandes blanches en 2005 a été d'environ 48.000 tonnes contre 39.374 tonnes au cours de cette année. L'Etat poursuit le stockage pour réguler le marché et surtout fournir les quantités suffisantes au cours des périodes de grande consommation comme le mois de Ramadan». En plus de l'escalope, des quantités de viande de poulet réfrigérée sont stockées. «Dans le cadre des opérations de contrôle, ajoute notre interlocutrice, nous avons visité, en 2015, les marchés et nous avons constaté qu'un tiers des commerçants des produits de volaille a commis diverses infractions. En 1996, nous avons fermé 46 commerces appartenant à une grande chaîne. En 2016, les visites de contrôle ont concerné 2510 commerces. Des avertissements ont été adressés à 215 commerçants et nous avons fermé cinq magasins». D'autre part, pour continuer à produire dans des conditions normales et en toute transparence, il est nécessaire d'assainir le secteur. Les petits et moyens éleveurs doivent travailler dans un environnement concurrentiel loyal et organisé. Une action de sensibilisation et d'information de grande envergure doit également être lancée ciblant les consommateurs pour les inciter à acheter les viandes blanches dans les circuits organisés et dont les prix sont fixés selon la loi de l'offre et de la demande. L'objectif recherché à travers les opérations de contrôle sanitaire et économique est de réduire les infractions et prévenir les risques pour ne pas nuire à la santé du consommateur.