A défaut de pouvoir acheter les viandes rouges dont les prix ont atteint des niveaux élevés, les consommateurs se rabattent sur les viandes blanches. C'est pour cette raison que les autorités compétentes sont intervenues récemment pour stabiliser le prix des viandes rouges dans certains points de vente relevant, notamment, de la société « Ellouhoum ». Mais les prix des viandes blanches comme l'escalope et le poulet sont, eux aussi, élevés dans la mesure où le kilogramme de l'escalope est vendu à 9d,500. Pourtant, les producteurs se plaignent des prix qui ne couvrent pas les frais. L'on reconnaît toutefois que la chaîne des viandes rouges souffre d'un maillon faible qui est à l'origine de l'augmentation des prix dans les points de vente. Les producteurs imputent un tel état de fait à la hausse des prix des matières premières et particulièrement de l'alimentation des poules. L'élevage anarchique constitue un autre élément qui entre en ligne. En effet, certaines personnes — considérées par les producteurs reconnus comme intrus —, qui ne disposent même pas d'une patente, font l'élevage dans leur maison et vendent le produit aux consommateurs sans payer les frais imposés aux commerçants légaux, à savoir ceux qui concernent la sécurité sociale, la location, le paiement des travailleurs... La programmation de la production constitue un autre maillon faible à prendre en compte pour assainir le secteur des viandes blanches. Ce problème s'est posé avec acuité au cours des dernières années et a causé des difficultés — voire la ruine de certains producteurs — puisque cette programmation ne reflète pas toujours les besoins de consommation. Et c'est les producteurs qui sont obligés de supporter le surplus de production et, bien entendu, le coût. C'est pour cette raison qu'ils demandent à revoir le système de programmation pour l'adapter à la réalité. D'après le ministère de l'Agriculture, la production de viande blanche au cours du mois d'avril 2012 a été estimée à près de 9.608 tonnes contre 8.374 tonnes au cours de la même période de l'année dernière. Ces quantités devaient être portées à 9.737 tonnes au cours du mois de mai. L'Etat a toujours procédé au stockage pour réguler le marché et surtout fournir les quantités suffisantes au cours des périodes de grande consommation comme le mois de Ramadan. Parallèlement à la production en cours, des quantités de viande de poulet réfrigérée sont stockées. Au 4 mai de l'année en cours, ces quantités ont été estimées à 530 tonnes dont 354 tonnes stockés auprès du Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles et 176 tonnes auprès des abattoirs. A noter que la moyenne du prix mensuel à la production a atteint au cours du mois d'avril de cette année 2.171 dinars le kg vif contre 2.833 d/kg comme moyenne durant le mois de mars 2012. Ces prix sont considérés par les producteurs comme peu encourageants et souhaitent leur ajustement pour qu'ils puissent continuer à produire dans des conditions normales et avoir un gain raisonnable. Pour ce qui est du dindon, produit de plus en plus prisé par les consommateurs, la production a été estimée au cours du mois d'avril de cette année à près de 4.488 tonnes contre 4.050 tonnes durant la même période de l'année dernière. Ces quantités sont portées à 4.639 tonnes durant le mois de mai. En plus de la production courante, les quantités stockées auprès des abattoirs s'élèvent à 66.500 tonnes de viande de dindon, et ce, depuis le 16 avril de cette année. Le secteur avicole a besoin, cependant, d'un assainissement pour permettre notamment aux petits et moyens éleveurs de poursuivre leurs activités. Le circuit de distribution nécessite également une meilleure organisation sur la base de la transparence et de la concurrence loyale. Plusieurs sociétés commercialisent des produits avicoles sous divers marques aux mêmes prix!