La CAF bouge enfin pour améliorer le football dans le continent. La licence CAF, nous y voilà. La Confédération africaine de football va l'instaurer à partir de la prochaine saison. De nouvelles mesures administratives, médicales, sportives et techniques verront bientôt le jour. Les équipes qui participeront aux compétitions continentales s'engagent à respecter un cahier des charges. D'ailleurs, ce n'est pas une nouveauté en Europe. Comme d'habitude, l'Afrique traîne des décennies de retard par rapport au Vieux Continent. On comprend que quelques pays africains n'ont pas encore les moyens d'adopter le professionnalisme. Ce qui explique ce retard. Des séminaires verront le jour au siège de la CAF au Caire. Même les médias seront de la partie. Les clubs seront donc tenus d'honorer leurs engagements avant de pouvoir participer à une compétition africaine. Leurs joueurs devront être payés rubis sur l'ongle. Le club participant devra être nanti d'un stade conforme aux lois de la Confédération africaine de football, concernant surtout la sécurité. Aujourd'hui, nous allons nous intéresser à l'infrastructure. Habituellement, dans notre pays, ce sont les quatre mêmes clubs qui participent aux coupes d'Afrique des clubs. Ce sont, dans le désordre, l'Espérance Sportive de Tunis, l'Etoile Sportive du Sahel, le Club Sportif Sfaxien et le Club Africain. Cette saison, il y a eu une exception. Le Stade Gabésien qui a disputé la saison écoulée la finale de la Coupe de Tunisie a la chance de participer actuellement à la coupe de la Confédération. Et dans quelles conditions ! On n'apportera rien de nouveau en rappelant les conditions financières difficiles rencontrées par le Stade Gabésien pour pouvoir honorer ses engagements et continuer son aventure continentale. L'argent est le nerf de la guerre et il faut le trouver. L'idée de l'instance continentale d'instaurer la licence CAF est excellente mais insuffisante, à notre avis. Donner un moyen de subsistance aux clubs La Confédération africaine de football aurait dû d'abord fourrer le nez dans les dossiers des fédérations nationales. Faire respecter le professionnalisme à la lettre est primordial. Nos clubs sont, aujourd'hui, endettés et n'arrivent pas à s'en sortir. La première mesure à prendre aurait été de pousser ces fédérations à changer obligatoirement les statuts des clubs. Donner un moyen de subsistance à ces mêmes clubs est vital. Dans la majorité des pays africains, les gouvernements veulent encore se mêler du sport et des affaires du sport. Cela ne se passe pas comme ça en Europe. Les clubs vivent essentiellement des contrats de sponsorisation et des droits de télévision. L'Afrique a un retard énorme à combler sur ce plan. La CAF doit donc procéder par étapes. Elle doit dissocier la politique du sport, comme le fait actuellement la Fifa. Les clubs doivent disposer d'une certaine marge de manœuvre pour renflouer leurs caisses. A partir de là, l'infrastructure pourrait s'améliorer et c'est le football qui en sortira vainqueur. Si on donne une marge d'indépendance financière aux clubs, l'Etat pourrait consacrer les enveloppes habituellement allouées à ces mêmes clubs à d'autres projets. Restons avec le Stade Gabésien pour signaler que l'aide qui lui a été réservée avoisine les deux milliards de nos millimes. En contrepartie, le club a gagné une infrastructure digne de son rang. Vivement la licence CAF alors ! La mise à niveau est plus que nécessaire.