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«La démocratie n'est pas en danger en Tunisie»
Rencontre du président Caïd Essebsi avec les médias qataris
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 05 - 2016

A l'occasion de sa visite officielle au Qatar (17-19 mai 2016), sur invitation de l'Emir Tamime Ben Hamad Al Thani, le président Caïd Essebsi a eu des entretiens respectivement avec la chaîne de télévision Al Arabi, les plus importants journaux qataris (Acharq, Al Watan, Arraya, Al Arab, Loucil, Al Arabi Al Jadid) et Al Jazeea Net. Les questions des journalistes ont fait le tour des sujets d'actualité aussi bien nationale que régionale et internationale. Extraits.
La première question posée au président de la République a concerné le bilan de sa visite officielle au Qatar et si celui-ci est conforme aux objectifs escomptés. «La visite a réussi à 100%, a répondu d'emblée le chef de l'Etat, précisant que les relations bilatérales entre la Tunisie et le Qatar, qui sont excellentes et de longue date, connaîtront un nouveau départ et passeront à un niveau supérieur. Chaque visite officielle est historique et contribue à enrichir l'histoire et à approfondir les relations bilatérales», a-t-il ajouté. Concrètement, cela s'est traduit par la proposition de l'Emir du Qatar d'organiser un forum international d'investissement au profit de la Tunisie en octobre prochain soit à Doha, soit dans une capitale européenne, probablement Londres, afin d'aider la Tunisie à lever des fonds pour financer les onéreux projets publics, en l'occurrence ceux inscrits dans le Plan de développement 2016-2020, et d'encourager l'influent secteur privé qatari à investir en Tunisie. Les hommes d'affaires qataris sont disposés à s'engager dans les domaines agricole (projet de plantation d'un million d'oliviers et production d'huile d'olive, et plantation de palmiers dattiers) et touristique. Du côté des hommes d'affaires tunisiens, qui ont tenu une réunion avec leurs homologues qataris en marge de la visite présidentielle, ils ont proposé au Qatar de contribuer à la promotion et la commercialisation des produits tunisiens dans les marchés internationaux et à investir dans le secteur de fabrication des composants automobiles performant en Tunisie, sachant que le Qatar détient 17% du budget de Volkswagen.
«Nous avons de bonnes relations avec l'Ugtt, l'Utica et les partis politiques»
A une question concernant le surendettement de la Tunisie et sa capacité ou non à rembourser ses dettes considérant la pression sociale qui pèse sur le gouvernement «exercée par l'Ugtt», le président Caïd Essebsi a souligné que «les crédits accordés par le FMI et la Banque mondiale sont un mal nécessaire en attendant l'amélioration de la situation ; la Tunisie est engagée dans une phase de réformes structurelles qui prendra du temps parce qu'il faut changer la législation pour la rendre conforme au nouveau contexte démocratique. Par ailleurs, la Tunisie est pour tous les Tunisiens, les gens ont le droit de protester mais nos relations sont bonnes aussi bien avec l'Ugtt que l'Utica et tous les acteurs politiques».
Sur le plan politique, le chef de l'Etat a été sollicité pour donner son avis sur la plupart des crises, interne et arabe. A propos de l'islam politique, le président Caïd Essebsi a affirmé qu'il n'a pas sa place en Tunisie et que chaque politicien doit toujours avoir à l'esprit et respecter la constitution de 2014 qui définit clairement la place de la religion dans notre pays. Et à propos des déclarations des dirigeants du mouvement Ennahdha montrant une volonté de séparer la politique de la prédication, Caïd Essebsi estime que c'est ce que doit faire Ennahdha mais qu'il se refuse de juger les intentions et ne s'en tient qu'aux faits concrets. Interrogé sur la grave crise que traverse Nida Tounès, le président a rappelé aux médias qataris les circonstances de sa création en 2012 et sa double victoire aux dernières élections législatives et présidentielle, précisant par ailleurs que «la plupart des partis politiques, notamment ceux au pouvoir, connaissent des difficultés. Quant à Nida Tounès, malgré tout, il est en train de reprendre du souffle et de se refaire une santé.
«La démocratie n'est pas en danger en Tunisie»
Un des journalistes présents prétendra, quant à lui, que la démocratie est en danger en Tunisie, citant l'ex-président de la République, Moncef Marzouki qui a exprimé sa crainte de voir son nouveau parti, Mouvement Volonté de Tunisie, exclu des prochaines élections municipales en 2017. Le président Caïd Essebsi a répondu que «l'ex-président Moncef Marzouki est inquiet parce que la démocratie en Tunisie n'a pas commencé avec lui». Et d'ajouter : la démocratie en Tunisie n'est pas en danger parce qu'elle n'est pas l'affaire d'un parti ou d'une quelconque partie, c'est la volonté du peuple tunisien qui est déterminé à ne pas revenir en arrière en termes de démocratie et de libertés. Je ne crois pas en le Printemps arabe, mais en Tunisie il y a un début de printemps qu'il faut maintenir en relevant le défi économique. Je suis optimiste pour l'avenir de la Tunisie, sinon je ne me serais pas présenté à l'élection présidentielle.
La situation en Libye, la position de la Tunisie par rapport à la Syrie, le gel entre la Tunisie et les Emirats arabes unis, le devenir des jihadistes tunisiens en Syrie et en Irak ainsi que l'UMA ont, également, suscité l'intérêt des journalistes qataris et des Tunisiens ainsi qu'Algérien travaillant à Doha.
Le président Caïd Essebsi a rappelé que la Tunisie reste neutre par rapport à la situation en Libye et à égale distance des différentes parties. « Nous sommes pour la solution politique, nous encourageons le dialogue intra-libyen et nous soutenons l'initiative sous couvert onusien. Quand la Libye a fait sa révolution, nous l'avons soutenue parce que, historiquement, la Libye est le prolongement de la Tunisie et vice-versa, les Libyens qui vivent en Tunisie, et ils sont nombreux, sont considérés comme des Tunisiens, tous leurs dirigeants viennent et s'installent dans notre pays, sans oublier que nous avons d'importants échanges commerciaux et culturels avec la Libye. Nous avons aussi des problèmes au niveau des frontières qui sont ouvertes, comme la contrebande et les jeunes Tunisiens qui s'y rendent pour rejoindre les rangs de Daech. Les Etats-Unis et l'Allemagne nous aident à installer un système de surveillance électronique au niveau des tranchées que nous avons creusées dans les zones de passage des contrebandiers et des terroristes. Quant aux jeunes qui se laissent enrôler par les groupes terroristes, considérant le taux de chômage en Tunisie, certains trouvent leur compte puisqu'ils sont grassement rémunérés. C'est pour cela que nous cherchons des investissements, y compris à l'étranger, afin de créer des emplois. Mais il faut d'abord instaurer la sécurité et un climat des affaires favorable, c'est pourquoi nous avons placé la guerre contre le terrorisme, qui nous a coûté jusque-là 4 milliards de dollars, au-devant des priorités nationales. Actuellement, la situation sécuritaire s'est beaucoup améliorée mais ce n'est pas suffisant».
«La souveraineté de l'Etat et de ses décisions n'est pas négociable»
Au sujet de la crise syrienne, le président admet que «la situation est dramatique et même si la Syrie a été détruite, il n'empêche que la solution n'est pas militaire mais politique, ce à quoi l'Occident et l'Orient ont finalement convenu». La Tunisie adopte une position ambiguë envers la Syrie, remarque un des journalistes. «Pas maintenant, rétorque Caïd Essebsi. Nous avons maintenant d'excellentes relations avec tous les pays. La Syrie est un pays frère et nous sommes tristes pour ce qui lui arrive. Mon problème n'est pas Bachar Al Assad, mais comment la Syrie et le peuple syrien vont-ils pouvoir sortir de cette crise et retrouver la paix et la prospérité».
Au sujet des jihadistes qui voudraient revenir en Tunisie et à la question de savoir si une stratégie a été mise au point pour leur retour, le président Caïd Essebsi estime que «le terrorisme est devenu une affaire internationale, la Tunisie n'y est pas habituée, n'a pas les moyens d'y faire face seule et n'en assume pas la responsabilité. Par ailleurs, pour ce qui est de la stratégie, c'est oui poux ceux qui regrettent vraiment et cherchent à se rattraper, pour les autres c'est non et on leur dit, dans ce cas, que la priorité est à la sécurité de la Tunisie».
Beaucoup d'encre a coulé sur la dégradation, non avouée, des relations tuniso-émiraties depuis plus d'un an. Le président Caïd Essebsi, interpellé à ce sujet, a répondu qu'avec le temps, le gel finira par fondre, rappelant ses excellentes relations avec feu Cheikh Zayed Ben Soltane Al Nahyane (fondateur de la fédération des Emirats arabes unis décédé en 2004, ndlr). Il précisera que la souveraineté des Etats et de leurs décisions n'est pas négociable. Autre question : Etes-vous pour le dialogue entre les pays du Golfe et l'Iran ? «Nous sommes, en Tunisie, toujours pour le dialogue quel que soit le différend ou le conflit, et il s'agit pour l'Iran, qui est bien présent dans le paysage politique international, de composer et d'interagir positivement avec tous les pays de la région», répond le président.
Quant à la question sur l'Union du Maghreb Arabe et la possibilité ou non pour le président Caïd Essebsi de diriger une médiation entre l'Algérie et le Maroc afin de redynamiser l'UMA, le chef de l'Etat affirme que « les peuples maghrébins sont attachés à cette Union et ce, depuis avant l'indépendance de leurs pays respectifs. L'espoir reste donc permis. Mais en tant que responsable politique je ne me lance pas dans une initiative dont les résultats ne sont pas garantis».


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