Mohamed Amine Bennacer n'est pas le meilleur arbitre sur la scène et n'avait pas le profil idéal pour diriger une rencontre à enjeu aussi capital entre Espérantistes et Etoilés, même si les deux équipes n'ont fait aucune objection officielle à sa désignation pour ce classico-choc. Aouaz Trabelsi et Jamel Baraket ont eu tort d'assimiler cette absence de réserve des deux clubs quant à cette désignation à un feu vert de leur part, et à force de vouloir les contenter tous les deux, ils ont fini par les avoir sur le dos et endosser ainsi l'entière responsabilité de ce mauvais choix. Wadii El Jary, qui est toujours dans le collimateur, n'est plus disposé à continuer à payer les pots cassés et à monter à chaque fois au créneau pour recoller les morceaux de la porcelaine. Pour lui, trop, c'est trop. Ce qu'il regrette fortement, ce n'est pas d'avoir opposé son véto au recours aux arbitres étrangers et refait confiance contre vents et marées à l'arbitrage tunisien par fidélité à l'engagement pris dans son projet d'élection à la tête du bureau fédéral, mais c'est d'avoir donné trop d'indépendance, d'autonomie et pratiquement carte blanche à une DNA qui n'a pas su tirer les enseignements majeurs de ses erreurs et qui persiste et signe à nier l'évidence au point que le bateau est en train de prendre eau de toutes parts. Même si, aux yeux de beaucoup, la solution de l'arbitre étranger pour ce «classico» aurait été une décision sage et un moindre mal qui nous aurait épargné toutes les mauvaises images et les scènes houleuses qui ont fait le tour du monde sur les écrans de télévision. Et si en haut du tableau il n'y a plus de matches-chocs entre prétendants au titre, pour le maintien, rien n'est encore joué et des rencontres telles que EZS-CSS, USBG-ST, ESS-EGSG, EST-SG pour l'avant-dernière journée et CSS-ASK, CSHL-ST, SG-ESZ, EGSG-EST pour la journée de clôture de la saison peuvent connaître autant de dérapages et de vagues de violence si elles ne sont pas confiées à des trios d'arbitres qui ont suffisamment d'expérience.