«Brises tunisiennes», une exposition consacrée aux œuvres du peintre Mourad Chaâba qui exprime son amour au pays et à la femme tunisienne. Actuellement visible à la galerie Saladin à Sidi Bou Saïd. La femme, mot-clé des œuvres du peintre autodidacte Mourad Chaâba, c'est par elle et pour elle qu'il peint. S'inspirant d'elle, il la contemple, la sublime et lui rend hommage à longueur de temps. Elle est façonnée de son âme et de son cœur, c'est pour cela qu'elle est si vibrante et si accablante. Sur la toile, le peintre laisse s'exprimer ses impulsions, dictées par l'émotion, le lyrisme. Par l'utilisation du dessin comme fondation de l'image, Mourad Chaâba produit une œuvre fine et délicate. Il crée un monde intime et discret, dirigé par ses émotions. Il peint encore et toujours, donc, son sujet de prédilection : la femme tunisienne, celle d'une certaine époque, vêtue de magnifiques habits et costumes traditionnels. La femme tunisienne présentée dans l'œuvre de Mourad Chaâba est empreinte d'une certaine pudeur et baigne dans des halos de lumière... Il ne manquerait que de lui créer une histoire... Le trait et le graphisme du dessin ne trompent pas. Une palette dont l'orchestration, juste et raffinée, du trait aux couleurs, évoque la beauté empreinte de mystère. La lumière éclatante, ou tamisée, est au cœur de cette création dont le lyrisme, toujours discret, est servi par la subtilité des couleurs, nuancée de sensibilité. A travers le sujet traité dans ces toiles, on est transporté, de plein gré, dans un univers de mystères, de coutumes, de beauté et de raffinement. Les femmes sont représentées simplement, dans des poses de tous les jours, le oud ou autre objet typique en main, et avec lesquelles le temps semble s'être arrêté dans une maison de la Médina ou autre lieu réel ou imaginé. Les courbes des silhouettes enveloppées d'un safsari ou autre habit traditionnel sont presque parfaites. Elles nous rappellent tout d'abord les nymphes et les divinités de la Grèce antique, contemplant à travers les fenêtres en fer forgé de Sidi Bou Saïd ou le «Barmakli» de la Médina un ciel bleu azur, secrètes et intouchables, sensuelles et réservées. En parcourant l'exposition, la peinture de Mourad Chaâba semble liée à la narration. Celle d'une histoire de femmes. Elles sont fascinantes, pourrait-on dire, pour la trace, le souvenir, le fait de graver quelque chose pour l'éternité. Ces silhouettes et portraits de femmes tracés avec sûreté et exprimées avec beaucoup de subtilité. On est face à un va-et-vient entre souvenirs et prospection, entre gris et blanc et couleur, entre introspection et intuition, ces toiles échangent, partagent, résonnent, cheminent... voyagent avec nostalgie dans ces temps passés et ceux à venir... Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 15 juin.