Cnam, Sonede, Steg, etc. connaissent de grandes difficultés financières et des déficits chroniques. Et les problèmes ne semblent pas s'arrêter en si bon chemin L'exemple de la Steg (notre société de production d'électricité) figure parmi les entreprises qui ont subi toutes les retombées de l'anarchie qui ont suivi le 14 janvier 2011. La question des impayés, la fraude sur les compteurs, les raccordements sauvages au réseau, les vols de câbles ou d'équipements... donnent, aujourd'hui, du fil à retordre à notre société nationale. Si en 2005, les pertes pour fraudes sur les compteurs ne dépassaient pas les 3 milliards de millimes ; elles s'élèveraient, actuellement, à environ 200 milliards. Cela sans parler des 630 millions de factures impayées! Sur ce point, il y a lieu de signaler que ce ne sont pas, uniquement, les petits consommateurs qui profitent de la manne mais, aussi, des usines, des hôtels, des commerçants ... Depuis 2011, la Steg n'a, pratiquement, pas réagi. Elle a laissé faire sous prétexte que les conditions de sécurité n'étaient pas garanties pour ses agents. En grande partie c'était vrai. Mais ce n'était pas une raison pour rester les bras croisés. De lourdes pertes Car ce n'est pas la Steg, seulement, qui a perdu. De très nombreux propriétaires ont dû payer les lourdes factures que des locataires mal intentionnés leur ont laissées sur les bras. Jusqu'à maintenant, la situation ne semble pas sur le point de s'améliorer puisqu'on aurait enregistré, au moins, plus de 7.700 cas de fraudes. En termes de pertes, cela se traduit en centaines de milliards de nos millimes. 200 milliards plus exactement. Il faudrait ajouter ce manque à gagner aux 500 autres milliards des impayés. On note, alors, que le gouffre financier est énorme et a besoin de mesures urgentes qui passent, d'abord, par le recouvrement à l'amiable. Il paraît que la Steg est parvenue à se faire rembourser par 7 à 10 % de ses abonnés récalcitrants. Les facilités accordées dans les modes de paiement n'ont, apparemment, pas donné les résultats escomptés. Idem pour la campagne de sensibilisation qui n'a pas atteint ses objectifs. De nombreux clients sont restés sourds aux appels de la société. Malgré les demandes et les incitations offertes, il n'y a pas eu cette réaction attendue. Au niveau des fraudeurs, il faut dire que le phénomène n'est pas nouveau. Il date de plusieurs décennies. Ce qui est nouveau, par contre, ce sont les moyens et les astuces utilisés par les fraudeurs. A quand les compteurs numériques ? En plus des manipulations des compteurs domestiques, on constate, aussi, ces raccordements sauvages directement aux réseaux. Certaines des techniques adoptées ne viennent pas des profanes. Ce ne peut être que des connaisseurs. La réponse de la Steg était imminente. Tous les cas de fraudes relevés ont été suivis d'effet, soit par des règlements à l'amiable soit par la soumission des cas à la justice. Ces mesures restent, toutefois, insuffisantes. En effet, il faudrait remonter à la source du problème. A commencer, d'abord, par les prix. Bien que la Steg se plaigne des coûts de production de l'électricité face aux prix «dérisoires» qu'elle pratique, les clients jugent que la facture reste très élevée par rapport au pouvoir d'achat. De plus, la Steg fait payer très cher tous les travaux de raccordement, de transfert ou de changement auprès de ses clients. Se raccorder au réseau du gaz de ville coûte les yeux de la tête, car le client est censé payer deux intervenants : la Steg et le sous-traitant. Mais si, d'aventure, vous avez envie de changer, remplacer ou déplacer un compteur, attendez-vous à une facture bien salée sans aucun rapport avec les travaux réalisés. On peut rencontrer la même problématique avec la Sonede ou l'Onas. Aussi, et sans vouloir excuser les contrevenants, ce sont ces pratiques disproportionnées, qui poussent certains à commettre ces forfaits. Il y a, par conséquent, urgence pour cette entreprise d'adopter un plan de travail stratégique visant à réviser ses tarifications dans le sens d'une plus grande rationalité et vers une meilleure transparence. Quant au volet purement technique, la Steg devrait aller plus loin dans son programme de modernisation et, notamment, en commençant par le remplacement des compteurs anciens par des compteurs numériques. Certes, l'opération n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Cela demande des investissements assez conséquents et, au moins, cinq ou six ans pour la réalisation. Mais lorsqu'on regarde les bénéfices que cela peut rapporter à moyen terme, on peut affirmer que le jeu en vaut la chandelle. Les compteurs en question ne sont pas facilement manipulables. En une deuxième étape, ils prépareraient à la relève à distance. On mesure, du moins pour ces deux paramètres, l'importance de recourir, au plus vite, à la modernisation des équipements et des méthodes de travail.