A la Steg, on est prêt à traiter les dossiers au cas par cas Selon un responsable de la Steg, le montant des factures impayées, qui sont évaluées à 573 milliards de nos millimes, pourrait financer la réalisation d'une centrale électrique sans recours à des prêts étrangers. Cela montre, s'il en était besoin, que le fardeau est lourd à porter tant par la société elle-même que par la communauté. De son côté, la Sonede affirme qu'elle a enregistré des pertes de plus de 240 milliards de millimes en raison des factures impayées. Ce phénomène n'est pas nouveau, certes, mais il s'est amplifié au cours de ces dernières années. On est arrivé à un point tel que la Steg a décidé de réagir de façon énergique et de prendre le taureau par les cornes. C'est dans la logique des choses que cette société cherche à rentrer dans ses frais. A notre avis, cette réaction a trop tardé et a aggravé d'autant plus la situation. Mais il faut rappeler que ces deux entreprises ne sont pas les seules à subir les retombées de ce refus de payer. En effet, de nombreux citoyens propriétaires ont dû faire face à de lourdes dépenses occasionnées par des locataires récalcitrants. Ces derniers, profitant de la situation, ont tout simplement continué à consommer eau et électricité sans payer les nombreuses factures et sans être inquiétés par une quelconque coupure. C'est, d'ailleurs, ce qui a encouragé plus d'un à abuser de la conjoncture entraînant des pertes pour les sociétés d'eau et d'électricité et les propriétaires de logements. Le pire, c'est que la majorité de ces locataires ont choisi le bon moment pour profiter de la manne et de partir, ensuite, sans avertir. Quant à nos deux grandes entreprises (Steg et Sonede), elles peinent encore à récupérer leurs dûs. Bien sûr, même si le nombre des contrevenants n'est pas très alarmant comparé au nombre des abonnés (la Steg compte près de 3,3 millions d'abonnés et la Sonede près de 2,4 millions), il ne faut pas oublier les autres fraudeurs. Déjà, d'autres pertes sont à comptabiliser soit pour la Steg, soit pour la Sonede. Au cours des trois dernières années, des actes de vandalisme et de vol d'équipements ont été signalés au niveau, par exemple, des sites de production d'énergie éolienne ou sur des stations de pompage ou des canalisations d'eau. C'est pourquoi il est plus que temps d'envisager une véritable stratégie visant à rétablir la situation, voire à la redresser. C'est l'argent du peuple qui est en train d'être spolié et il est temps de le récupérer par tous les moyens légaux disponibles. A la Steg, on se dit prêt à faire preuve de compréhension et à examiner la question au cas par cas, s'il le faut. Cela est bien. Toutefois, il est urgent d'entreprendre une campagne de sensibilisation pour expliquer que le fait de s'acquitter de son devoir n'est pas une faveur. Chaque citoyen est tenu de payer ses factures dans les délais. Les services dont il jouit ne sont pas gratuits. L'Etat a le devoir de connecter tous les Tunisiens aux différents réseaux, mais le Tunisien lui-même doit être conscient de ses obligations. Comme il a le droit de revendiquer, il a, aussi, le devoir de s'acquitter de ses dettes envers l'Etat. On ne peut prétendre à la citoyenneté si on refuse les règles du jeu.