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« La Suisse est résolument engagée aux côtés de la Tunisie »
Entretien avec Mme Barbara Dätwyler Scheuer, Directrice de la Division de la Coopération Internationale de l'Ambassade de Suisse en Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 06 - 2016

En poste en Tunisie depuis novembre 2011, son mandat à la tête de la Division de la coopération internationale de l'ambassade de Suisse en Tunisie (DCI) prend fin le 1er juillet. A l'occasion de son prochain départ, Mme Dätwyler Scheuer a dressé pour le journal La Presse le bilan de ces quatre années et demie à la tête de la DCI
Comment qualifiez-vous, en quelques mots, votre bilan à la tête de la DCI avant de passer aux détails, sachant que les cinq années écoulées ont été particulièrement mouvementées du point de vue sécuritaire et difficiles sur le double plan économique et social ?
Considérant que la DCI n'avait pas de présence en Tunisie avant 2011 et a dû tout reconstruire à partir de zéro — le programme, les relations avec les partenaires, l'équipe — et de surcroît dans une phase difficile de transition politique, je dresse un bilan positif sur les résultats que nous avons pu obtenir dans les cinq dernières années. La coopération suisse est perçue par nos partenaires tunisiens comme un acteur clé, un acteur crédible et compétent, un acteur de proximité. Et nous avons pu contribuer, avec notre expertise, nos projets et nos programmes, à une transition démocratique qui reste, malgré les difficultés, unique dans le monde arabe. Pour cette raison, c'est important que la Suisse reste engagée en Tunisie.
Pourquoi dites-vous avoir dû tout reconstruire ; depuis quand la Suisse est-elle présente en Tunisie ?
Les relations diplomatiques entre la Suisse et la Tunisie sont anciennes, elles remontent au lendemain de l'indépendance en 1956. La Suisse a immédiatement reconnu le nouvel Etat indépendant et y a ouvert une légation, transformée en ambassade en 1961. A partir de 2005, suite à l'intervention du président Samuel Schmid lors du Sommet mondial sur la société de l'information à Tunis, dans laquelle il critiquait le manque de liberté d'expression sous le régime du président tunisien de l'époque, Ben Ali, les relations bilatérales sont entrées dans une phase tendue et plutôt compliquée. Avec les bouleversements politiques de 2011, le vent a changé, et les relations entre nos deux pays ont connu une nouvelle dynamique. Elles se sont considérablement approfondies dans le courant des quatre dernières années.
Pourquoi la Suisse a-t-elle décidé de soutenir la transition démocratique tunisienne ? Quel intérêt y trouve-t-elle ?
Nous nous sommes engagés en Tunisie, car cela correspond aux objectifs traditionnels de notre politique étrangère. La Constitution fédérale prévoit à son article 54 que la Suisse contribue à promouvoir la démocratie et le respect des droits de l'Homme. Par ailleurs, la solidarité et la lutte pour des conditions de vie dignes sont des valeurs fondamentales de la politique étrangère suisse. Après la révolution en Tunisie au début 2011, le Conseil fédéral est très rapidement arrivé à la conclusion qu'il était judicieux pour notre pays de soutenir la Tunisie dans son processus de transition : politique et démocratique, d'abord, mais également économique en vue d'un développement plus inclusif et plus équitable. Nous nous engageons également parce que l'établissement de structures démocratiques stables et le renforcement de l'Etat de droit en Tunisie est clairement dans l'intérêt de la Suisse, notamment dans les domaines sécuritaire et migratoire. Le Conseil fédéral a donc décidé en mars 2011 de réagir aux bouleversements politiques qui sont survenus, d'ailleurs, dans plusieurs pays d'Afrique du Nord. Et à cette fin, un programme de coopération pour la région a été conçu. La Tunisie, qui avait auparavant déjà été un pays partenaire du secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), a fait partie de ce programme dès son lancement. L'objectif de notre action était de soutenir, avec nos partenaires tunisiens, le processus de transition démocratique en cours depuis la chute du président Ben Ali.
Et comment cela s'est-il concrétisé ?
Afin de contribuer à assurer les conditions favorables au succès de la transition vers la démocratie, le Conseil fédéral suisse a rapidement réagi en décidant de renforcer l'engagement suisse et de mettre en œuvre un programme de coopération avec la Tunisie. Le 11 juillet 2011, un protocole d'accord sur le programme suisse de soutien à la transition en Tunisie a été signé avec les autorités tunisiennes. Sur cette base, la Suisse déploie des projets dans trois domaines : soutien à la transition démocratique et à la construction d'un Etat de droit fondé sur les droits de l'Homme ; développement économique et création d'emplois ; migration et protection des personnes les plus vulnérables. La mise en œuvre de ce programme a été confiée à la Division coopération internationale (DCI), créée au sein de l'ambassade de Suisse à Tunis.
Quelle approche avez-vous adoptée pour concrétiser ce programme ?
C'est une démarche basée sur le partenariat ciblé et durable et axé sur les besoins réels. C'est pourquoi la coopération suisse concentre ses activités dans les régions les plus défavorisées de la Tunisie, avec l'objectif de promouvoir un développement régional plus équilibré et de favoriser la création d'emplois. Proche des populations concernées, la Suisse est présente par son bureau régional de Kasserine, au centre-ouest de la Tunisie, et par le bureau de Swisscontact — fondation indépendante suisse œuvrant pour le développement — à Médenine, au sud-est du pays. Dans cette approche, la DCI travaille en étroite collaboration avec les partenaires tunisiens des secteurs public, privé et associatif.
Combien la Suisse a-t-elle investi au total depuis janvier 2011 ? Et que représentent ces investissements par rapport à l'action de la Suisse dans le monde?
Dans le cadre du programme de coopération suisse, un montant d'environnement 80 millions de Francs Suisses a été investi depuis 2011. Plus de la moitié des investissements de la Coopération suisse sont engagés dans les régions défavorisées. A l'avenir, nous prévoyons de déployer un montant d'au moins 25 millions par an. C'est une somme importante aussi en comparaison avec d'autres pays où la Suisse est engagée. Nous pouvons dire que la Tunisie est un pays partenaire important pour la Suisse. Cette importance se reflète également dans le grand nombre de services fédéraux qui s'engagent en Tunisie. La Direction du développement et de la coopération (DDC), le Seco, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) et la Division sécurité humaine (DSH) sont actives en Tunisie avec des programmes et des projets complémentaires. Nous parlons d'un « whole of government approach ».
En plus clair, en quoi consiste ce programme de coopération ?
Le programme tuniso-suisse concerne trois domaines, comme indiqué précédemment : la transition démocratique et les droits de l'Homme ; le développement et la création d'emplois ; la migration et la protection des personnes vulnérables. Depuis, nous avons soutenu et mis en œuvre 150 projets de différentes tailles, surtout dans les régions les plus défavorisées de la Tunisie.
Quel a été votre apport dans le domaine politique ?
Dans ce domaine, la Suisse a soutenu le processus constitutionnel et électoral depuis 2011. Une assistance technique et financière a été accordée aux autorités électorales pendant les élections 2011 et 2014, notamment dans des initiatives de résolution de conflits potentiels. Nous avons financé 30.000 urnes et 200 femmes candidates ont été formées. Nous restons engagés dans ce domaine à long terme. Les élections municipales sont prévues en automne 2016. Un autre projet vise à transformer la Radio tunisienne (radio étatique) en un véritable service public qui assure une information indépendante et objective et qui répond aux besoins des citoyens. Grâce au projet, mis en œuvre par une organisation suisse, la Fondation Hirondelle, 10 studios de proximité ont pu être établis pour mieux atteindre les publics cibles, en particulier les jeunes et les femmes. Nous sommes engagés aussi dans la prévention contre la torture et pour les victimes de torture et nous soutenons des projets dans le cadre des réformes introduites dans le domaine sécuritaire. La Suisse accompagne également la société civile tunisienne pour qu'elle joue son rôle de force de proposition et d'acteur du changement.
Et en termes de développement et d'emplois ?
Dans le second domaine, la Suisse contribue aux réformes dans les secteurs bancaire et financier, en renforçant l'expertise de la Banque centrale en matière de politique monétaire et nous visons à créer un climat favorable à l'entrepreunariat et aux investissements à contribuer au renforcement de la compétitivité du secteur privé. Nous avons par exemple apporté un soutien à l'amélioration du cadre des affaires. Presque 300 procédures contraignantes ont pu être simplifiées ou supprimées dans 7 ministères. Nous cherchons à renforcer la performance des chaînes de valeur de l'agro-alimentaire (harissa, figue de barbarie et figue de jebba) et du textile et à faciliter l'accès de leurs produits aux marchés internationaux. Dans un pays où le chômage présente un défi majeur, nous avons déployé un effort spécial envers les jeunes des zones rurales et des quartiers populaires des grandes villes. En partenariat avec deux institutions financières tunisiennes, la Suisse a soutenu la création de microentreprises et de PME. Les jeunes promoteurs, hommes et femmes, bénéficient d'un accompagnement adapté pour concrétiser leur projet. Au total, la Suisse a contribué à la création de 13.500 emplois. En outre, des programmes de formation professionnelle sont financés pour optimiser l'adéquation des qualifications des jeunes aux besoins des entreprises et du marché du travail. On espère également contribuer à l'amélioration de la réputation de la formation professionnelle et à la valorisation de métiers artisanaux. La Suisse s'engage aussi pour un meilleur accès à des infrastructures de base de qualité, notamment dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, tout en sensibilisant les autorités et les communautés locales à l'usage durable des ressources hydriques. Les premiers résultats du Programme Eau à Kasserine (PEK), un projet mis œuvre en gestion directe par une équipe de l'ambassade sont déjà visibles : à Ouled Hadaya, petit hameau de la délégation de Thala, 102 familles dont 257 femmes bénéficient depuis cet été et ce, pour la première fois de leur vie, d'un accès direct à l'eau potable dans leur foyer. Les cinq familles les plus démunies ont ainsi bénéficié du soutien complet de leur communauté, un soutien facilité par un dialogue communautaire et un accompagnement social constants. La Suisse finance aussi la construction de stations d'épuration, notamment dans des villes moyennes de l'intérieur. Dans le sud du pays, six écoles ont été rénovées.
Quelles actions avez-vous entreprises pour trouver une ou des réponses aux problèmes de la migration ?
Dans le domaine de la migration, notre engagement est renforcé par un partenariat migratoire conclu en juin 2012. Il s'agit d'une approche novatrice qui essaie d'aborder la thématique migration dans son intégralité, permettant de tenir compte non seulement des défis, mais également des opportunités qu'offrent les migrations. La Suisse coopère avec le Gouvernement tunisien dans la mise en place de sa politique migratoire et la prise en considération de la migration comme facteur de développement durable. Le projet Communauté tunisienne résidente en Suisse pour le développement (CTRS) a pour objectif d'améliorer la contribution des Tunisiennes et des Tunisiens qui vivent en Suisse au profit du développement socioéconomique de la Tunisie, et ceci, par la valorisation de leurs expériences, leurs ressources, leurs compétences et leurs connaissances. Des microprojets de développement ont été initiés par des associations de Tunisiens en Suisse. Par la mise en place de projets individuels et de groupes, la Suisse soutient la réinsertion des Tunisiens rentrés volontairement de la Suisse. 742 Tunisiens en situation irrégulière ont bénéficié de ce grand programme d'aide au retour volontaire et à la réintégration suisse depuis dix ans. En faisant le plaidoyer de leurs droits et en leur assurant l'accès aux services de base, la Suisse s'engage pour une protection accrue des réfugiés et des migrants vulnérables. Plus de 1000 migrants naufragés ont pu être secourus en mer et assistés avec de l'aide humanitaire dans le Sud de la Tunisie.
La Suisse ne pourrait-elle pas être accusée de paternalisme ?
Notre engagement répond à un désir et à un besoin clairement exprimée par la Tunisie dès le lendemain de la révolution. Par ailleurs, nous avons placé la notion de partenariat au centre de notre travail. Ainsi, le programme de coopération a été développé conjointement avec des interlocuteurs tunisiens, que ce soit au niveau gouvernemental ou de la société civile. Il cherche à répondre aux principaux défis auxquels le pays doit faire face et s'aligne aux besoins identifiés par la Tunisie elle-même. Notre pays est connu et apprécié pour son engagement et pour le fait de ne pas avoir d'agenda caché. Il s'agit d'une coopération gagnant-gagnant qui offre des avantages pour les deux parties. N'oublions pas que la Tunisie est aussi un partenaire économique, qui représente un marché intéressant pour nos entreprises. Nos relations bilatérales se sont considérablement approfondies et consolidées depuis le démarrage du programme en 2011 et peuvent être qualifiées d'excellentes.
Quel regard portez-vous sur la marche vers la démocratie entamée par la Tunisie et que vous soutenez ?
La Tunisie a franchi des étapes cruciales sur son chemin de démocratisation, notamment en 2014 en organisant des élections parlementaires et présidentielles libres, paisibles et transparentes. Ces avancées majeures dans un contexte régional difficile m'inspirent beaucoup de respect. Consolider et bien ancrer une démocratie, en passant par un processus de transition, prend du temps. Dans le dialogue avec nos partenaires tunisiens, nous sommes arrivés à la conclusion que nous souhaitons continuer à nous engager, par exemple dans le domaine des élections. La Tunisie a aujourd'hui une force particulière : la société civile ancienne et bien organisée, vivante et active. Celle-ci est désormais étroitement liée à une autre force tunisienne : la capacité au dialogue, à trouver des solutions par le compromis. C'est pour cette raison qu'elle a, d'ailleurs, été honorée et à juste titre par le prix Nobel de la paix en 2015.
Quelles sont à votre avis les priorités pour les prochains mois et les prochaines années ?
Dans le court terme, nous voulons soutenir nos partenaires tunisiens dans les travaux préparatoires du plan stratégique de développement 2016-2020. Ce plan servira aussi comme base pour définir l'engagement suisse en Tunisie à partir de 2017. Les élections municipales sont prévues pour automne 2016. Dans le cadre du programme de soutien au processus électoral en Tunisie, nous voulons contribuer au renforcement de la participation plus de la part des jeunes et de femmes dans les élections municipales. Les jeunes étaient les grands absents dans les élections de fin 2014. En outre, nous restons attachés au travail de proximité avec les populations dans les régions de l'intérieur du pays où nous allons lancer un nouveau projet sur l'inclusion sociale, un projet qui devrait contribuer à moyen et long-terme à l'édification d'une société tunisienne inclusive et prospère.
Pensez-vous vous désengager après ces quatre ans et demi de soutien à la transition tunisienne ? Si oui, quand et comment?
Un processus de transition ne peut pas être achevé en 5 ans. Comme nous l'avons vu dans d'autres contextes de transition, un tel processus peut durer jusqu'à vingt ans. La Tunisie dans les années à venir va être confrontée à un certain nombre de défis, la mise en œuvre des réformes économiques et la décentralisation, entre autres. L'expérience que nous avons pu gagner dans nos projets, par notre travail de proximité peut être utile à un niveau national, les approches que nous avons développées peuvent être répliquées. Un désengagement dans les cinq années à venir sera – à mon avis –prématuré. La Suisse s'engage dans la durée. La Suisse a beaucoup à offrir. Mais c'est le parlement suisse qui décidera avec le renouvellement des crédits-cadres pour la coopération internationale 2017-2020.


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