Oussama Oueslati , qualifié aux Jeux olympiques, considère cette épreuve comme un défit pour atteindre un palier supérieur A quel âge avez-vous commencé le taekwondo ? J'ai commencé à pratiquer ce sport à l'âge de 6 ans dans une salle de fitness, et c'est là où j'ai découvert le monde du taekwondo. Je n'étais pas attiré par les sports de combat ou les arts martiaux. Mais après, j'ai décidé de choisir un sport individuel et, précisément, le taekwondo. J'ai été séduit par le côté spectaculaire et, surtout, par la souplesse de ce sport. Et voilà, maintenant j'ai presque 14 ans de pratique. C'est une discipline très intéressante, visuelle, acrobatique. C'est un sport complet. Comment jugez-vous aujourd'hui votre brillante prestation ? Je suis fier de mon parcours. J'ai réussi à assurer ma qualification aux Jeux olympiques de Rio. C'est le plus important. Notre sélection a décroché la première place au tournoi africain qualificatif pour les JO, qui s'est déroulé à Agadir. C'est là où j'ai remporté une médaille d'or. Je pense que c'était une qualification méritée. Je dois confirmer cette bonne prestation à Rio. Actuellement, je poursuis ma préparation avec le reste de la sélection à Hammamet avant d'entamer deux nouvelles étapes à l'étranger, en Turquie et au Brésil (Sao Paolo). Avec des moyens financiers insuffisants, la fédération a fait ce qu'il fallait faire. Le taekwondo est un sport qui nécessite un entraîneur de qualité, que pensez-vous du sélectionneur national Mohamed Ali Rouahi ? Sincèrement, c'est mon mentor. C'est le bon exemple d'un sélectionneur qui admire son travail. Patient et respectueux, il sait communiquer et passer les messages. Ce que j'ai pu réaliser jusqu'à présent, c'est en partie grâce à lui. Que pensez-vous de la situation actuelle du taekwondo ? Nous sommes encore très loin du haut niveau. Car, on souffre, comme tous les sports individuels, de multiples difficultés. Avec un budget qui ne dépasse pas deux cent mille dinars, la fédération ne peut rien faire. Elle n'a pas assez de moyens pour couvrir tous les besoins des athlètes. Le haut niveau nécessite de nombreux moyens pour aspirer à la consécration. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans cette discipline ? En Tunisie, les conditions d'entraînement sont très difficiles. J'ai souvent rencontré des problèmes financiers, et c'est le cas de beaucoup d'athlètes. Avec une prime mensuelle qui ne dépasse pas 300 dinars, je n'arrive jamais à financer ma préparation pour les tournois internationaux, ainsi que pour les compétitions africaines (billet d'avion, logement, frais de transport, etc.). Dans les pays avancés, c'est tout à fait le contraire. C'est là où le taekwondo a connu sa valeur et sa position idéale. La fuite des athlètes tunisiens à l'étranger est devenue une source d'inquiétude. Selon vous, qui est le responsable de cette hémorragie ? Tout le monde est responsable. Mais quelles que soient les raisons, il ne faut pas lâcher prise. Le lutteur Slim Trabelsi a été manipulé par des personnes qui n'ont aucun respect pour le sport. Il est temps de réviser toutes les lois régissant les relations entre les fédérations sportives et les athlètes pour préserver les sportifs de haut niveau. Est-ce que vous êtes capable de remporter une médaille olympique à Rio ? Tout est possible. J'ai tous les atouts pour réussir. Je suis en mesure d'offrir une médaille olympique à la Tunisie. Le taekwondo est un sport qui vise toujours le podium. Maintenant, je dois continuer à travailler, et donner le meilleur de moi-même. Je sais que la consécration aux JO sera difficile et par la même occasion extraordinaire. Alors, je dois bien me préparer pour atteindre ce palier supérieur.