Pour une régulation et un plafonnement... «Recruter trois joueurs de nationalité étrangère, comme l'autorisent les règlements du football professionnel de la FTF, n'a jamais été un objectif majeur de notre politique de mise sur pied d'une équipe solide et compétitive pour notre première saison en Ligue 1. La preuve, c'est que lorsque nous avons résilié le contrat du Libyen Wajdi Bahroun et que nous avions eu l'opportunité de le remplacer, nous ne l'avons pas fait. Nous avons gardé les deux Sénégalais Boubacar Camara et Boubacar N'Dior, un défenseur polyvalent et un milieu de terrain de grande qualité. Nous les avons gardés parce que les rémunérations étaient raisonnables. Avec trois mille dinars comme salaire et soixante mille dinars comme prime de rendement durant toute la saison pour le premier, deux mille cinq cents et cinquante mille pour le deuxième, ces deux joueurs n'étaient pas grassement payés en rapport avec ce qu'ils valent. Malgré ça, si ça ne dépendait que de nos petits clubs à faible budget, nous aurions opté tout de suite pour la fermeture de nos frontières aux joueurs étrangers. Mais par élan de solidarité avec les grands clubs qui jouent, eux ,la Ligue des champions et la coupe de la CAF et qui ont besoin de renforts et de l'apport de joueurs étrangers de talent dans des postes-clés, sinon ils seront lésés et handicapés par rapport aux autres grosses cylindrées des compétitions africains, nous ne pouvons qu'être contre l'interdiction pure et simple de recrutement de joueurs étrangers en Ligue 1. Nous sommes, par contre, pour une régulation de ces transferts avec un plafonnement des revenus qui tient compte de la situation financière et économique du pays et un changement dans le mode de paiement en devises, opération qu'il faut brider. Surtout que le recrutement de joueurs étrangers est parfois un acte aventurier à pile ou face. Il peut être un coup de maître comme il peut virer au fiasco aussi bien technique que financier. Ce don de savoir recruter, dénicher l'oiseau rare, la plupart de nos clubs ne l'ont pas, alors qu'il peut être derrière de bonnes affaires et rapporter beaucoup avec des joueurs qu'on fait venir avec quelques dizaines de millions et qu'on cède après à coup de milliards. Des clubs comme l'ESS, le CSS et l'EST à certains moments ont eu plusieurs longueurs d'avance dans ce domaine sur les autres et Bounejah et Franck Kom tout récemment en sont la meilleure illustration. Des «petits» clubs, peuvent aussi tirer un certain profit de quelques recrutements réussis et des joueurs comme Jacques Bessan qui est passé par l'ESZ, le CAB, EGSG et qui sera bientôt marsois et même Hassan Razak Keïta de l'ASKasserine ont leur place dans plus d'une équipe de Ligue 1. Mais ce ne sont que des exceptions pour des clubs financièrement pas très solides qui doivent privilégier la règle et faire confiance à nos jeunes qui sortent des centres de formation pétris de grandes qualités et qui ne demandent qu'à avoir l'occasion de les montrer et de les peaufiner».