Les exemples de Cissé et Onana sont frappants! «Au Stade Gabésien, le recrutement de joueurs étrangers a toujours été une opération bien pensée, bien étudiée à tous les niveaux et sur tous les plans. Car le joueur de nationalité étrangère de niveau international est coûteux financièrement et pas facile à gérer, pour ne pas dire ingérable en matière de discipline, de continuité dans le rendement et d'adaptation. Il faut donc savoir où mettre les pieds et ne pas s'engager avec ces joueurs au-dessus des moyens du club car la Fifa est toujours là en cas de litige et, généralement, elle ne fait pas dans la dentelle pour obliger les clubs à respecter à la lettre toutes les stipulations des contrats signés entre les deux parties. C'est une véritable épée de Damoclès qu'il faut avoir à l'esprit avant d'apposer sa signature au bas d'un contrat d'un joueur de nationalité étrangère. Nous avons pris les précautions nécessaires avant d'engager le Sénégalais Aliou Cissé et le Camerounais Fabrice Onana avec un salaire et des avantages acceptables et nous n'avons eu aucun problème avec eux. Sur le terrain, ils se donnent à fond et ils nous ont beaucoup apporté en puissance, en agressivité et en intensité dans le jeu, qualités qu'on ne trouve pas toujours chez le joueur tunisien, si talentueux soit-il. En coupe de la CAF, ils ont dominé de la tête et des épaules leurs adversaires, et leur apport dans la prestation et les résultats de la «Stayda» a été déterminant. Nos clubs qui disputent les compétitions de haut niveau ont besoin de ce type de joueurs pour rivaliser et être sur un pied d'égalité avec les gros calibres africains. C'est pourquoi parler d'interdiction de recrutement de joueurs étrangers est, à mes yeux, une aberration. Du temps de la mondialisation et du libre-échange, et au moment où les meilleurs d'entre nos joueurs jouent ou frappent aux portes de plus d'un championnat étranger, ça peut paraître insensé et déraisonnable. Le plafonnement des rémunérations allouées à ces joueurs, leur mode de paiement, on peut, par contre, et on doit même en discuter, mais on doit faire attention avant de prendre des décisions qui pourraient être à double tranchant comme le fait de s'acquitter de ses obligations financières entièrement ou à moitié en dinars tunisiens, ce qui peut ouvrir la voie au retour des caisses noires, des dessous-de-table et à l'évasion fiscale que les ministères des Finances et des Sports entendent ne pas passer sous silence à partir de la saison 2016/2017. Les clubs doivent d'eux-mêmes procéder à une opération de dégraissage pour en finir avec l'endettement qui ne peut que les mener tôt ou tard vers la faillite et la mise des clés sous la porte».