La «Stayda» a failli rater sa saison en championnat. Heureusement que le parcours assez probant en coupe de la CAF a contribué au redressement. Si on veut jouer la phase retour du championnat sur du velours, terminer la saison sans trop de souffrance physique et mentale, sans inquiétude et sans sueurs froides, il n'y a qu'à faire une bonne entame de la compétition, c'est-à-dire profiter pleinement du fait que pas mal d'adversaires ne sont pas encore prêts et surtout bien outillés pour grappiller le maximum de points et effectuer un bon départ. C'est l'une des règles d'or du football et particulièrement de la compétition que le SG n'a pas prises en considération cette saison pour prendre d'emblée le taureau par les cornes et faire une entrée en matière satisfaisante et réussie. L'ESM et l'OSB doivent leur bon parcours, leur classement actuel et leur fin de saison tranquille à leurs résultats assez probants lors de la phase aller. Ce qui n'a pas été le cas de la «Stayda» qui a failli payer très cher son modeste parcours de la première moitié du championnat. Avec 32 points avant les deux dernières journées, logiquement elle est enfin à l'abri de la relégation mais, mathématiquement, elle est encore sous la menace. L'absence de confrontation directe entre les concurrents qui restent pour le maintien, la JSK, l'ESZ, l'USBG et EGSG, fait que ces adversaires peuvent atteindre, voire franchir, sur le papier, la barre des 32 points. A défaut d'un résultat positif devant l'EST dans la rencontre de la 29e journée, les Gabésiens pourraient avoir besoin du point du nul face à l'ESZ lors du match de clôture de la saison. «Si on est dans cette situation, c'est qu'on le mérite, reconnaît Lassaâd Dridi. Si une équipe entre dans un mauvais cycle, ce n'est pas facile de s'en sortir. C'est un engrenage très dur, parfois fatal pour les joueurs au niveau mental notamment. Vous savez ce qui nous a aidés à sortir la tête de l'eau et à amorcer l'opération sauvetage avec succès ? Eh bien, ça peut surprendre certains, mais c'est notre marche victorieuse en coupe de la CAF qui a failli nous mener jusqu'à la phase des poules, ce qui aurait été pour nous un exploit historique. Autant cette participation nous a usés sur le plan physique, autant elle nous a revigorés et nous a refait une santé mentalement. La confiance, facteur très important pour tout redressement d'une situation critique, est revenue dans notre camp grâce à nos très bons résultats et notre belle prestation en compétition africaine. Notre public est revenu en masse soutenir l'équipe et lui donner des ailes et les responsables ont bougé dans tous les sens pour trouver les ressources financières indispensables pour la motivation des joueurs. Ce n'est pas un hasard si nous obtenons une victoire devant le ST au Bardo et un match nul à Kairouan qui constituent à mes yeux la clé de notre maintien juste dans la foulée de nos performances en coupe de la Confédération. Cela n'empêche pas de voir ailleurs les raisons de cette saison pas très bien négociée et préparée et d'en tirer les leçons car ce n'est pas tous les ans que nous allons participer à une compétition africaine et essayer d'y trouver des motifs de satisfaction et un moral neuf pour surmonter nos déboires en championnat et endiguer la colère et la déception de nos supporters». Ce message clair et net est adressé tout droit au président du club Saber Jemaï qui reconnaît lui-même que, sans cette réussite au niveau africain, Dieu seul sait quelle serait la position actuelle du SG au classement et que serait son avenir parmi l'élite. Réticent au départ et hésitant à s'engager à fond comme à son habitude pour doter le club des moyens humains et financiers qui lui permettent de consolider les grands acquis des saisons écoulées et notamment celle de 2014/2015, il a maintenant un gros challenge à relever qui est non seulement de garder la totalité de son effectif et surtout ses éléments-clés et les pièces maîtresses de son dispositif en commençant par le gardien de but Slim Rebaï, le duo de la charnière centrale Ali Hammami-Akram Ben Sassi, les deux joueurs étrangers Aliou Cissé et Fabrice Onana et le trio d'attaque Youssef Fouzaï-Ahmed Hosni-Hichem Essifi, qui n'est pas en elle-même une opération facile, mais aussi de cibler dès maintenant les joueurs capables de la renforcer et de l'enrichir au niveau de la quantité et de la qualité. Surtout qu'avec un entraîneur comme Lassaâd Dridi qui a fait ses preuves pour sa première expérience à la tête de la «Stayda» et qui a le profil d'être un meneur d'hommes très proche de ses joueurs et capable de les garder motivés et volontaires à souhait, même dans les épreuves les plus difficiles et les moments de doute ou de passage à vide, il n'est plus obligé de changer de coach tous les trois ou quatre matches. La stabilité au niveau du staff technique conjuguée à la stabilité au niveau de l'effectif et à son renforcement par des recrutements de valeur et bien étudiés seront ses principaux atouts pour faire du SG une équipe du haut du tableau qui joue les premiers rôles et pas pour le maintien.