Pour l'ancienne gloire du football tunisien, les cas de réussite se comptent sur les doigts d'une seule main. «Le joueur tunisien est mal encadré. A la base, le travail n'est pas bien fait, notamment au niveau de la formation. Quand il décroche un contrat en Europe, il se trouve en déphasage dans un entourage complètement différent. C'est en partant en Europe qu'il découvre le vrai sens du professionnalisme. Le choc est tel qu'il fait long feu et finit par rebrousser chemin. Nos footballeurs n'ont pas la formation ni les ambitions pour faire une grande carrière. C'est pourquoi leurs expériences dans les clubs européens sont généralement de courte durée, à quelques exceptions près. Les causes de l'échec sont multiples. Comme je vous l'ai dit au départ, la formation de base est incomplète. Quand ils débarquent en Europe, ils sont d'ores et déjà déphasés par le rythme du travail. Ils n'arrivent généralement pas à suivre le mouvement et finissent par à être exclus des plans de leurs entraîneurs. Et comme le footballeur tunisien est mal instruit, il se trouve confronté aussi à la barrière de la langue. De plus, nos joueurs ne sont pas ambitieux. Ils ne pensent qu'à l'argent. Leur réflexion s'arrête au montant de la prime de signature. Du coup, ils se rabattent sur les pays du Golfe pour ramasser quelques millions, avant de revenir au pays où ils terminent leur carrière. Bref, quand on est mal instruit, pas très bien formé et qu'on ne voit pas plus loin que le bout de son nez, on s'arrête généralement au milieu du chemin. C'est ainsi que je résume les causes qui font que les footballeurs tunisiens, talentueux soient-ils, font long feu dans les clubs européens. Bien entendu, il y a heureusement quelques exceptions. Zied Tlemçani a réussi au Japon et au Portugal pour la simple et bonne raison qu'il est instruit. Le problème de la langue ne se posait pas pour lui. Jamel Limam a fait deux saisons exceptionnelles au Standard de Liège. Enfin, Zoubeir Beya a laissé derrière lui une bonne réputation en Allemagne. Ces trois joueurs ont réussi à l'étranger car ils ont la tête bien sur les épaules et ont toujours visé haut. Heureusement qu'ils font exception à la règle. Un exemple à suivre pour les footballeurs d'aujourd'hui».