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Profil requis d'un Etat efficient
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 07 - 2016


Par Rachid AISSI (*)
Cinq années et demie, environ, sont passées, depuis que la Tunisie a réussi à opérer, avec succès, sa glorieuse révolution qui a suscité un changement radical du mode de configuration de la hiérarchie supérieure de l'Etat, et l'on est encore au stade de la recherche d'une équipe ministérielle efficace, répondant aux exigences de la nouvelle donne. Les gouvernements qui se sont succédé après cet heureux évènement qui a libéré, miraculeusement, le pays du joug de la tyrannie et du despotisme, ouvrant la voie à l'instauration d'un environnement propice à l'émergence d'une société saine, prospère et autogérée, n'ont pu mettre en œuvre, à cet effet, la stratégie qu'il faut sur les plans économique et social, une stratégie à la fois consistante et cohérente de nature à transformer profondément l'existant et favoriser l'accès à une ère nouvelle sans biais aucun. Ils se sont limités, pratiquement, à gérer les affaires courantes, tandis que la société et l'économie sont restées en proie à des vicissitudes accentuées sous l'effet conjugué de problèmes à caractère structurel hérités du régime déchu et du comportement malsain d'une frange de la population qui, abusant des libertés d'expression et de faire la grève, prévues, certes, par la nouvelle constitution, ont compromis, sérieusement, la marche de l'économie et mis à très rude épreuve la société, en quête de bien-être et de prospérité. Les troubles persistants, doublés d'une insécurité inquiétante, ont paralysé des pans entiers de l'appareil de production, tandis que le recours excessif conséquent aux sources étrangères de financement a fragilisé, dramatiquement, la position extérieure du pays.
L'on est alors en droit de se demander si plus de six décennies d'indépendance ne sont pas de nature à permettre au pays de dégager une élite capable de relever les défis de la situation issue de la révolution, mettant en œuvre, à cet effet, un plan d'actions bien approprié.
En fait, nombreux sont ceux qui disposent des qualifications requises mais leur manque d'obédience politique et leur attachement à la neutralité, quant aux divers courants politiques prédominants, les empêchent de prendre les règnes du pouvoir. Par ailleurs, l'hégémonie de la politique qui a ouvert la voie à des personnes qui, influentes de différentes manières mais incapables de prendre, pertinemment, en charge les affaires de l'Etat, se refusent de faire appel aux personnes les plus indiquées qui ne partagent pas leurs lignes de conduite.
Adossé à une constitution renouvelée, suffisamment adaptée aux exigences de la démocratie, fondement essentiel, à l'échelle nationale, d'une cohabitation sereine et équilibrée, cet heureux évènement s'est traduit, en particulier, par des libertés individuelles et collectives très avancées qui n'ont pas manqué, malheureusement, d'exercer des effets pervers sur la vie en société.
Une nouvelle génération d'hommes politiques est, à présent, indispensable pour gérer comme il se doit les affaires publiques et prendre les mesures jugées nécessaires pour la réalisation progressive des objectifs assignés à la révolution, mue par le seul souci de répondre convenablement aux appels de la nation, assurer sa prospérité et préserver son intégrité.
Une révolution réussie, celle après laquelle l'on ne doit guère regretter le passé, doit être, nécessairement, couronnée de mesures audacieuses, au niveau de l'Etat, de nature à ouvrir de nouveaux horizons, sur les plans économique et social, et permettre, ainsi, la réalisation progressive du saut qualitatif recherché au profit de l'ensemble de la population. La nouvelle donne doit annoncer un avenir nettement meilleur et les gouvernants sont alors appelés à faire le nécessaire pour en favoriser la réalisation dans les meilleures conditions.
Prendre les mesures nécessaires
Dans le contexte actuel de la nouvelle Tunisie, parsemé de troubles persistants et autres formes d'écueils de différentes natures et confrontée, par conséquent, à une crise fortement aiguë, les pouvoirs publics devraient s'ériger, de toute urgence, en une force de frappe efficiente, à même d'enrayer toute sorte d'entrave de nature à empêcher la mise en œuvre d'une politique économique et sociale idoine, permettant de parachever l'édification de la démocratie recherchée et la relance souhaitée de la machine économique, affectée sérieusement par les grèves récurrentes et autres sortes de désintérêt, quant à une reprise réelle du travail dans les différents secteurs de l'activité économique. Toutes les forces vives de la nation sont alors appelées à s'unir fermement autour d'un programme d'actions pertinent, une stratégie bien appropriée pour favoriser l'émergence des conditions susceptibles de créer une paix sociale durable et relancer, sérieusement, la machine économique qui s'est fortement ressentie du désordre persistant. Un nouveau contexte doit, nécessairement, émerger pour mener au mieux l'œuvre de développement requise sur les plans économique et social.
Maintenant que la Tunisie a parachevé l'édification des fondements essentiels de l'Etat et que les déterminants de la démocratie se précisent de plus en plus, les autorités en place doivent prendre, concrètement, les mesures nécessaires pour relever aux moindres coûts les multiples défis rencontrés à divers niveaux des sphères économique et sociale. Elles doivent s'atteler, sans délai, à ériger le cadre requis pour une conduite appropriée des affaires publiques dans les divers domaines de la vie en société et s'attacher à en moduler, continuellement, le contenu, en fonction des exigences évolutives de la réalité. Tout obstacle portant atteinte à l'œuvre ainsi entreprise, et il y en a beaucoup qui sont adossées, véritablement, à des volontés de nuisance de différentes natures, gagnerait à être aplani, bon gré mal gré, compte tenu de l'intérêt suprême de la nation. En particulier, les grèves et autres formes de perturbation de l'environnement économique et social devraient être soumises à la raison et régies par le sens de la responsabilité partagée, au niveau des différents acteurs concernés (travailleurs, syndicats, patronat, autorités publiques, ...), tandis que les diverses réformes envisagées depuis déjà fort longtemps devraient être engagées dans les meilleurs délais et ce, quels qu'en soient les méfaits ressentis immédiatement sur les plans économique et social. Car, tout retard supplémentaire enregistré, à ce titre, ne fera qu'aggraver davantage la situation, déjà précaire. Aussi, toutes les forces vives de la nation devraient-elles plaider pour une mise en œuvre imminente du programme d'actions conçu à cet effet.
A l'état actuel de la situation, d'aucuns estiment, à raison, que les objectifs visés par la révolution ne peuvent être atteints, en l'absence de gouvernants révolutionnaires, c'est-à-dire dynamiques, audacieux, mus par le souci de transformer radicalement l'existant et favoriser l'émergence progressive d'une nouvelle donne répondant pleinement aux aspirations de la population, avide de progrès et de bien-être, dans un espace où la stabilité politique se conjugue à une paix sociale durable et où l'action présente de l'Etat annonce un futur meilleur.
La Tunisie a besoin, actuellement, d'hommes politiques fermes, équitables et compétents pour remodeler comme il se doit le contexte économique et social prédominant et favoriser, ainsi, l'émergence de conditions propices pour la réalisation d'une croissance économique saine, équilibrée et soutenue, condition sine qua non du plein-emploi de la population et de l'amélioration recherchée de son bien-être.
La fermeté, l'équité et la compétence constituent, au niveau du gouvernement, une trilogie indispensable pour l'édification d'une société équilibrée, saine et prospère.
La fermeté, quand elle est exprimée à bon escient, est édifiante. Elle est avantageuse à plus d'un titre et ce, aux différents niveaux de l'organisation sociale. Du côté de l'Etat, elle est de nature à imposer, partout, le respect de la volonté des pouvoirs publics qui se manifeste sous différentes formes, supposée servir constamment l'intérêt national, mettre de l'ordre dans la vie en société, pleine de contrastes et de conflits d'intérêts et garantir, par conséquent, la bonne marche de la société et de l'économie simultanément. Au fil des quelques années passées, celles qui ont succédé à notre révolution historique, l'avènement de libertés individuelles et collectives sans précédent favorisé par la disparition d'un régime autoritaire outre mesure contraste avec le déchaînement de pans importants de la population et leurs comportements négatifs qui ont mis à très rude épreuve la machine économique et placé le pays dans une situation précaire de plus en plus accentuée. C'est que, face à l'ébullition croissante de la rue, fomentée par des exigences, certes légitimes, pour une vie meilleure mais souvent excessives, compte tenu de l'état déprimé de l'économie, l'autorité publique fait défaut. Son absence est d'autant plus ressentie que le désordre s'est propagé, progressivement, dans tout le pays et que le malaise provient, désormais, de différentes sources. Qui peut croire que le secteur du phosphate, pourvoyeur essentiel de postes d'emploi et important gisement de richesses en devises, sans compter ses externalités sur les autres activités économiques, notamment l'agriculture qui s'est fortement ressentie, l'année passée, du manque flagrant d'engrais qui en a réduit sensiblement la productivité, est resté paralysé plusieurs années durant ? Qui peut croire aussi que les mouvements de grève touchaient des créneaux vitaux tels que celui de la santé ou celui de l'enseignement où les enseignants n'hésitaient pas à user du chantage et boycotter, à ce titre, les examens, faisant fi du sort de nos enfants et de l'avenir même de notre pays ?
La réhabilitation de l'autorité de l'Etat est, à ce titre, fort nécessaire, si l'on tient à préserver la sérénité de la vie en société et assurer notre prospérité collective.
Pour une justice sociale
L'autorité de l'Etat est requise pour le respect de ses décisions et la réalisation de sa politique économique et sociale. Des gouvernants fermes sont à même de régner comme il se doit et maîtriser convenablement toute sorte de situation.
La démocratie ne signifie point désordre et laisser-aller, fruit de compréhensions abusives de la liberté qui en est l'acquis le plus précieux. Tout excès doit faire l'objet, impérativement, de sanctions appropriées, de manière à éviter tout goulot d'étranglement susceptible de dévier le sens de la révolution dont l'issue visée par ses initiateurs n'est point souhaitée par une frange de la population qui cherche à rétablir les fondements d'une société mafieuse, peut- être pire que celle qui a prévalu antérieurement.
Néanmoins, à elle seule, cette autorité, aussi forte soit-elle, s'avèrerait, certainement, insuffisante, en l'absence d'une justice sociale effective, largement acceptée par les différentes couches de la population, au niveau des diverses interventions de l'Etat, de manière à ce que personne ne se sente lésé, voire frustré. Elle pourrait même dévier, en présence d'hommes forts imbus d'hégémonie, et susciter, dans ce contexte, l'émergence de pouvoirs publics absolus, mettant, de nouveau, la population entière, affaiblie et désarmée, sous le joug de la tyrannie et du despotisme.
L'on doit se rendre à l'évidence que l'injustice sociale est source de malheurs pour l'ensemble de la communauté, sachant que la pauvreté et la marginalisation constituent, partout à travers le monde, les véritables gisements des malfrats et extrémistes de tous bords. Sans source de revenus respectables, les gens, notamment les jeunes, peuvent être tentés par toutes sortes de dérapage susceptible de les convertir en citoyens nocifs,
Il est bien évident que la qualité du rôle joué par les pouvoirs publics reste largement tributaire des niveaux de qualification des intervenants y afférents et de l'efficacité des moyens mis en œuvre pour la réalisation des objectifs recherchés. La compétence de l'ensemble des gouvernants — de hauts niveaux intellectuels conjugués à de profondes connaissances de la réalité du pays — est, à ce titre, indiquée pour la conception et la réalisation d'un modèle de société satisfaisant, fondé sur le respect de la religion, des lois, des traditions et, par conséquent, des règles usuelles de bonne conduite dictées par le civisme et le savoir-vivre. Elle se traduit, dans les faits, par la mise en œuvre de mesures appropriées reliant judicieusement le bien-fondé, la rigueur et le pragmatisme.
A l'état actuel de la science et de la technologie et considérant la longue expérience de la Tunisie en matière de gestion des affaires publiques (économie, finances, équipements collectifs, ...), celle-ci ne peut point être confiée à quiconque ne disposant pas des qualifications requises. Les personnes au pouvoir, censées avoir atteint le niveau minimum de l'enseignement supérieur, outre leurs expériences pratiques réussies dans les domaines de leurs interventions, ne sont guère autorisées à improviser et à naviguer à vue. Leur comportement rationnel doit, nécessairement, être fondé sur une parfaite maîtrise de la réalité et un choix judicieux des moyens à mettre en œuvre pour atteindre de la meilleure façon les objectifs recherchés. Seuls des hommes de terrain suffisamment cultivés sont, à ce titre, capables d'assurer l'efficience requise de l'Etat et lui permettre d'éviter un effondrement sans précédent de son économie et un malaise démesuré de sa population.
Tous les ingrédients sont disponibles
Les dirigeants attendus sont appelés, en premier lieu, à tenir fermement les rênes du pouvoir et réhabiliter la souveraineté de l'Etat, condition sine qua non pour œuvrer comme il se doit, sur les plans économique et social, et prendre des mesures décisives de nature à renverser le sens de l'évolution actuelle de la situation économique et sociale. Les problèmes persistants qui paralysent l'économie se conjuguent à une situation chaotique dans certains pans de la fonction publique, tandis que la rue, dominée par des insoumis, laisse apparaître des traits désolants ayant trait, en particulier, à la pollution, aux constructions anarchiques, à la dégradation de l'infrastructure routière, aux manquements abusifs, en matière de réglementation de la circulation routière, au commerce mafieux exercé audacieusement sur la voie publique, au comportement incivique d'individus arrogants se croyant au-dessus des autres, ...
La Tunisie traverse, sérieusement, une crise fort aiguë, au caractère multidimensionnel, qui a tendance à perdurer, en l'absence de mesures appropriées, suffisamment audacieuses, pour en enrayer, progressivement, les causes et en atténuer, concomitamment, les effets. Les signes précurseurs d'un effondrement regrettable de l'économie se précisent de plus en plus et les réactions souhaitées de l'Etat pour la sauver de ce dangereux spectre tardent à se concrétiser, alimentant une réelle psychose au sein de la population qui commence à douter, quant à la réalisation escomptée du saut qualitatif recherché à travers sa montée réussie contre le despotisme et la tyrannie du régime déchu.
Quoi qu'il en soit, l'on ne devrait guère désespérer. Il s'agit, tout simplement, de s'activer, politiquement, mettre fin aux discussions inutiles, cerner efficacement les difficultés rencontrées et prendre, rapidement, des mesures idoines, jugées les plus appropriées, pour en enrayer, définitivement, les origines. D'ailleurs, pour remédier, résolument, à cette situation, tous les ingrédients requis sont disponibles, en Tunisie. Il s'agit, donc, d'avoir l'aptitude nécessaire et le courage requis pour en faire usage à bon escient de manière à mettre le pays, une fois pour toutes, sur le sentier d'une croissance économique saine et soutenue et améliorer, concomitamment, les conditions de vie de l'ensemble de la population.
Il est vrai qu'aussi favorable soit-il, l'avènement d'une telle situation n'arrange guère tout le monde, une frange de la population préférant continuer à naviguer dans l'eau trouble, tirant profit des situations malsaines. Il s'agit, donc, de la neutraliser progressivement, sans effets pervers, et mettre en œuvre les moyens nécessaires pour assainir le climat social et favoriser l'émergence des conditions requises pour relancer l'investissement et stimuler la croissance économique.
Il faut se rendre à l'évidence et prendre effectivement conscience du fait qu'il existe, en Tunisie, une pléiade non négligeable de personnes suffisamment compétentes, à même de guider dans le bon sens le sort du pays, surtout que, aussi bien les maux que les remèdes appropriés pour annihiler ces derniers sont connus depuis, déjà, fort longtemps mais restés, volontairement, lettre morte. Les réformes nécessaires, dont plusieurs sont recommandées par les instances internationales sollicitées pour l'octroi de crédits, ont été maintes fois, par le passé, mises en exergue par les structures concernées du secteur public, sans oublier les appels répétés de la société civile et les organisations locales intéressées. Elles ont trait, en particulier au secteur financier, à la fiscalité, à la compensation des prix, à l'enseignement, à la santé... Leur mise en application nécessite, certes, suffisamment d'audace pour la réalisation des résultats escomptés, considérant leurs effets parfois négatifs, à court terme sur la population concernée.
L'initiative prise, récemment, par le président de la République de faire appel à un gouvernement d'union nationale est, a priori, pertinente, considérant l'incapacité avérée de l'équipe actuelle d'assumer pleinement le rôle qui lui a été assigné initialement. Néanmoins, elle ne pourra guère susciter l'amélioration recherchée du sort du pays, si elle n'aboutit pas à la formation d'un gouvernement audacieux, disposant des qualifications requises, indépendamment du statut personnel de ses membres, sur le plan politique et, surtout, adossé à un plan d'actions judicieux, à la fois réaliste et ambitieux. La nouvelle équipe ministérielle est appelée à tracer au pays la voie la plus appropriée pour sortir définitivement de la crise qui le frappe depuis déjà très longtemps et dont la profondeur a tendance à s'accentuer et amorcer un cycle ascendant irréversible de son économie, porteur de prospérité et de bonheur pour toute la population.
R.A.
*( Ancien de la Banque centrale de Tunisie, expert du Fonds monétaire international)


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