Tout en valorisant la publication, sur le site web du ministère, de la liste des postes ouverts à la candidature pour la session 2016, suite à l'accord conclu avec l'autorité de tutelle, le 20 juin puis le 29 du même mois, la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Fgesrs) formule des réserves. En premier lieu, la fédération des syndicats de l'enseignement supérieur estime qu'il est indispensable de différencier les postes ouverts par voie de recrutement et les postes ouverts par voie de promotion interne. Pour ce qui est des premiers, il y a 46 postes d'assistant et 286 postes de professeur assistant, en plus des 35 postes d'agrégé de l'enseignement supérieur, inexistants sur la dernière liste, et dont 25 postes concernent la physique et les mathématiques et 10 seulement concernent les sciences humaines. Ce qui fait un ensemble de 364. Mais comme l'accord entre les parties ministérielle et syndicale porte sur 400 postes, celle-ci émet le souhait que ces postes soient ouverts dans le cadre des ajustements auxquels on recourt d'habitude en vue de trouver l'équilibre entre les besoins et les postes disponibles, d'un côté, et les spécialités et les régions, de l'autre, d'autant plus que les deux parties ont convenu d'emprunter une politique de discrimination positive. Dans le même chapitre, la Fgesrs souligne que les universités de l'intérieur se sont rétractées après avoir donné leur accord concernant les demandes de mutation ordinaire, en raison du silence observé par l'autorité de tutelle dans le dossier de recrutement et pour avoir tardé à l'annoncer et à communiquer la constitution des commissions de recrutement et de promotion. Mais étant donné que la situation s'est débloquée et que ces mesures n'ont plus lieu d'être, le syndicat appelle les recteurs et les directeurs des établissements universitaires concernés à se rétracter de nouveau, en permettant à des enseignants, qui ont passé de longues années de dur labeur et de sacrifices, de jouir de leur droit. En outre, on se demande qui va assurer l'enseignement dans la filière de formation des instituteurs et les autres filières annoncées pour la prochaine année universitaire. Enfin, quant aux postes ouverts à travers la promotion interne, la Fgesrs estime que les promotions signalées ne représentent pas de solution pour la question épineuse de la catégorie A qui souffre d'une grande faiblesse, vu qu'elle compte 927 seulement, alors que ces promotions ont atteint les 687 pour les enseignants assistants, auxquels s'ajoutent les 364 par voie de recrutement, suscités. Ainsi, le nombre total des postes ouverts au sein de la catégorie B est de l'ordre de 1051, y compris les agrégés recrutés. La Fgesrs explique cette anomalie par l'absence de réforme et de mesures motivantes et stimulantes en faveur de cette dernière catégorie, ainsi que par l'inexistence de la moindre réforme dans le système de recherche. Elle est persuadée que ne pas procéder à des réformes à ces niveaux c'est, en même temps, éterniser et approfondir la crise structurelle dont pâtit l'université tunisienne qui attend, avec impatience, les mesures réformistes.