Les nombreuses réunions tenues depuis quelques mois entre le Ministère de l'enseignement supérieur et la FGESRS (syndicat des universitaires) ont finalement abouti à plusieurs accords satisfaisants. A ce niveau, l'acquis majeur semble être la généralisation du principe de l'élection démocratique dans toutes les structures de gestion et de gouvernance des établissements universitaires (décret 31 de l'année 2011). Mais, selon les toutes dernières nouvelles relatives aux négociations sur les autres revendications des enseignants du Supérieur, le Ministère de tutelle a élaboré tout un projet qui concerne les modalités de gestion à l'Université. L'accord avec la FGESRS porte sur la majorité des points contenus dans ce projet ; la partie syndicale déplore néanmoins que le Ministère de l'enseignement supérieur s'obstine à vouloir appliquer des modes de scrutin d'un autre temps, et donc non démocratiques. La protestation concerne également le refus ministériel de conférer un pouvoir décisionnel aux conseils scientifiques des établissements universitaires. Sur ces deux sujets de discorde, la FGESRS s'en est remise au Premier ministre qu'elle juge capable d'infléchir la position « conservatrice » du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Finie l'ère des désignations
On retiendra néanmoins que le syndicat du Supérieur se dit très satisfait des 14 décisions favorables prises par le Ministère de tutelle dans le cadre de son projet visant à démocratiser la gestion des institutions universitaires. Désormais, ne seront candidats à la présidence des universités que les représentants du corps des enseignants-chercheurs. Les conseils de l'université et les conseils scientifiques au sein des établissements compteront 10 membres au lieu de 8 et les corps A et B y seront équitablement représentés. Au sein des conseils scientifiques, le principe de la désignation est adopté à de rares exceptions et ce, après consultation du rectorat. Le ou les membres désignés n'ont pas le droit de voter le doyen ou le directeur de l'établissement dont ils relèvent. Le projet ministériel propose aussi d'alléger les sanctions susceptibles d'entraver la candidature d'un universitaire à un poste de responsabilité au sein de son établissement ou à l'échelle de l'université qui l'emploie. D'autre part, il est désormais possible d'élire un doyen à la tête d'un établissement universitaire même si celui-ci compte parmi ses enseignants moins de 8 professeurs du corps A. Les maîtres-assistants pourront par ailleurs et sans conditions se présenter comme candidats à la direction de leurs départements respectifs. Les agrégés y ont également droit désormais. Pour ce qui est des Centres de recherche technologique, agronomique et culturelle, ils bénéficieront à leur tour des nouvelles modalités démocratiques adoptées dans les autres institutions universitaires, mais il faudrait au préalable amender quelques textes de lois spécifiques à ces centres de recherche. Dans les Instituts préparatoires des études d'ingénieur, la composition des conseils scientifiques respectera le principe de parité entre les représentants du corps A, du corps B et des agrégés (3 membres de chaque corps). Quant aux conseils scientifiques des Instituts supérieurs des études technologiques, ils se composeront des directeurs de départements et des représentants des enseignants (2 par département).
Calendrier des nouvelles élections
Sur un autre plan, nous avons appris que les dates des élections à l'échelle des différentes structures de gestion universitaire sont déjà fixées par le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Des sources syndicales avancent les délais suivants : entre le 20 et le 25 juin 2011, élections des directeurs de départements ; du 27 juin au 2 juillet 2011, élections des conseils scientifiques ; du 4 au 9 juillet prochains, élections des doyens et des directeurs ; du 11 au 16 juillet 2011, élections des conseils d'universités. En tout cas, ces échéances mobilisent plus que jamais les enseignants du supérieur décidés dans leur immense majorité à rompre avec les méthodes antidémocratiques du régime déchu et à bannir le favoritisme et le népotisme dans la gouvernance des établissements universitaires. Il n'empêche que du côté des caciques du RCD, on prépare également ces différents rendez-vous : il n'est pas question pour beaucoup d'entre eux de lâcher prise après la nouvelle donne révolutionnaire. Ils tenteront non seulement de s'accrocher aux postes qu'ils occupent déjà, mais s'efforceront de récupérer les positions perdues depuis le 14 janvier 2011. Ce ne sera pas de tout repos, ils le savent. Les urnes trancheront sans doute, mais qui dit que les réflexes antidémocratiques de certains ne se réveilleront pas pour inverser la tendance, actuellement favorable aux candidats « révolutionnaires » ! Encore faut-il que ces derniers soient animés seulement de bonnes intentions ! Badreddine BEN HENDA HORCHANI Salah [email protected] hassen ben henda [email protected] Sami Boussoffara [email protected]