Pour le président de l'Etoile, la fiscalité au niveau des clubs doit être incluse dans une refonte totale du mode de gestion et des sources de financement des associations sportives. Nul doute, le mode de gestion de nos clubs et de notre sport d'une manière générale renvoie à une jonction de paradoxes et à des incohérences criardes en matière d'approches et de management de ces clubs. On parle professionnalisme et on paye des salaires de plus en plus mirobolants, de surcroît, incompatibles avec notre réalité sportive et socioéconomique. D'un autre côté, la gestion de nos clubs repose sur un statut d'associations non lucratives confrontées en plus à une inévitable mais problématique imposition fiscale. A ce sujet, Ridha Charfeddine, président et principal pourvoyeur de fonds de l'Etoile, affirme se conformer parfaitement aux règles et lois régissant ce module gestionnaire qu'est la fiscalité, mais il invite toutes les parties prenantes à regarder la réalité amère en face, compte tenu des difficultés financières énormes dans lesquelles pataugent nos clubs, et à adopter une refonte totale du management sportif et des sources de financement de ces clubs afin de garantir des performances sportives et financières. Mais aussi une fiscalité réfléchie et conséquente. «Je tiens à souligner d'emblée qu'on nous a fait subir les dettes fiscales antérieures de 2010 quand on a pris les commandes du club dans des circonstances difficiles en 2011. De plus, suite à une décision gouvernementale, les rencontres se jouaient en 2011 et 2012 à huis clos, ce qui implique forcément un manque à gagner pour les recettes des clubs qui sont déjà dérisoires estimé à 1,4 million de dinars annuellement, contre 1,6 million de dinars d'impôt par an. En toute logique, qu'on nous rembourse le manque à gagner cumulé résultant de l'absence du public durant ces années ;et dans ce cas on est prêt à nous acquitter de nos redevances fiscales. C'est une question de bon sens. Les présidents des clubs se démènent quotidiennement et presque solitairement pour subvenir aux besoins grandissants des affiliés afin de garantir les performances sportives mais aussi pour leur faire éviter toutes sortes de dérapages. Dans ce registre, les recettes de l'Etoile accusent un déficit chronique atteignant les 70%, auquel s'ajoutent les charges de la Cnss et les impôts. A propos de cette hypothétique amnistie fiscale, c'est une idée théorique difficilement réalisable. Par contre,il va falloir se pencher sérieusement et immédiatement sur une réforme globale du mode de fonctionnement et surtout des sources de financement des clubs. C'est à ce moment-là qu'on pourrait parler de plafonnement des salaires, d'investissement sportif fiable et permanent et bien évidemment de fiscalité équilibrée et cohérente».