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Bilan économique 2023: En quête d'un nouvel équilibre
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 12 - 2023

L'économie tunisienne, comme l'ensemble des économies du monde, est marquée par des événements de grande ampleur modifiant profondément sa trajectoire de croissance. Si les années 2020 et 2021 ont été dominées, en grande partie, par l'épidémie du Covid et les réponses sanitaires et budgétaires, avec en cascade des conséquences sur les chaînes d'approvisionnement mondiales, 2022-2023 ont été les années de la crise énergétique, de la guerre en Ukraine et du retour de l'inflation. La Tunisie semble peiner sur le plan économique et social et le pays a montré des signes de fragilité croissante face aux chocs successifs.
Le modèle économique et social semble peu résilient et ne répond plus aux aspirations des citoyens. La dette publique a dépassé la barre des 100% du PIB, le chômage est resté à son niveau le plus haut, l'inflation est à deux chiffres (près de 10% au début de l'année 2023) et les perspectives, selon les agences de notation, sont négatives.
Des fondamentaux économiques fragilisés
La croissance économique en Tunisie a été en berne, et ce sur une longue période. Sur la décennie 2012-2021, le PIB a augmenté en moyenne de 1%. Le PIB a reculé de 9,2% en 2020, la plus forte de la région Mena pendant la crise du Covid-19 démontrant la fragilité de cette économie (Banque mondiale, 2022). L'économie informelle a fortement progressé et représente de nos jours près de 50% de l'économie tunisienne et offre 44,8% des emplois. La stagflation, caractérisée par la coexistence d'un chômage fort et d'une forte inflation, s'est installée en Tunisie. L'inflation est accélérée en 2023 atteignant de nos jours près de 10%. Cette inflation est à la fois le résultat d'un contexte international tendu sur les matières premières, mais également le témoin d'un dysfonctionnement économique (économie de rente sans véritable concurrence). La dette publique tunisienne est devenue insoutenable en l'espace d'une décennie. La note souveraine du pays a été rétrogradée neuf fois et la Tunisie peine, de nos jours, à boucler ses budgets. Cette situation pèse sur la capacité de l'Etat à financer ses budgets. La persistance de la sécheresse pour la quatrième année consécutive et le ralentissement de l'économie mondiale ont marqué aussi les réalisations des huit premiers mois de 2023, avec notamment une croissance limitée du PIB, la poursuite de la baisse de l'investissement et une augmentation du chômage. L'équilibre de la balance des paiements a enregistré une certaine détente sous l'effet de l'amélioration de la situation de la balance commerciale et la forte augmentation des recettes touristiques mais aux prix du ralentissement de la croissance et de la baisse de l'investissement. Le budget de l'Etat a connu une amélioration temporaire puisque l'équilibre du Budget pour l'ensemble de l'année 2023 a nécessité l'adoption d'une loi de finances complémentaire. La croissance continue à se situer sur un sentier faible qui s'explique certes par des facteurs conjoncturels, internes et externes (ralentissement de la croissance mondiale, sécheresse) mais aussi par des facteurs structurels dont notamment la baisse de la croissance potentielle résultant du niveau faible de l'investissement. Rappelons que le PIB a enregistré une baisse de la croissance de 0,6% en moyenne par an depuis la pandémie (2019-2022).
Pour l'ensemble de l'année 2023, la croissance est révisée, dans le cadre du projet du Budget économique 2024, à 0.9% contre 1,8% initialement prévu. «Toutefois, compte tenu de l'évolution du PIB des neuf premiers mois, ce niveau semble difficile à atteindre», selon la BCT. Selon les statistiques de l'INS, l'inflation est repartie à la baisse en septembre s'inscrivant à 9% (contre 9.3% en août). Ce recul de l'inflation est dû à la décélération du rythme d'augmentation des prix entre septembre et août de cette année par rapport à la même période de l'année dernière. En effet, un fléchissement est observé au niveau du rythme annuel d'augmentation des prix du groupe «produits alimentaires» passant de 15,3% à 13,9%.
Croissance économique en baisse
Pour l'ensemble de l'année 2023, la prévision de la croissance économique a été révisée à la baisse, pour se limiter à 0,9% contre une prévision initiale de 1,8%. Ce ralentissement prévu s'explique par une multitude de facteurs, en particulier la faiblesse de la pluviométrie pour la quatrième année consécutive, affectant considérablement la production agricole, la poursuite de la contraction de la production extractive, outre la diminution de la demande émanant de la Zone Euro touchant les industries manufacturières exportatrices, notamment le secteur du textile et de l'habillement. En revanche, la croissance devrait bénéficier de la bonne performance de certains secteurs à l'instar du tourisme et des industries mécaniques et électriques. Dans son dernier Rapport de suivi de la situation économique de la Tunisie, la Banque mondiale indique que des développements positifs ont été enregistrés, tels que «l'amélioration des échanges commerciaux et une reprise du secteur touristique, mais la croissance du PIB pour l'année 2023 est prévue à environ 1,2%». Pour elle, il s'agit d'une «reprise modérée en comparaison avec les pays voisins de la région et la moitié du taux de croissance de l'année 2022». Le rapport précise qu'une prévision de croissance de 3% en 2024 reste sujette à des risques liés à l'évolution de la sécheresse, des conditions de financement et du rythme des réformes. «Les recettes touristiques ont connu une augmentation de 47% jusqu'à fin août 2023, ce qui, combiné aux services de transport, a contribué à hauteur de 0,8 point de pourcentage à la croissance globale du PIB, aidant ainsi à réduire le déficit du compte courant».
«Malgré les défis persistants, l'économie tunisienne montre une certaine résilience. L'augmentation des exportations du secteur textile, des industries mécaniques et de l'huile d'olive, associée à la croissance des exportations touristiques, a contribué à atténuer le déficit extérieur, déclare Alexandre Arrobbio, représentant résident de la Banque mondiale pour la Tunisie. Le renforcement de la concurrence, l'amélioration de l'espace budgétaire et l'adaptation aux changements climatiques sont des mesures essentielles visant à restaurer la croissance économique et à renforcer la résilience face aux futurs chocs économiques et climatiques», a-t-il ajouté. Le système de contrôle des prix qui régit les principaux marchés de produits de base est un facteur clé de l'endettement croissant des entreprises d'Etat ainsi que des pénuries qui en découlent.


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